Mgr Dollmann :  » Centrer mon ministère sur le Christ « 

A 48 ans, le nouvel auxiliaire de Strasbourg est le plus jeune des évêques français présents à Lourdes pour l’Assemblé plénière d’automne, du 3 au 8 novembre 2012. Nommé par le pape Benoît XVI le 25 juillet dernier, il a été ordonné évêque le 2 septembre. Après trois ans à Rome, il a retrouvé le terrain pastoral et l’Alsace, son diocèse d’origine.

Quelles sont vos premières impressions de l’Assemblée plénière ?

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Je suis touché par la volonté d’accueillir un nouveau et par les nombreux courriers d’évêques reçus pour m’encourager. J’ai le sentiment d’appartenir à un collège. La dimension fraternelle est très forte. Je ne sens pas de barrière entre les évêques titulaires, résidentiels, auxiliaires, ni entre ceux nommés récemment et les autres. Pour la première fois, je me retrouve le plus jeune ! J’ai toujours été dans des milieux de formation, d’abord dans un établissement scolaire puis pendant seize ans au séminaire. Là, je suis le plus jeune. Cela demande d’apprendre avec beaucoup d’humilité à se laisser conduire par des aînés. C’est une belle expérience. Ce qui me touche aussi, c’est la présence de la prière. Les journées sont bien marquées par l’eucharistie et la liturgie des heures. Ce n’est pas rien non plus d’avoir commencé nos travaux avec les pèlerins de Lourdes, par une prière à la Grotte.

Quels sujets à l’ordre du jour vous intéressent particulièrement ?

Comme auxiliaire à Strasbourg, j’ai un certain nombre de responsabilités en transversalité : l’Enseignement catholique et le diaconat permanent -qui seront abordés pendant l’Assemblée plénière-mais aussi le catéchuménat, la communication et Diaconia 2013 pour le Haut-Rhin. Je n’ai pas encore pris la parole en plénière parce que c’est intéressant d’entendre ceux qui maîtrisent le dossier et ont l’expérience. Les journées sont denses : Les temps d’échanges et de débats sont minutés. Mais les carrefours permettent de rebondir. Ce qui me frappe beaucoup, c’est la connaissance du terrain et l’amour du diocèse, des personnes auxquelles les évêques ont confié des responsabilités, des prêtres et des laïcs. Il y a une vraie fidélité à faire remonter des questions, des expériences. J’ai le sentiment que les diocésains sont avec nous. On ne les a pas laissés à la porte de Lourdes et de notre assemblée. Au contraire.

Quel regard portez-vous sur le diocèse de Strasbourg et sur votre ministère épiscopal ?

En trois ans, dans un diocèse, beaucoup de choses peuvent se passer. Au séminaire diocésain, par exemple, la communauté s’est renouvelée. Des projets diocésains ont été lancés, comme celui axé sur l’évangélisation, qui entre dans sa deuxième année. La dynamique en route est soutenue par l’Année de la foi. C’est pour moi peu banal de commencer mon ministère épiscopal dans l’Année de la foi, pour le 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile. C’est un appel à revisiter les fondements de la foi chrétienne et notre attachement au Christ. Ma devise épiscopale, « La charité du Christ nous presse », exprime le désir de centrer mon ministère sur le Christ, cœur de notre foi. Il me semblait important d’avoir dans ma devise le nom même de Jésus. Ce qui me tient à cœur, c’est de permettre à ceux que je rencontre, ceux avec qui je serai amené à servir ou à travailler, de redécouvrir et de faire l’expérience de la joie de croire et de la joie d’en rendre compte. Pour un nouveau souffle. C’est dans la démarche de Bernadette qui répond au curé sceptique : « Je suis chargée de vous le dire, non de vous le faire croire ». C’est un bon chemin, une orientation profonde qui garantit notre liberté et la justesse par rapport à la société.

Comment s’organise la vie avec Mgr Grallet, archevêque, et Mgr Christian Kratz, évêque auxiliaire ?

Du mardi au vendredi, chaque matin à 7h30, nous commençons par l’eucharistie et les laudes, avec les deux vicaires généraux, la communauté des trois religieuses vietnamiennes et le chauffeur de l’archevêque. Puis les trois évêques et les vicaires généraux poursuivent par le petit déjeuner. Le démarrage de la journée se fait par le ressourcement auprès du Christ, à qui nous présentons notre diocèse, puis par l’échange fraternel. Après, c’est le travail au bureau, les rendez-vous, les déplacements… Il y a là une clé qui nous rappelle chaque jour que notre ministère est bien ancré dans le Christ et qui nous permet de le vivre comme des pasteurs, dans un rapport fraternel.

Grotte de Lourdes la nuit

Mgr Dollmann et Lourdes

Adolescent, il a découvert le sanctuaire marial avec le Pèlerinage national. Pendant plusieurs années, il est revenu rendre service à la Maison Saint-Pierre et Saint-Paul qui accueille les séminaristes. Cette semaine, il est logé à l’Accueil Notre-Dame où, comme les autres évêques, il dort dans un lit de malade : « C’est une expérience que je n’avais jamais faite, reconnaît-il. Il y a un côté touchant, à l’image de nos évêques qui ne sont pas des seigneurs mais des pasteurs ».

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