Élu pape, Benoît XVI a continué le travail intellectuel qu’il avait poursuivi pendant de nombreuses années, depuis les débuts de sa carrière comme professeur de théologie. Pendant ces trois années écoulées, il a publié deux encycliques théologiques, Deus caritas est, et Spe salvi, et un livre, intitulé Jésus de Nazareth, dont le premier tome traite « Du baptême dans le Jourdain à la Transfiguration ».
« Dieu est amour » Deus caritas est
Cette première encyclique du pape Benoît XVI, publiée le 25 décembre 2005, ne concerne ni la morale ni la liturgie, mais le coeur même de la théologie chrétienne : Dieu est amour. Elle est un signe adressé au monde sur ce qu’est Dieu pour l’humanité dans l’histoire du salut.
Partant de l’eros, l’amour naturel entre l’homme et la femme, le pape prolonge cet amour jusqu’à l’agape, le don de soi désintéressé fondé sur la foi et modelé par elle. Il montre comment une nouvelle image de Dieu s’est construite à travers la Bible, l’image d’un Dieu qui aime tous les hommes et l’humanité. Jésus-Christ sera alors cet amour incarné de Dieu qui est envoyé dans le monde pour le sauver. Le raisonnement de l’encyclique se poursuit en reliant amour de Dieu et amour du prochain. Ainsi l’Ecriture qualifie la relation de tout homme à un autre comme une relation liée à la foi, et non pas seulement aux sentiments humains.
Après cette partie théologique sur l’amour, Benoît XVI invite dans une deuxième partie à méditer sur la Caritas, l’exercice de l’amour de la part de l’Eglise en tant que «communauté d’amour ».
La responsabilité sociale du chrétien est fondée sur la foi, et non sur un raisonnement politique. C’est pour cela qu’elle n’est pas discutable. La charité, tâche de l’Eglise, est une manifestation de l’amour trinitaire. Il reprend toute la tradition de l’enseignement social de l’Eglise si largement répercutée par son prédécesseur Jean-Paul II et souligne combien de multiples institutions de l’Eglise ont su maintenir cette activité caritative. Sa conclusion se tourne vers tous les saints qui ont manifesté cette charité, et notamment vers Marie, Mère de Dieu, à laquelle il confie l’Eglise.
« Sauvés par l’Espérance » Spe Salvi
Cette deuxième encyclique, publiée le 30 novembre 2007, traite de l’espérance, en partant des fondements théologiques, et de son lien avec la foi.
Le pape examine les sources scripturaires et mène ses lecteurs sur les chemins de la culture antique et de l’histoire chrétienne, y compris celle des dogmes pour inviter à la réflexion sur l’espérance à travers les courants de pensée les plus modernes. Bien entendu, le centre de l’espérance se trouve en Jésus-Christ qui a vaincu la mort et nous ouvre le passage à la vie. Le pape aboutit à la nécessité de l’action commune dans la société, d’où la référence à l’œuvre de Henri de Lubac, Catholicisme. L’espérance n’est pas individualiste. Benoît XVI se livre à un débat complexe avec les deux concepts de raison et de liberté qui portent en eux un vrai potentiel révolutionnaire. Il discute la notion de progrès qui doit intégrer une formation éthique de l’homme, sinon il devient une menace pour le monde. Progrès et espérance ne vont pas toujours ensemble.
L’encyclique s’affronte à la question de la souffrance, à celle des fins dernières, au jugement de Dieu « qui est espérance, aussi bien parce qu’il est juste que parce qu’il est grâce ».
« Jésus de Nazareth »
Pour la première fois dans l’histoire, un pape en fonction publie un ouvrage à titre personnel. L’auteur accepte qu’on le discute et qu’on le contredise. Le livre s’achève d’ailleurs sur une double signature, celle de Benoît XVI et celle de Joseph Ratzinger. C’est une manière de montrer que ce livre théologique ne prétend pas faire autorité comme une encyclique. C’est un livre de réflexion et de recherche qui peut être largement débattu par tous ceux qui voudront le lire, et notamment les théologiens.
Ce livre sur le Christ est d’abord théologique. Il veut suivre les évolutions des études sur Jésus, en particulier avec les méthodes exégétiques qui sont largement discutées. Mais c’est aussi un livre pastoral : l’auteur veut donner un témoignage de foi sur Jésus de Nazareth. C’est le livre d’un pasteur qui s’adresse à un public chrétien plus large que les auditoires des ouvrages théologiques. Il veut montrer que le Jésus bien réel et historique est en même temps le Christ de la foi. Ce premier tome est donc une longue méditation sur les grandes scènes de la vie de Jésus depuis le baptême jusqu’à la Transfiguration. Le dernier chapitre récapitule les affirmations de Jésus sur lui-même, Fils de Dieu.
« Jésus de Nazareth », volume 2
Le 2° tome du « Jésus de Nazareth » de Joseph Ratzinger-Benoît XVI, « de l’entrée dans la ville de Jérusalem à la résurrection », est sorti jeudi 10 mars 2011.
L’intention de Benoît XVI n’était pas d’écrire une « Vie de Jésus ». Son désir – explique-t-il, dans l’avant-propos – est de présenter la figure et le message de Jésus pour trouver le Jésus réel. Le Pape a cherché à comprendre la personnalité de Jésus, sa parole et son agir. Il s’est efforcé de porter sur le Jésus des Évangiles un regard et une écoute susceptibles de favoriser la rencontre … guidé par l’herméneutique de la foi, mais dans le même temps en tenant compte du contexte historique sous une forme qui puisse être utile à tous les lecteurs désireux de rencontrer Jésus et de croire en Lui. Le Pape insiste sur certains points de la doctrine catholique et exprime son point de vue ainsi que celui de l’Église catholique sur des questions actuelles, comme le rapport de la vérité avec la politique, la violence au nom de Dieu, la sexualité….
Dès les premières pages du livre, Benoit XVI présente Jésus comme un roi de la paix, de la simplicité et des pauvres. Jésus n’est pas un révolutionnaire politique, il ne vient pas comme destructeur, il ne se fonde pas sur la violence, il ne déclenche pas d’insurrection militaire contre Rome ; il vient avec le don de la guérison, il se consacre à ceux qui sont marginalisés. Son pouvoir est différent : c’est dans la pauvreté de Dieu, dans la paix de Dieu que réside son seul pouvoir salvifique. Il combat les connivences entre le culte et les affaires.
Il ne s’agit pas d’un document magistériel mais d’une œuvre très personnelle, un cheminement intérieur.
Source: Radio Vatican
« L’enfance de Jésus »
« L’enfance de Jésus », troisième volume de l’oeuvre du pape Benoît XVI intitulée « Jésus de Nazareth », est sorti en librairie le 21 novembre 2012, dans une cinquantaine de pays. En France, il est publié par Flammarion.
Publié en diverses langues, le premier tirage « L’enfance de Jésus » est d’un million d’exemplaires. Dans les mois à venir, l’ouvrage sera disponible dans d’autres langues afin d’être distribué dans 72 pays. Il se compose de quatre chapitres et d’un épilogue.
Pour découvrir les écrits de Benoît XVI, quelques références
Encycliques et exhortations
– Dieu est amour (Deus caritas est) – Cerf, Bayard, Mame, Fleurus, 2006 – 3€
– Sauvés dans l’espérance (Spe Salvi) – Cerf, Bayard, Mame, Fleurus, 2007 – 4€
– Le sacrement de l’amour : exhortation apostolique sur l’Eucharistie – Cerf, Bayard, Mame, Fleurus, 2007 – 7€
Autres livres récents
– Jésus de Nazareth, volume 3 : l’enfance de Jésus – Flammarion 2012 – 15,00€
– Jésus de Nazareth, volume 2 : de l’entrée dans la ville de Jérusalem à la résurrection, – Editions du Rocher – Parole et Silence, 2011- 22,00€
– Jésus de Nazareth, volume 1 : du baptême dans le Jourdain à la transfiguration – Flammarion, 2007 – paru en poche à 10€
– L’essence de la foi – Plon, 2006 – paru en poche à 5,30€
– Les apôtres et les premiers disciples du Christ : aux origines de l’Eglise – Bayard, 2007 – 9,90€
Livres publiés quand il était cardinal
– La foi chrétienne entre hier et aujourd’hui – Cerf, 2005 – 26,30€
– L’Europe, ses fondements, aujourd’hui et demain – Saint Augustin, 2005 – 18€
– La mort et l’au-delà : court traité d’espérance chrétienne – Fayard, 2006 – 20€
– Catéchèse et transmission de la foi – Tempora, 2008 – 12,90€
– Ma vie : souvenirs, 1927-1977 – Fayard, 2005 – 15€
– Le sel de la terre : le christianisme et l’Eglise catholique au seuil du IIIe millénaire. Entretiens avec Peter Seewald – Cerf, 2005 – 20€
– Voici quel est notre Dieu : conversations avec Paul Seewald – Plon, Mame, 2005 – 19€