Mgr Ulrich : « Le Concile est fait pour l’avenir de l’Eglise »

Les 24 et 25 mars 2012, 2.600 personnes ont participé au rassemblement des Eglises diocésaines à Lourdes. Retour sur l’événement avec Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille, vice-président de la Conférence des Evêques de France et président du groupe de travail qui l’a préparé.
 

Comment avez-vous vécu le rassemblement des Eglises diocésaines à Lourdes ?

laurent_ulrich_lourdes

J’ai senti une forte consonance avec le titre « Joie et espérance ». Beaucoup de délégués ont témoigné que c’est ce qu’ils avaient vécu. Pour nos délégations souvent jeunes, c’était une découverte. En tant qu’archevêque de Lille, j’ai été très frappé de constater que la délégation que nous avions constituée et rassemblé un mois avant a été très enthousiaste dès le début. En fait, j’ai senti peu à peu que les diocèses s’intéressaient à ce rassemblement. Certains ont même franchi allègrement la barre des 30 délégués… jusqu’à 80 dans le diocèse de Clermont !
 

Vous étiez le fil rouge de l’événement conçu comme une célébration…

J’ai été en plein dedans ! Et non pas comme l’organisateur qui ensuite aurait laissé faire les choses. Les deux points de départ m’ont paru extrêmement forts : la célébration de la Parole de Dieu présidée par le cardinal André Vingt-Trois, portant lui-même le livre de la Parole, l’ayant reçu au terme de la procession puisque le livre est passé de mains en mains, puis la proclamant en la tenant; et l’intervention du cardinal Roger Etchegaray qui a donné un souffle formidable. Ces deux moments-là, la Parole de Dieu au milieu de l’Eglise comme elle l’était au Concile et la parole d’expérience vécue du cardinal sur un événement qui a nourri toute sa vie de pasteur, m’ont fait entrer dedans. J’ai été très touché par les témoignages réalisés par KTO, par le film historique du CFRT, par les prises de parole diverses. Je me sentais tout à fait à l’intérieur de ce rassemblement, me disant que nous vivions une expérience, évidemment pas semblable au Concile qui a duré quatre années, mais que quelque chose se passait pour l’Eglise.
 

Les textes ont été publiés dans un numéro de la collection « Documents Episcopat » …

Si nous avons souhaité une diffusion rapide, c’est pour dire que nous avons vécu quelque chose d’intéressant et d’important, pour inviter les participants et d’autres à entrer dans une relecture des textes du Concile. Vatican II était une expérience et un événement. C’est aussi quelques points majeurs de l’enseignement de l’Eglise aujourd’hui : sur la signification profonde de la place de la Parole de Dieu dans la vie des hommes d’aujourd’hui, sur la façon de prier que le Concile a recommandée, sur le rapport avec les chrétiens non catholiques et les autres croyants du monde, la place des chrétiens dans le service de l’homme, la Doctrine sociale, les éléments de morale personnelle, etc. Il faut être conscient de ce que le Concile a apporté dans la vie de l’Eglise du point de vue de l’enseignement. On a besoin de l’approfondir. Il y a une unité entre ce que nous avons célébré – qui n’est pas un événement du passé – et ce que nous célèbrerons l’année prochaine avec Diaconia 2013 : les chrétiens, en raison de leur foi au Christ, vrai homme et vrai Dieu, ont une façon de servir l’homme qui est bonne pour l’humanité.
 

Quel est votre message à celles et ceux qui ne sont pas encore entrés dans la dynamique ?

Des jeunes de moins de 50 ans, qui n’étaient pas nés au moment du Concile, ont envie de s’approprier cet enseignement et cette expérience de l’Eglise de toujours. C’est l’Eglise de toujours qui est revigorée par Vatican II. L’intuition du « Youcoun » (1) est juste : le Concile est fait pour l’avenir de l’Eglise. On n’a pas besoin d’être un ancien du Concile pour vivre l’apport extraordinaire de sa richesse. Notre pari est de passer cette richesse à une autre génération. Il est clair que le pape Benoît XVI nous donne des vivres pour comprendre ce que s’est passé au Concile. Ses encycliques et son enseignement sur Jésus montrent un très grand engagement en ce sens. La réception d’un concile est toujours lente parce que conçu pour durer au-delà de 50 ans. Nous croyons que l’Esprit Saint nous renouvelle en permanence et nous donne des coups de semonce de ce genre pour faire bouger toute l’Eglise. Nous sommes sur de longues durées, pas du tout dans l’événement ou dans l’immédiat !

(1) « Youcoun 2012-2015 » est une initiative de jeunes pour « célébrer, comprendre et promouvoir » le concile Vatican II chez les jeunes.

logo_youcoun

Des célébrations dans les diocèses à la rentrée 2012

A Paris, le 30 septembre, un rassemblement à Notre-Dame sera suivi d’une messe.
En octobre, le diocèse de Lille a pour projet de réaliser un magazine de quatre pages sur ce que le concile Vatican II donne aujourd’hui, « comme une chronique de l’Eglise depuis Vatican II ».
A Cambrai, une célébration à la cathédrale aura lieu le 7 octobre.
A Lyon, un grand rassemblement diocésain autour de l’Evangile des Béatitudes est prévu le 14 octobre.
Et pour les jeunes, un rassemblement à Paris, courant octobre, lancera la démarche « Youcoun 2012-2015 ».

Prochainement, une carte interactive offrira un panorama des propositions de la rentrée autour des 50 ans de Vatican II

Sur le même thème

  • Diaconia 2013

    Diaconia est une démarche sur trois ans lancée le 10 janvier 2011 par plus de 100 mouvements et services d’Eglise et beaucoup de congrégation religieuses, et communautés nouvelles. Coordonnée par le Conseil épiscopal pour la Solidarité, elle a donné lieu à un rassemblement national les 9,10 et 11 mai 2013 à Lourdes.