Carême en « ecclésioles », par Mgr Dufour
Quelle grâce immense, quel cadeau pour nos paroisses, que ces jeunes et ces adultes qui ont découvert le Christ et le choisissent comme maître pour orienter leur vie et lui donner sens !
Les catéchumènes nous appellent à raviver en nous le don de Dieu. Ils nous donnent aussi une responsabilité, celle de transmettre le symbole de la foi que nous avons reçue de l’Eglise et la la prière chrétienne que nous avons reçue de Jésus. Le rituel de l’initiation chrétienne des adultes invite les communautés à poser ces actes de transmission au cours de la liturgie dominicale ; on les appelle « traditio », qui signifie à la fois transmettre et se livrer. Comment le Christ nous a-t-il transmis le secret d’amour du Père ? En se livrant tout entier. Dans l’acte de transmission, c’est nous qui nous livrons, avec tout ce que l’Esprit Saint a transformé en nous au long des jours et des années.
Un livret a été réalisé pour nous aider à vivre notre marche vers Pâques et Pentecôte. Pour cette année 2012 marquée par l’anniversaire du concile Vatican II, ce document fait résonner quelques beaux textes conciliaires. En nous invitant à oser la rencontre avec les pauvres, il introduit aussi la démarche qui nous conduit vers Diaconia 2013. Il est à usage personnel. Mieux encore il est à partager avec d’autres, en Eglise. Pourquoi pas en « ecclésioles » pour donner à notre Carême une dimension communautaire, fraternelle et missionnaire ?
Partager dans nos maisons
Que pourraient bien être ces ecclésioles ? Ce sont nos frères prêtres indiens présents dans notre diocèse qui m’ont inspiré cette proposition pour notre Eglise diocésaine. C’est chez eux une pratique habituelle qui permet aux chrétiens, outre la messe dominicale à laquelle ils participent fidèlement et en nombre, de se rencontrer chaque semaine dans leurs maisons pour nourrir la foi. Ils forment ainsi de petites Eglises, des « ecclésioles », qu’on peut appeler aussi « Eglises domestiques » selon l’expression de Jean-Paul II à propos des familles.
Ouvrir sa maison, inviter quelques personnes ou des familles, partager l’amitié fraternelle, la prière, la parole du Christ. Je sais que beaucoup le vivent dans leurs groupes d’aumônerie, de prière ou de partage. Mais beaucoup pourraient le vivre au moins une fois – chaque semaine ce serait encore mieux ! – au cours de notre marche vers Pâques. Essayez et vous verrez ! Et que fleurissent des centaines d’ecclésioles en notre printemps de la foi !
+ Christophe DUFOUR
Archevêque d’Aix-en-Provence et Arles