Judaïsme : une année de commémoration

L’année 2022 sera marquée par le 80e anniversaire de la conférence de Wannsee (janvier 1942), les rafles du Vel’d’Hiv (juillet 1942) et les premières interventions des Justes (août et septembre 1942). A cette occasion, le Service national pour les relations avec le judaïsme (SNRJ) de la Conférence des évêques de France s’associe au Consistoire Central de France et à l’Amitié Judéo-chrétienne de France pour commémorer tout particulièrement ces évènements.

Les quatre choses à savoir sur l’année de commémoration

Pourquoi l'année 2022 est-elle une année mémorielle ?

L’année 2022 marque une année mémorielle importante en France, avec la commémoration de dates-clés dans l’histoire de la Shoah : la conférence de Wannsee, et les rafles de 1942. Elles suscitent à l’époque, des prises de position et des actes de solidarité par des hommes et des femmes qui ont été reconnus Juste parmi les Nations. Le 15 septembre sera l’occasion pour juifs et chrétiens de leur rendre hommage.

Quels sont les évènements marquants de cette année de commémoration ?

Le 20 janvier 2022, les représentants des Églises chrétiennes et ceux de la communauté juive se réunissaient au Mémorial de la Shoah à Paris, pour faire mémoire de tous les juifs victimes de la solution finale, planifiée lors de la Conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942.

Le 16-17 juillet 2022, les diocèses s’associaient aux cérémonies commémorant la Rafle du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942. Le Président de la Conférence des évêques de France était présent le 17 juillet, pour l’inauguration par le Président Emmanuel Macron, du nouveau lieu de mémoire dans l’ancienne gare de Pithiviers.

Qu'est-ce que la lettre pastorale de Mgr Saliège sur "la personne humaine" ?

Le 16 juillet 2022, le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia demande à ce que la lettre de protestation contre les rafles des juifs écrite par Monseigneur Saliège, archevêque de Toulouse en 1942, soit lue dans toutes les synagogues de France.

Le 15 août 2022, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, demande à ce que la lettre de Monseigneur Saliège soit lue dans les églises de France.

Le 15 septembre a eu lieu l’inauguration de l’exposition sur les Justes au sein de l’atrium de la Conférence des évêques de France, ces « lumières dans la nuit de la Shoah », reconnues par l’État d’Israël pour être venues en aide aux juifs. Parmi eux, entre autres, des chrétiens dont des évêques, lesquels contribuèrent puissamment à une prise de conscience de leurs concitoyens.

Qui sont les Justes parmi les Nations ?

Pendant la Shoah, six millions de Juifs ont été exterminés, des milliers de communautés ont été décimées et une richesse culturelle a été détruite.

En 1953, le jeune État d’Israël décide de créer à Jérusalem, l’Institut Commémoratif des Héros et des Martyrs de la Shoah — YAD VASHEM. Ce mémorial juif centralise la recherche, la documentation, la commémoration et la transmission de la mémoire de la Shoah. Une des missions de Yad Vashem est de rendre hommage à des personnes non-juives qui, au péril de leur vie, ont aidé des Juifs persécutés, menacés de déportation ou de mort par l’occupant nazi. Il s’agit d’honorer ceux qui ont été une lumière dans la nuit de la Shoah.

Les « Justes parmi les Nations » rappellent que, même dans des situations d’intense pression physique et psychologique, la résistance est possible et que l’on peut s’opposer à la barbarie. C’est dans ce but que depuis 1963, une commission, présidée par un juge de la Cour Suprême de l’État d’Israël, est chargée d’attribuer aux sauveurs de juifs le titre de « Justes parmi les Nations », la plus haute distinction civile décernée par l’État d’Israël. Les personnes reconnues « Justes Parmi les Nations » reçoivent une médaille et un diplôme honorifique. Ils obtiennent la citoyenneté d’honneur de l’État d’Israël et leur nom est gravé dans le jardin des Justes parmi les Nations de Yad Vashem, à Jérusalem. Sur la médaille est gravée une citation du Talmud: « Qui sauve une vie, sauve l’humanité toute entière. » De plus, un arbre est planté en leur mémoire dans la « Vallée des Justes ».

4 150 français ont reçu cette distinction de la Cour Suprême de l’Etat d’Israël, sur 27 921 dans le monde. Parmi eux se trouvent des diplomates, des personnalités politiques, des religieux de toutes confessions, des militaires, des policiers, des enseignants, des artistes, des familles etc… Il ne faut pas oublier non plus tous les Justes anonymes qui ont sauvé des juifs au péril de leur vie.

Il y a 80 ans, des évènements ont marqué l’histoire de notre humanité, le 20 janvier 1942 se tenait la Conférence de Wannsee où se réunissaient quinze personnes qui décidaient de l’extermination des juifs d’Europe qui a fait disparaitre 11 millions de juifs

Le Père Christophe Le Sourt,
Directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme

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Joseph Weismann est survivant de la Shoah et rescapé de la Rafle du « Vel d’Hiv ». Cette interview a été réalisée dans le cadre du colloque « De grands témoins évoquent la fraternité humaine » organisé le 17 janvier 2021 par le Service national pour les relations avec le judaïsme (SNRJ) au sein de la Conférence des évêques de France.

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