La création est don de Dieu. Elle permet aux hommes et aux choses de vivre en plénitude, de reconnaître qu’ils sont l’expression d’un amour divin. Elle est aussi source d’une histoire douloureuse : celle de la liberté. Là se joue le combat avec le péché et la mort.
« Le mal existe. Il fait scandale. Qu’il soit provoqué par des cataclysmes naturels, qu’il résulte des carences ou des égoïsmes humains, le malheur, surtout quand il frappe des innocents, suscite toujours étonnement et indignation. Au sentiment de fatalité s’ajoute celui d’une révolte. Pourquoi ? A qui la faute ? Dieu serait-il le responsable tout désigné du mal qui survient dans notre monde ? »
L’Eglise catholique « n’ignore ni la réalité du mal qui donne à la création son visage de violence et de détresse, ni le réflexe spontané d’un besoin de comprendre qui, faute d’explication, en rejette la responsabilité sur le Créateur. Le chrétien ne saurait s’en tenir à une attitude de procès. C’est dans la Révélation qu’il puise les assurances en mesure d’apporter la réponse au scandale du mal. Cette réponse, il faut la chercher dans la foi au mystère du Christ, Fils de Dieu, victime innocente sur la Croix du péché des hommes ».
« ‘Dieu ne donne pas seulement à ses créatures d’exister, mais aussi la dignité d’agir elles-mêmes’ (CEC 306). Elles ‘doivent cheminer vers leur destinée ultime par choix libre’ (CEC 311). La liberté dont l’homme a été doté implique pour lui ‘la possibilité de choisir entre le bien et le mal’ (CEC 1730-1732) ».
« Devenant ‘esclave du péché’ (CEC 1733, l’homme peut faire échec à Dieu. Mais Dieu respecte cette liberté (CEC 387,311). Il n’est, ‘ni directement, ni indirectement, la cause du mal moral ‘(ibid.) ».
« C’est donc dans la foi, et la foi seule, que le chrétien qui, comme tout homme, est soumis à l’épreuve du péché et du malheur, peut leur donner sens (CEC 312). Il apprend que rien n’est fatal ni irrémissible. La souffrance humaine qui naît de la détresse physique et qui meurtrit les innocents eux-mêmes est-elle plus injuste que la passion et la mort du Christ, victime innocente sur Croix (CEC 601) ? Le chrétien sait aussi que toute souffrance reçoit de celle du Christ la valeur de rédemption pour le péché des hommes (CEC 618, 1506) ».
« En définitive, le mystère du mal, dont il ne faut pas nier qu’il est pour beaucoup une pierre d’achoppement sur le chemin de la foi, ne peut s’éclairer qu’à la lumière de la Révélation qui présente dans sa globalité le dessein de salut voulu par Dieu et accompli par le Christ (CEC 616, 411-412) ».
CEC= Catéchisme de l’Église Catholique