Le grand désir des futurs baptisés : témoignages d’espérance et de foi

catéchumène recevant l'onction lors de la vigile pascale

Alors que l’Église catholique en France connaît une dynamique inédite, le nombre de catéchumènes ne cesse d’augmenter, témoignant d’un véritable renouveau spirituel. Découvrez les témoignages inspirants de ces catéchumènes qui incarnent une Église en pleine métamorphose.

Témoignage de baptisés et accompagnateurs 2025

anae, catéchumène pour le diocèse de Nantes

« Je suis fière aujourd’hui de vous dire que Dieu m’a sauvée »

Anaë, 20 ans, diocèse de Nantes

Je m’appelle Anaë Delion, je vais avoir 20 ans et je suis actuellement en préparation pour recevoir le sacrement du baptême le 19 avril prochain. Je témoigne aujourd’hui de ce qui m’a amenée à demander le baptême, et surtout de ma rencontre avec Dieu.

J’ai vécu toute mon enfance et mon adolescence en campagne nantaise, jusqu’à mon déménagement à Nantes pour mes études supérieures. De prime abord, on pourrait dire que j’ai vécu une enfance et une adolescence normales. Cependant, ma vie de petite et jeune fille a été rythmée par beaucoup de violence, ainsi que par les addictions de ma maman. Tout cela a, je pense, nui à mon développement et à mon épanouissement, car je me suis retrouvée très jeune dans un état dépressif qui me causait beaucoup d’idées noires et un mal-être profond. Dès l’âge de 12 ans, j’ai commencé à vouloir porter atteinte à ma vie. Au fur et à mesure des années, j’ai cherché du réconfort dans les soirées alcoolisées, la drogue, les relations…

Venant d’une famille athée et très loin de la religion, je n’ai jamais eu ni entourage chrétien, ni éducation religieuse. Mon tout premier contact avec la foi chrétienne a eu lieu en janvier 2022. À cette période, je ne sortais plus de mon lit, plus rien ne m’animait, je passais mes journées à broyer du noir. J’ai alors entendu parler du Carême. Sans comprendre pourquoi, à ce moment précis, j’ai ressenti comme une force dans mon cœur qui me poussait à me renseigner sur ce que c’était. Je voulais absolument tout connaître. J’ai réalisé plus tard que mon cœur cherchait en réalité à connaître Dieu. Deux mois après, le 2 mars 2022, j’ai débuté mon tout premier temps de carême. Depuis ce jour, je n’ai jamais lâché le Seigneur.

Je suis allée à mes premières messes toute seule, sans vraiment savoir quoi faire ni ce que cela représentait. Et je dois avouer que ce n’était pas toujours très simple, c’était parfois même très décourageant. Puis j’ai emménagé à Nantes, et j’ai continué à aller à la messe, mais cette fois-ci à Saint-Nicolas[1]. J’ai été surprise de voir autant de jeunes, mais aussi
surprise de voir à quel point j’étais accueillie et écoutée. J’ai débuté le catéchuménat il y a un an et demi maintenant, et cela m’a permis de rencontrer de merveilleuses personnes, de me créer une nouvelle famille, et surtout, pour la première fois, de me sentir réellement à ma place.

Dieu est venu me chercher lorsque j’étais au plus bas, alors que je n’avais aucune idée de qui Il était. Entendre parler du carême et vouloir tout apprendre, tout connaître m’a réellement donné une raison de vivre, une raison de me lever de mon lit le matin. Je suis fière aujourd’hui de vous dire que Dieu m’a sauvée.

[1] Proposant une messe le dimanche soir à l’attention des jeunes et animée par l’aumônerie des étudiants.

P. Jean-Baptiste Siboulet du diocèse de Nantes

Père Jean-Baptiste Siboulet, aumônier des étudiants pour le diocèse de Nantes

Dans son témoignage, Anaë évoque le Carême comme point de départ. Est-ce révélateur d’une génération ?

Cela fait deux années que l’on sent une dynamique autour du Carême. Les jeunes commencent leur recherche sur les réseaux sociaux. Ils disent vouloir « faire le Carême », ce qui se traduit par « un peu de jeûne, un peu de prière, aller à la messe ». Cette curiosité spirituelle (qui bénéficie peut-être de l’effet Ramadan), peut aussi être une vraie expérience spirituelle. Vivre le Carême est une chose, mais pour comprendre Pâques, il faut avoir rencontré Jésus-Christ. Ces demandes de jeunes correspondent à un besoin d’appartenance à un groupe, ils recherchent l’Église comme communauté avant de s’accrocher au Christ. Dans une vie fragmentée, où l’avenir peut sembler sombre, la foi représente un socle solide pour se construire.

Dans son témoignage, Anaë évoque le Carême comme point de départ. Est-ce révélateur d’une génération ?

La messe du dimanche soir à la Basilique St Nicolas est une proposition qui rassemble un très grand nombre de jeunes. Une équipe repérable sur le parvis est chargée de l’accueil. Ainsi quelqu’un qui se questionne, vient en curieux, pourra se sentir accueilli. Dans l’église, un livret explicatif de la messe est remis à ceux qui le souhaitent, ils peuvent ainsi découvrir et mieux comprendre le rituel. Les jeunes fidèles réguliers peuvent se sentir à l’aise pour inviter des amis non chrétiens, sachant que ceux-ci seront bien accueillis.

Anaë évoque la messe à la Basilique St Nicolas, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

L’aumônerie des étudiants accueille des demandes presque toutes les semaines. Selon le moment de l’année où ils arrivent, ils sont soit intégrés à une équipe existante, soit on leur propose des rencontres ponctuelles avant d’entamer un parcours en catéchuménat. Les jeunes veulent comprendre, connaitre et acquérir des bases théologiques sûres. Au-delà des explications nécessaires pour nourrir la foi et la raison, des temps de prière, de louange leur sont proposés, l’aumônerie leur donne d’expérimenter les cinq essentiels de la vie de disciple : prière, formation, mission, service et fraternité. Ainsi, en plus du parcours, on propose aux catéchumènes de s’investir dans un service ponctuel ou sur la durée. Par le service, les pèlerinages, les messes, les jeunes développent des amitiés avec d’autres chrétiens, ils s’ouvrent aux autres et se déploient dans leur personnalité. Ils charpentent ainsi leur vie chrétienne. Comment se passe l’accompagnement ?

Combien d’étudiants accompagnés par l’aumônerie seront baptisés cette année ?

17 étudiants seront baptisés à Pâques. Ils font ma joie. Les catéchumènes sont comme la prunelle de mes yeux.

Témoignages en 2023

Au cours de la fête de Pâques (2023), 5463 adultes entreront en 2023 par le baptême dans la vie nouvelle des enfants de Dieu. Parmi eux, 143 catéchumènes du diocèse de Lille se préparent depuis deux ans à recevoir les trois sacrements de l’initiation chrétienne.

“La joie de servir”

Hélène, 52 ans, est mariée et mère de trois enfants. Salariée du diocèse de Lille, elle est responsable du service diocésain du catéchuménat des adultes et de la pastorale liturgique et sacramentelle.

“Je m’émerveille de ce que les catéchumènes vivent. J’ai beaucoup de chance de les accompagner sur leur chemin de conversion. Cette année, la majorité du groupe du diocèse de Lille a entre 25 et 40 ans. Il y a un net rajeunissement. La proportion homme/femme évolue aussi. Davantage d’hommes sont présents, ce qui implique un accompagnement différent car leur quête de sens, leur attachement au Christ sont différents. Le catéchuménat est entièrement basé sur la parole de Dieu. Je suis touchée par la façon très nouvelle qu’ils ont de l’accueillir, avec beaucoup de fraîcheur et de joie. Ils ont des questions extrêmement pertinentes : il n’interroge pas seulement leur relation avec Jésus, mais aussi avec les autres, le monde du travail, leur façon d’être en famille. Les scandales de la vie de l’Église, leur situation personnelle parfois dramatique n’entament pas leur foi, leur relation avec le Christ. C’est très beau. À la rentrée prochaine un parcours pour les néophytes leur sera proposé. Nous sommes des disciples qui accompagnons d’autres disciples, et nous en sommes heureux !”

responsable catéchumène

“Touché intérieurement”

Alexandre, 23 ans, est père d’un petit garçon de 2 mois et vit en couple. Il est actuellement vendeur dans un magasin de sport à Roubaix.

“Je n’ai pas grandi dans une famille chrétienne, des connaissances m’ont parlé de Dieu. Mais elles ne m’ont pas spécialement encouragé. Ça s’est fait tout seul, je crois que Dieu m’a appelé d’un coup ! Au fil des rendez-vous avec sœur Marie Élisabeth, mon accompagnatrice, j’ai découvert une autre partie de moi-même plus apaisée, plus joyeuse. Nous avons beaucoup lu la Bible, à chaque fois je suis touché intérieurement. J’ai apprécié les rencontres avec les autres catéchumènes. Les histoires personnelles et les parcours sont différents : c’est toute la beauté du cheminement ! Ma compagne n’est pas dans cette démarche-là, mais quand je lui ai proposé de baptiser notre fils le même jour que moi, ça l’a rendue joyeuse et j’en suis profondément heureux ! La célébration de l’appel décisif a été le moment le plus marquant. Nous étions tous ensemble. À l’appel de mon nom, je me suis levé en répondant me voici : j’étais au bord des larmes ! J’ai vraiment hâte de vivre mon baptême, avec mon fils. Et de continuer à découvrir encore plus la vie de Jésus. Je souhaite redire l’importance de l’accompagnement de sœur Marie Élisabeth : que du bonheur !”

Alexandre, catéchumène

“Une expérience à vivre”

Manon, 28 ans, est fiancée et se mariera en juin prochain. Elle est responsable marketing dans une entreprise internationale basée à Armentières.

“Ma mère est décédée en 2015 des suites d’une maladie inattendue, ce qui m’a profondément touchée et posé beaucoup de questions. Et puis j’ai reçu des signes, notamment mon projet de mariage et la demande de ma sœur d’être marraine de son enfant. En me rapprochant de cette demande de baptême, tout s’est éclairci. J’ai beaucoup appris au cours des rendez-vous et des grandes discussions avec Anne-Sophie, ma référente. Je reste marquée par les rencontres avec les autres catéchumènes, riches en émotions fortes. Je croyais être seule dans mon cas. Je me suis rendue compte que d’autres avaient la même démarche que moi, parfois pour des raisons similaires. J’ai aussi découvert une communauté qui prie et se soutient. Alors qu’auparavant j’étais mal à l’aise avec Jésus et avec le fait même d’entrer dans une église, je ressens maintenant une vraie proximité. Lors des derniers dimanches de scrutins, j’ai eu l’impression que Jésus lui-même m’a dit : je t’accompagne. Tout ce chemin prend du temps, c’est une expérience à vivre. Je ne suis déjà plus la même qu’au début du parcours, ma manière de penser et de vivre a changé et pris un nouvel élan !”

Manon, catéchumène

“C’est vraiment lui le Sauveur”

Élisa a 20 ans. Elle est étudiante en deuxième année d’école d’infirmière à Dunkerque.

“J’ai toujours eu envie de recevoir le baptême, j’ai toujours cru en Dieu. Mais ma mère n’était pas disponible pour m’accompagner au catéchisme. Maintenant, j’ai une voiture, je suis plus autonome ! Je suis très heureuse de la présence de ma famille à mes côtés pour mon entrée dans l’Église et pour les scrutins, elle m’accompagne et me soutient. Dans la préparation, je retiens les échanges avec les autres personnes qui demandent le baptême : c’est très enrichissant de voir comment elles ont rencontré Dieu. Avant d’entrer dans la démarche, je savais qu’il y aurait de nombreuses séances pour connaître davantage la vie de Jésus, mais j’ignorais qu’il y en aurait autant avec autant d’étapes. Je découvre que chacune est importante. Chacune donne une idée plus précise de ce à quoi on se prépare, du chemin sur lequel nous sommes appelés. Les miracles réalisés par Jésus me touchent beaucoup : c’est vraiment lui le Sauveur ! Avec le baptême, j’espère entrer dans une nouvelle vie, être pleinement chrétienne et recevoir la paix intérieure.”

Elisa, catéchumène

“Marqué par la liberté”

Ghassan, 59 ans, est père de quatre filles et se remariera fin avril. Il est organisateur informatique pour une agence bancaire à Roncq.

“Je suis d’origine libanaise. Tout petit, mes parents, musulmans sunnites, ont choisi de me confier à une école de jésuites. J’y suis resté jusqu’au Bac, avant de venir en France pour mes études et y rester. J’ai grandi dans cette proximité avec les chrétiens et dans le respect des autres confessions. Ce que j’ai reçu alors a guidé ma vie et fait germer cet amour que Dieu veut pour nous. Lorsque ma future femme m’a proposé de baptiser notre fille, j’ai répondu oui : naturellement ! J’ai réalisé que je souhaitais moi aussi poursuivre avec le Seigneur le chemin qui me reste à vivre en ce monde et après. Il s’offre à nous, il est la Vérité. Mon parcours reste marqué par la liberté. J’ai vécu un moment très fort l’été dernier à Cotignac. Lors de la procession de communion, j’ai reçu la bénédiction de l’évêque et j’ai été comme happé par une force indescriptible, une profonde douceur qui m’a bouleversé. J’ai hâte de recevoir le baptême, d’être lavé de mes péchés et de recevoir la force qui me permettra de prier et de témoigner. J’aime beaucoup la parole de Jésus qui, regardant la foule, dit : voici ma mère et mes frères.”

Ghassan, catéchumène

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