La vocation, dans le cadre de la foi chrétienne, est un appel unique et personnel de Dieu, inscrit en chaque homme, créé par Dieu. Chaque personne humaine le reçoit pour y donner réponse dans la liberté de l’amour, en vue de son bonheur. Chacun est ainsi appelé mystérieusement, par Dieu, à répondre à Dieu en donnant sa vie. Il est ainsi associé, dans sa vie, au mystère pascal de Jésus, au passage vers une vie en plénitude.
En effet, puisque le Christ est mort pour tous et que la vocation dernière de l’homme est réellement unique, à savoir divine, nous devons tenir que l’Esprit Saint offre à tous, d’une façon que Dieu connaît, la possibilité d’être associé au mystère pascal. Telle est la qualité et la grandeur du mystère de l’homme, ce mystère que la Révélation chrétienne fait briller aux yeux des croyants (Vatican II, l’Eglise dans le monde de ce temps, § 5 et 6).
La Révélation chrétienne manifeste, donc, que toute personne humaine est appelée à vivre de la sainteté de Dieu. Il y a un appel universel à la sainteté. Les chrétiens reçoivent cet appel comme une mission propre et explicite au jour de leur baptême dans la foi.
À travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui, obéissant à la voix du Père et adorant Dieu le Père en esprit et en vérité, marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire. Chacun doit inlassablement avancer, selon ses propres dons et fonctions, par la voie d’une foi vivante, génératrice d’espérance et ouvrière de charité (Vatican II. L’Eglise. §41)
Le baptême est donc comme la matrice de toute vocation en Eglise. La mission fondamentale du chrétien est d’aller au bout de sa vocation de baptisé, en vivant l’Evangile et en faisant de toute sa vie une réponse d’amour au don de Dieu.
Les baptisés, en effet, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être une demeure spirituelle et un sacerdoce saint, de façon à offrir, par toutes les activités du chrétien, autant d’hosties spirituelles, en proclamant les merveilles de celui qui, des ténèbres, les a appelés à son admirable lumière (cf. 1 P 2, 4-10).
Cette vocation se réalise pour le monde, en prenant part à la mission de l’Eglise, chacun selon son appel. La vocation de baptisé est vocation à devenir disciple du Christ, en Eglise, et participer à sa mission d’annonce de l’Evangile au monde.
Seul, en effet, le Christ est médiateur et voie de salut : or, il nous devient présent en son Corps qui est l’Église ; et en nous enseignant expressément la nécessité de la foi et du baptême (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 5), c’est la nécessité de l’Église elle-même, dans laquelle les hommes entrent par la porte du baptême, qu’il nous a confirmée en même temps. (Concile Vatican II, l’Eglise, §14)
Cet appel à la sainteté, dans la foi et la vie en Eglise, vécue par les baptisés peut ensuite prendre corps de façon diverses : soit en vivant en laïcs, dans le monde, dans la vie conjugale et familiale, ou le célibat ; soit en recevant le sacrement de l’ordre (diacres, prêtres, évêques) ; soit en entrant dans la « vie consacrée » (vie religieuse apostolique ou monastique, vie d’ermites ou vierges consacrées, consécration dans un institut séculiers).
Sous le nom de laïcs, on entend ici tous les fidèles, en dehors des membres de l’ordre sacré et de l’état religieux reconnu dans l’Église qui, étant incorporés au Christ par le baptême, intégrés au Peuple de Dieu, et participants à leur manière de la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ, exercent pour leur part, dans l’Église et dans le monde, la mission qui est celle de tout le peuple chrétien.
Le caractère séculier est le caractère propre et particulier des laïcs.