
Le 17 juillet 1794, à 20h, sur la place du Trône (actuelle place de la Nation), elles sont montées à l’échafaud en chantant pour la paix. Le Pape a donné son accord le 20 janvier 2022 pour l’ouverture du procès de canonisation équipollente, c’est-à-dire sans nécessité de miracles, des 16 bienheureuses sœurs carmélites de Compiègne. Elles ont été canonisées le 18 décembre 2024. Pour rendre grâce à cette canonisation, une première grande célébration publique est organisée à Compiègne le jeudi 8 mai 2025.
Béatifiées en mai 1906, elles ont été canonisées le 18 décembre 2024 par le pape François. Leur mémoire sera célébrée à Paris le samedi 13 septembre 2025, près de la Conciergerie où elles furent détenues, à proximité de la Place du Trône renversé, lieu de leur exécution, et du cimetière de Picpus où reposent leurs dépouilles.
Décret de canonisation
« Le mercredi 18 décembre 2024, le Saint-Père François a reçu en audience Son Éminence le Cardinal Marcello Semeraro, Préfet du Dicastère pour la Cause des Saints. Au cours de l’audience, le Souverain Pontife a confirmé les conclusions de la Session ordinaire des Cardinaux et des Évêques, membres du Dicastère, et a décidé d’étendre à l’Église universelle le culte de la bienheureuse Thérèse de Saint-Augustin (née Marie Madeleine-Claudine Lidoine) et de 15 compagnes de l’Ordre des Carmélites Déchaussées de Compiègne, martyres, tuées in odium fidei le 17 juillet 1794, à Paris (France), en les inscrivant au catalogue des Saints (Canonisation équipollente). »
Une canonisation équipollente est une canonisation décidée par un décret du Saint-Père, sans que la reconnaissance d’un miracle soit nécessaire, selon une forme de canonisation codifiée par le Pape Benoît XIV au XVIIIᵉ. Une canonisation équipollente n’est pas célébrée à Rome, mais dans le pays du saint canonisé, au sein de l’évêché où il est mort et inhumé. Les 16 carmélites de Compiègne provenaient de divers évêchés français (Paris, Belfort, Beauvais, Évreux, Reims, Cahors, Saint-Denis, Amiens, Le Mans, Troyes). Des célébrations d’action de grâce pour leur canonisation ont déjà eu lieu dans plusieurs de ces diocèses, mais, comme les carmélites sont mortes et ont été enterrées à Paris, la cérémonie principale devait naturellement s’y tenir.
la messe d’action de grâce
Une messe d’action de grâce pour la canonisation des 16 Carmélites de Compiègne a lieu le samedi 13 septembre 2025 à 12h à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Cette messe sera présidée par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris. Après la messe, une procession est prévue à 14h30 sur le parvis de Notre-Dame, suivie d’une veillée de prière en soirée à la chapelle de Picpus avec différentes célébrations et temps de recueillement. Cette cérémonie célèbre la canonisation de ces religieuses martyrisées sous la Révolution française, canonisées en décembre 2024 par le pape François.
Seront présents à la messe de canonisation du 13 septembre pour honorer les 16 Carmélites de Compiègne :
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- Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais ; Mgr Denis Jachiet, évêque de Belfort-Montbéliard et Mgr Jean-Pierre Vuillemin (évêque du Mans), représentant les diocèses où furent baptisées les saintes.
- Certains évêques ont choisi d’envoyer leur vicaire général ou une délégation : Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims ; Mgr Laurent Camiade, évêque de Cahors, Mgr Jean-Luc Bouilleret, archevêque de Besançon ; Mgr Olivier de Cagny, évêque d’Évreux, Mgr François Touvet, évêque de Fréjus-Toulon et Mgr Le Stang, évêque d’Amiens.
- Sont également attendus Mgr Thomazeau, archevêque émérite de Montpellier, ainsi que Mgr Matthieu Rougé (évêque de Nanterre).
- Le métropolite gréco-orthodoxe Dimitrios honorera de sa présence cette liturgie, aux côtés du nonce apostolique en France, Mgr Celestino Migliore.
- 24 frères carmes participeront à la célébration, dont le père général de l’Ordre, le P. Saverio Cannistrà, ainsi que le postulateur de la cause, le P. Marco Chiesa.
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Qui sont-elles ?
Les seize Saintes Carmélites de Compiègne
- Mère Thérèse de Saint-Augustin – Madeleine-Claudine Lidoine, prieure (Baptisée en 1752, paroisse Saint-Sulpice, diocèse de Paris)
- Sœur Saint-Louis – Marie-Anne-Françoise Brideau, sousprieure (Baptisée en 1751, paroisse de Belfort, diocèse de Belfort-Montbéliard)
- Mère Henriette de Jésus – Marie-Françoise de Croissy, maîtresse des novices (Baptisée en 1745, paroisse Saint-Roch, diocèse de Paris)
- Sœur Charlotte de la Résurrection – Anne-Marie-Madeleine-Françoise Thouret, sœur choriste jubilaire (Baptisée en 1715, paroisse de Mouy, diocèse de Beauvais)
- Sœur de Jésus-Crucifié – Marie-Anne Piedcourt, sœur choriste jubilaire (Baptisée en 1715, paroisse des Saints- Innocents – aujourd’hui Saint-Eustache, district de Saint- Germain l’Auxerrois, diocèse de Paris)
- Sœur Euphrasie de l’Immaculée Conception – Marie-Claude-Cyprienne Brard, sœur choriste (Baptisée en 1736, paroisse de Bourth, diocèse d’Évreux)
- Sœur Thérèse du Cœur de Marie – Marie-Anne Hanisset, sœur choriste (Baptisée en 1742, paroisse Saint-Symphorien de Reims, diocèse de Reims)
- Sœur Thérèse de Saint-Ignace – Marie-Gabrielle Trézel, sœur choriste (Baptisée en 1743, paroisse Saint-Jacques de Compiègne, diocèse de Beauvais)
- Sœur Julie-Louise de Jésus – Rose Chrétien de Neuville, sœur choriste (Baptisée en 1741, paroisse Saint-Denis d’Évreux, diocèse d’Évreux)
- Sœur Marie-Henriette de la Providence – Anne Pelras, sœur choriste (Baptisée en 1760, paroisse de Cajarc, diocèse de Cahors)
- Sœur Constance de Jésus – Marie-Geneviève Meunier, novice (Baptisée en 1765, paroisse de Saint-Denis, diocèse de Saint-Denis en France)
- Sœur Marie du Saint-Esprit – Angélique Roussel, sœur converse (Baptisée en 1742, paroisse de Fresnes-Mazancourt, diocèse d’Amiens)
- Sœur Sainte Marthe – Marie Dufour (Baptisée en 1741, paroisse de Bannes, diocèse du Mans)
- Sœur Saint François-Xavier – Élisabeth-Julitte Verollot, sœur converse (Baptisée en 1764, paroisse de Lignières, diocèse de Troyes)
- Sœur Catherine – Marie-Anne Soiron, tourière (Baptisée en 1742, paroisse Saint-Jacques de Compiègne, diocèse de Beauvais)
- Sœur Thérèse-Marie – Thérèse Soiron, tourière (Baptisée en 1748, paroisse Saint-Jacques de Compiègne, diocèse de Beauvais)

Bses Carmélites de Compiègne
Lorsque la Révolution française éclate, en 1789, la communauté du carmel de Compiègne compte 21 religieuses. 16 monteront sur l’échafaud. Le 23 juin 1794, au temps de la Grande Terreur, elles sont arrêtées. Jugées et condamnées à mort le 17 juillet, elles sont guillotinées le soir même, sur la place de la Nation, à Paris. Leurs corps furent enterrés au cimetière de Picpus dans une fosse commune, où ils se trouvent encore dans le jardin des religieuses.
Prière
Dieu notre Père,
Tu as tellement aimé le monde
que tu lui as envoyé Ton Fils Jésus,
pour qu’Il lui apporte le salut et la paix.
Dans la situation où nous nous trouvons aujourd’hui,
et devant les défis que doit relever l’Église de ton Fils,
encouragés par le témoignage des Bienheureuses Carmélites de Compiègne,
nous implorons Ton intervention :
qu’advienne la paix dans l’Église et dans le monde,
et qu’une force d’amour renouvelée
anime l’existence de tous tes enfants.
Amen.
Mgr Jacques Benoit-Gonnin, évêque de Beauvais, le 20 janvier 2020
Télégramme du Cardinal Pietro Parolin, à destination de Mgr Ulrich, à l’occasion de la canonisation des 16 Carmélites de Compiègne
Dans l’action de grâce qui résonne aujourd’hui sous les voûtes de Notre-Dame de Paris en l’honneur de la canonisation des seize carmélites de Compiègne, sa sainteté le pape Léon XIV est profondément heureuse de s’associer à la joie tous les fidèles.
Plus de deux siècles se sont écoulés depuis la mort héroïque de ces religieuses sur l’échafaud, durant la grande terreur. Parmi les nombreux fidèles, religieux et prêtres martyrisés au cours de la Révolution française, les carmélites de Compiègne ont particulièrement forcé l’admiration de leurs geôliers eux-mêmes et ont imprimé dans les esprits et dans les cœurs les plus endurcis un trouble bienfaisant laissant place au divin. L’abondance des œuvres littéraires et artistiques inspirées par leur martyre prouve, s’il en était besoin, que les artistes ne s’y sont pas plus trompés que la foule étonnement silencieuse au moment du supplice. La paix du cœur, qui habitait ces filles de Sainte Thérèse se rendant au martyre en louant dieu par des hymnes et des psaumes chers à la liturgie de l’église, était bien réellement le fruit d’une immense charité, mais aussi de la foi et de l’espérance théologales qui les animaient.
Devant l’échafaud, les carmélites de Compiègne ne sont plus victimes d’une arrestation, mais auteurs d’un don suprême qui actualise l’offrande de leurs vœux religieux. Là, dépouillées en apparence de tout, elles sont en réalité restées riches de leurs vœux et de l’acte de consécration par lequel elles avaient offert librement leur vie à dieu « pour que la paix soit rendue à l’église et à l’état ».
Animées par l’espérance théologale, les carmélites sont certaines de la fécondité mystérieuse de leur vie donnée par amour en suivant la voie tracée par le christ, convaincues que, même au cœur de la souffrance la plus injuste, se cache la semence d’une vie nouvelle. « Comment en vouloir à ces pauvres malheureux qui nous ouvrent les portes du ciel ? s’exclamait la prieure guillotinée la dernière, en offrant un sourire aux bourreaux : je vous pardonne de tout mon cœur comme je souhaite que Dieu me pardonne ! ». Offrande totale, pardon et gratitude, joie et paix : tels sont les fruits de la charité qui ont envahi l’âme de nos martyres. Puissions-nous apprendre d’elles la force et la fécondité d’une vie intérieure toute tournée vers les réalités célestes.
En ce jour d’action de grâces pour la canonisation des carmélites de Compiègne, Sa Sainteté le pape Léon XIV impartit de grand cœur sa bénédiction apostolique sur tous les fidèles et pasteurs présents dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, sans oublier les nombreuses personnes s’associant de plus loin à cet évènement qui réjouit l’église tout entière.
Cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État
Lire aussi l’article : « Sept lieux pour rendre hommage aux carmélites de Compiègne« .
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Sur les traces des vingt-quatre martyrs de la Terreur
Jean Ferrapy, est prêtre auxiliaire à Saint-Just-Malmont à 20 kilomètres d’Aurec. A 80 ans, il a la responsabilité de promouvoir la reconnaissance des vingt-quatre martyrs de la Révolution Française et la béatification de l’Abbé François Mourier et de ses compagnons mis à mort pendant la période dite de la « Grande Terreur » en 1793 et 1794.
#Les16Carmélites
La procédure de canonisation par équipollence des Bienheureuses Carmélites de Compiègne est ouverte ! Grande joie !! Un compte à suivre 👇🏻 https://t.co/NmTNbAmske
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🔴 « La joie du Seigneur est toujours notre rempart », souligne @MgrUlrich, archevêque de Paris, rappelant les chants entonnés par les saintes Carmélites de #Compiègne avant de monter à l'échafaud.
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