2014 : l’année même où deux Papes du XXème siècle sont canonisés, saint Louis, roi né et baptisé il y a 800 ans, est également re-proposé comme figure de
sainteté. Le Père Éric Courtois,
curé de Poissy et délégué du
diocèse de Versailles pour « l’Année Saint Louis 2014 », évoque sa dimension spirituelle ainsi que les initiatives pastorales proposées. Par Chantal Joly.
Saint Louis est un familier des chrétiens des Yvelines, la cathédrale étant placée sous son patronage. À Poissy plus encore, puisqu’il y est né et y a été baptisé le 25 avril 1214. Si les festivités (concerts, expositions, fêtes médiévales, spectacle son et lumière…) des 800 ans de sa naissance sont à l’agenda des commémorations nationales, le
diocèse a tenu à « ancrer la
sainteté de saint Louis dans celle du Christ », rappelle le P. Courtois : l’année jubilaire, ouverte le 12 janvier 2014, jour du
baptême du Seigneur, s’est achevée le 23 novembre, jour du Christ-Roi.
Ancrage christologique et vérité historique
Conscient que « ceux qui idéalisent Saint Louis aussi bien que ceux qui l’ignorent font la même erreur qui est de passer à côté du saint Louis réel », le P. Courtois a tenu à la rigueur scientifique des outils proposés pour l’année jubilaire. Ainsi, dans un DVD de formation, des médiévistes ont « contextualisé » 8 aspects de sa vie (vie spirituelle, engagement public du chrétien, mariage, éducation,
espérance face à la mort, justice sociale, rencontre des autres religions, relation aux Juifs), tandis que des intervenants pastoraux les ont « actualisés ». En mars dernier, un colloque universitaire s’est tenu sur « La France religieuse du jeune saint Louis ». Enfin, le chemin jubilaire s’appuie sur un travail historique et pastoral de plus d’un an effectué par des collégiens de l’Institution Notre-Dame de Poissy, accompagnés par leurs professeurs d’histoire et leur
aumônerie.
Afflux de pèlerins
Mgr Éric Aumonier, évêque de Versailles, a remis en début d’année à tous les diocésains
une créanciale (document attestant le chemin parcouru par un pèlerin) pour les inviter à vivre un renouvellement des promesses de leur
baptême en se rendant aux fonts baptismaux de saint Louis conservés dans la collégiale de Poissy. Le P. Courtois se dit « heureusement surpris par l’affluence de visiteurs et de pèlerins » accueillis par les paroissiens. Plus de 130 groupes du
diocèse, mais aussi du Calvados, de Gironde, du Loir-et-Cher … sont déjà venus ou vont venir. En un jour, le 23 mars dernier, ce furent même plusieurs milliers de personnes pour vénérer la Couronne d’épines rapportée en France par saint Louis.
Évoquant le prochain
pèlerinage des élus chrétiens du département, le P. Courtois remarque que « Saint Louis donne l’exemple d’une foi vécue, non pas au détriment, mais au service de son engagement civique. Homme ayant des responsabilités et devant prendre des décisions, il s’est retrouvé dans la situation de nombreux chrétiens pris dans des dilemmes… En tant que laïc, époux, père de famille, il nous est presque plus proche qu’un saint François d’Assise ». Prochain grand rendez-vous pour la
paroisse : la
messe télévisée du 24 août 2014.
Les rendez-vous à Paris
« (…) L’abaissement du serviteur qui sera glorifié parce qu’il a pris la dernière place, c’est le chemin par lequel saint Louis a exercé la sainteté chrétienne qu’il nous donne en exemple », a rappelé dans son homélie du 21 mars 2014 l’archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, lors de la messe à la Sainte-Chapelle pour la vénération de la sainte couronne d’épines (photo).
D’autres manifestations sont prévues : le 17 mai procession de l’église St Eugène-Ste Cécile vers Notre-Dame pour l’ostention des reliques de la Passion et du roi (qui seront exposées dans la chapelle de St Louis-en-l’Île), le 24 mai à St Joseph des Nations spectacle musical, les 3 et 4 juin à l’église St Louis-en-l’Île, pièce de théâtre des enfants du catéchisme…. Par ailleurs, depuis le mercredi des Cendres et jusqu’au 31 décembre, possibilité de recevoir l’indulgence plénière à l’église St Louis d’Antin.