Mgr Souchu : un évêque de terrain en devenir
Comment vivez-vous cette Assemblée plénière ?
Je constate une réelle fraternité entre les évêques : les anciens accueillent les plus jeunes. Nous sommes évêques de l’Eglise universelle. C’est vrai que les conférences épiscopales permettent de voir comment une même mission est vécue sur un pays, ce qui élargit nos perspectives soit diocésaines soit sur une province. Je trouve que c’est important de voir qu’à travers la diversité de ce que nous sommes et donc des diocèses que nous représentons, donc des populations, cette diversité se vit dans la fraternité et dans la liberté de prise de parole et d’expression.
Mgr Nicolas Souchu, évêque auxiliaire à Rennes, a déjà participé à quelques Assemblées, en tant que secrétaire de la Commission épiscopale pour les ministères ordonnés. Etre l’évêque que le Seigneur souhaite qu’il soit, autant pour son ministère épiscopal en Ille-et-Vilaine que pour sa participation au sein de la Conférence épiscopale en France est son désir pour aujourd’hui.
Que retenez-vous de cette première journée ?
J’ai vécu deux choses très différentes. La première, c’est la plénière en tant que telle, avec le discours du Président de la Conférence des Evêques et puis un échange de questions. Là je trouve que c’est un petit peu compliqué : il y a une centaine d’évêques donc tout le monde ne peut pas prendre la parole. Finalement, on se rejoint sur tel ou tel aspect. Puis un carrefour, sur l’avenir des communautés chrétiennes, entre évêques de diocèses dont les populations étaient à peu près identiques. Ca rejoignait bien ce que chacun pouvait avoir comme projets, comme orientations. On a surtout parlé du ministère du curé, celui qui a la charge de l’annonce de l’Evangile et de l’organisation de la vie de l’Eglise sur un secteur particulier qui est la paroisse et qui rejoint beaucoup de réalités locales. Ce matin, le discours d’ouverture nous a permis de reparler de tout ce qui s’est passé au point de vue médiatique dans la vie de l’Eglise, soit en France soit de manière plus large, universelle. Ces deux aspects, universel et particulier, complètent bien ce qui est le ministère épiscopal aujourd’hui.
Comment appréhendez-vous votre rôle auprès de Mgr Pierre d’Ornellas ?
Je suis auxiliaire de l’archevêque de Rennes. Il a de nombreuses responsabilités, tant sur le diocèse d’Ille-et-Vilaine, que sur la province de Rennes, qu’au point de vue national, en particulier toutes les questions touchant la bioéthique, et du point de vue international puisque c’est l’évêque qui suit l’Arche de Jean Vanier. Tout le monde comprenait bien qu’il y avait besoin d’un évêque de terrain. Je pense que je serai celui-là. Pour l’instant, ma tâche est assez facile puisqu’il s’agit de découvrir le diocèse, de prendre contact avec les différentes communautés, les services et les mouvements… Entrer vraiment dans une histoire et dans les orientations que l’archevêque a prises, soit de lui-même, soit dans la suite de ce qui avait été fait par l’ancien archevêque, Mgr François Saint-Macary, mort il y a juste deux ans. Tout cela est encore neuf !
Quelle est votre devise épiscopale ?
J’ai choisi deux mots : « paix » et « espérance ». La paix parce que d’une part, quand l’évêque ouvre une liturgie, il dit toujours : « La paix soit avec vous » et je pense que cela fait partie du ministère de communion de l’évêque. Et l’espérance. C’est surtout l’Evangile qui la donne. Dans la crise actuelle, avoir toujours une parole d’espérance paraît être très important. Dans ses écrits adressés à des communautés dont la vie n’était pas plus facile qu’aujourd’hui chez nous, Saint Paul donnait toujours une parole d’espérance.
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