Paroles et gestes forts de Benoît XVI en Terre Sainte

Cérémonie de bienvenue à l’aéroport international Queen Alia de Amman (Amman, 8 mai 2009)

« La possibilité qu’a la communauté catholique jordanienne de construire des édifices publics de culte est un signe du respect de votre pays pour la religion, et en son nom, je veux dire combien cette ouverture est appréciée. La liberté religieuse est, naturellement, un droit humain fondamental, et mon espérance fervente et ma prière sont que le respect des droits inaliénables et de la dignité de chaque homme et femme soit toujours plus affirmés et défendus, non seulement au Moyen-Orient mais partout dans le monde ». (…)
J’espère vivement que ma visite et naturellement toutes les initiatives qui visent à favoriser les bonnes relations entre Chrétiens et Musulmans, nous aident à grandir dans l’amour pour le Dieu Très Haut et Miséricordieux et, dans un amour fraternel les uns pour les autres

Visite au centre Notre Dame de la Paix à Amman (8 mai 2009)

Benoit XVI au centre regina pacis de Amman

« Chers amis, à la différence des pèlerins du passé, je ne viens pas avec des présents ou des offrandes. Je viens simplement avec une intention, une espérance : prier plus particulièrement pour le don précieux de l’unité et de la paix très spécialement au Moyen-Orient. Paix pour chaque personne, pour les parents et les enfants, pour les communautés, paix pour Jérusalem, paix pour la Terre Sainte, pour la région, paix pour la famille humaine tout entière ; la paix durable qui naît de la justice, de l’intégrité et de la compassion, la paix qui surgit de l’humilité, du pardon, et du désir profond de vivre en harmonie les uns avec les autres ».

 

Visite à l’ancienne basilique du mémorial de Moïse sur le mont Nébo (9 mai 2009)

« Ici, sur les hauteurs du Mont Nébo, la mémoire de Moïse nous invite à « lever les yeux » pour embrasser du regard avec gratitude non seulement la puissante œuvre accomplie par Dieu dans le passé, mais aussi pour regarder avec foi et espérance vers l’avenir qu’il nous offre, à nous-mêmes et au monde. (…)

Cependant, nous croyons qu’en assumant la petite part qui nous est confiée, dans la fidélité à la vocation que chacun de nous a reçue, nous aiderons à rendre droits les chemins du Seigneur et à accueillir l’aurore de son Royaume. »

Bénédiction de la première pierre de l’université de Madaba du patriarche latin (9 mai 2009)

Madaba en Jordanie

« Croire en Dieu ne dispense pas de la recherche de la vérité; tout au contraire, cela l’encourage (…)
Bien sûr, la religion, comme la science et la technologie, comme la philosophie et toutes les expressions de notre quête de la vérité, peut être corrompue. La religion est défigurée quand elle est mise au service de l’ignorance et du préjugé, du mépris, de la violence et des abus. Dans ce cas, nous ne constatons pas seulement une perversion de la religion mais aussi une corruption de la liberté humaine, une étroitesse et un aveuglement de l’esprit.

Rencontre avec les chefs religieux musulmans, avec le corps diplomatique et les recteurs d’universités jordaniennes à l’extérieur de la mosquée Al-Hussein Bin -Talal (Amman, 9 mai 2009)

« Certains soutiennent même que la religion est nécessairement une cause de division dans notre monde (…). Face à cette situation, où les opposants à la religion cherchent non seulement à réduire sa voix au silence, mais à la remplacer par la leur, la nécessité pour les croyants d’être cohérents avec leurs principes et leurs croyances est ressentie toujours plus vivement.
Musulmans et chrétiens, précisément à cause du poids de leur histoire commune si souvent marquée par les incompréhensions, doivent aujourd’hui s’efforcer d’être connus et reconnus comme des adorateurs de Dieu fidèles à la prière, fermement décidés à observer et à vivre les commandements du Très Haut, miséricordieux et compatissant, cohérents dans le témoignage qu’ils rendent à tout ce qui est vrai et bon, et toujours conscients de l’origine commune et de la dignité de toute personne humaine, qui se trouve au sommet du dessein créateur de Dieu à l’égard du monde et de l’histoire. »

Célébration des vêpres à la cathédrale grecque-melkite catholique Saint-Georges avec les prêtres, les diacres, les séminaristes, les consacrés, et les mouvements ecclésiaux (Amman, 9 mai 2009)

« Les Églises particulières à l’intérieur de l’Église universelle manifestent le dynamisme de leur pèlerinage terrestre et offrent à tous les membres de la communauté des croyants un trésor de traditions spirituelles, liturgiques et ecclésiales qui fait ressortir la bonté universelle de Dieu et son désir, vérifié à travers l’histoire, de les introduire tous dans sa vie divine ». « Le trésor antique et vivant des traditions des Églises orientales enrichit l’Église universelle et ne devrait jamais être compris comme des réalités à préserver seulement. (…)

« Vous donnez un écho plus ample à la première prédication de l’Évangile, vous ravivez la mémoire antique des œuvres du Seigneur, vous rendez présente sa grâce de salut et vous diffusez à nouveau les premières lueurs de la lumière de Pâques et les vibrantes flammes de la Pentecôte. »
« Des écoles maternelles jusqu’aux établissements d’enseignement supérieur, des orphelinats jusqu’aux foyers pour personnes âgées, du travail avec les réfugiés jusqu’aux académies de musique, aux cliniques et aux hôpitaux, aux initiatives culturelles et celles qui sont liées au dialogue interreligieux, votre présence dans cette société est un merveilleux signe de l’espérance qui nous définit comme chrétiens. »

Homélie lors de la messe au stade international de Amman (10 mai 2009)

« Qui peut dire ce que l’Église ici présente doit au patient, aimant et fidèle témoignage d’innombrables mères chrétiennes, religieuses, enseignantes, médecins ou infirmières ! Qui peut dire ce que votre société doit à toutes ces femmes qui, de différentes et parfois de très courageuses manières, ont consacré leurs vies à construire la paix et à promouvoir l’amour ! Par son témoignage public de respect vis-à-vis de la femme, et sa défense de la dignité innée de toute personne humaine, l’Église en Terre Sainte peut apporter une importante contribution au progrès d’une vraie culture humaniste et à la construction de la civilisation de l’amour (…). »

« La fidélité à vos racines chrétiennes, la fidélité à la mission de l’Église en Terre Sainte réclament à chacun de vous un courage singulier : le courage de la conviction, née d’une foi personnelle, qui ne soit pas seulement une convention sociale ou une tradition familiale; le courage de construire de nouveaux ponts pour rendre possible la rencontre fructueuse des personnes de religions et de cultures différentes, et donc d’enrichir le tissu de la société. »

Bénédiction des premières pierres des églises latine et grecque-melkite à Béthanie au-delà du Jourdain (10 mai 2009)

« La première pierre d’une église est un symbole du Christ. L’Église repose sur le Christ (…). Avec lui, nous aussi nous sommes des pierres vivantes construisant une maison spirituelle, une demeure pour Dieu (cf. Ep 2, 20-22 ; 1 P 2, 5). (…)
« Que le Jourdain vous rappelle sans cesse que vous avez été lavés dans les eaux du baptême et que vous êtes devenus membres de la famille de Jésus. »

« Favorisez le dialogue et la compréhension dans la société, spécialement lorsque vous revendiquez vos droits légitimes. Au moyen-orient, marqué par des souffrances tragiques, par des années de violence et de tensions non résolues, les chrétiens sont appelés à offrir leur contribution, inspirée par l’exemple de Jésus, à la réconciliation et à la paix à travers le pardon et la générosité. »

Lors de son pèlerinage en Terre Sainte, Benoît XVI a prononcé plus de 20 discours et homélies. Des paroles et des gestes forts et marquants à destination des multiples personnes rencontrées mais aussi de tous ceux qui oeuvrent partout dans le monde pour la paix, le dialogue entre les religions, l’unité des chrétiens…
Le site eglise.catholique.fr vous propose un retour sur ces paroles et ces gestes à travers une sélection de citations et photos et vous invite à lire l’intégralité de ces textes.
Zoom sur les premiers jours… l’intégralité sera en ligne progressivement.

Cérémonie de bienvenue à l’aéroport international Ben Gourion (Tel Aviv, 11 mai 2009)

« Le peuple juif a tragiquement fait l’expérience des terribles conséquences d’idéologies qui nient la dignité fondamentale de toute personne humaine. Il est juste et opportun que, pendant mon séjour en Israël, je puisse avoir la possibilité d’honorer la mémoire des six millions de Juifs victimes de la Shoah, et de prier pour que l’humanité ne soit plus jamais témoin d’un crime d’une telle ampleur. Malheureusement, l’antisémitisme continue de relever la tête en beaucoup d’endroits de notre monde. Ceci est totalement inacceptable. Tous les efforts doivent être faits pour combattre l’antisémitisme où qu’il se manifeste, et pour promouvoir le respect et l’estime pour les personnes de toute race, peuple, langue et nation dans le monde entier. (…) »
« Les trois grandes religions monothéistes ont, entre autres, en commun une vénération particulière pour cette cité sainte.  »
« Avec les hommes de bonne volonté, où qu’ils soient, je plaide pour que, avec tous les responsables, soient explorées toutes les possibilités afin d’aboutir à une solution juste aux difficultés persistantes, de telle sorte que les deux peuples puissent vivre en paix dans leur propre pays, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. »

Visite de courtoisie au Président d’Israël au palais présidentiel de Jérusalem (11 mai 2009)

« Je prie chaque jour pour que la paix, née de la justice, revienne en Terre Sainte et dans toute la région, apportant la sécurité et une espérance renouvelée pour tous. (…) »
« Aux Chefs religieux qui sont ici présents, je souhaite dire que la contribution spécifique des religions à la recherche de la paix se trouve essentiellement dans une recherche de Dieu authentique, ardente et unifiée. »
« Toute division ou tension, toute tendance au repliement sur soi ou à la suspicion parmi les croyants ou entre des communautés, peut facilement conduire à une contradiction qui masque l’unité du Tout-Puissant (…)
« La sécurité, le droit, la justice et la paix ! Dans le dessein de Dieu sur le monde, tout cela est inséparable. « 

Visite au mémorial de la Shoah, Yad Vashem (Jérusalem, 11 mai 2009)

« Je suis venu pour rester en silence devant ce monument, érigé pour honorer la mémoire de millions de personnes tuées dans l’horrible tragédie de la Shoah. Elles ont perdu leurs vies mais elles ne perdront jamais leurs noms, car ils sont profondément gravés dans le cœur de ceux qui les aiment, de leurs compagnons de détention qui ont survécus et de tous ceux qui sont déterminés à ne plus jamais permettre qu’une telle atrocité déshonore à nouveau l’humanité. » (…)

« L’Église catholique, professant les enseignements de Jésus et attentive à imiter son amour pour tous les hommes, a une profonde compassion pour les victimes dont il est fait mémoire ici. De même, elle se fait proche de tous ceux qui, aujourd’hui, sont objet de persécution à cause de leur race, de leur couleur, de leur condition de vie ou de leur religion. »

Rencontre des organisations engagées dans le dialogue interreligieux dans l’auditoire du centre Notre Dame de Jérusalem (Jérusalem, 11 mai 2009)

« La foi est toujours vécue à l’intérieur d’une culture. (…). De nos jours, presque quatre mille ans après Abraham, la rencontre des religions avec la culture n’advient pas simplement sur un plan géographique. Certains aspects de la mondialisation et particulièrement tout ce qui concerne internet ont fait naître une vaste culture virtuelle.
La question qui vient alors spontanément à l’esprit est de savoir quelle est la contribution que la religion apporte aux cultures du monde devant les effets d’une mondialisation rapide. Dès lors que nombreux sont ceux qui soulignent volontiers les apparentes oppositions entre les religions, il nous revient, en tant que croyants, de relever le défi de présenter clairement ce que nous partageons ensemble. »
« Les premiers pas d’Abraham sur le chemin de la foi, et les pas que nous faisons pour aller ou revenir de la synagogue, de l’église, de la mosquée ou du temple, battent le sentier de notre unique histoire humaine, et ouvrent, au fur et à mesure, la route vers la Jérusalem éternelle (cf. Ap 21, 23). (…) »

Visite de courtoisie au Grand Mufti de Jérusalem (12 mai 2009)

« Il est de la plus haute importance que ceux qui adorent le Dieu Unique puissent montrer qu’ils sont à la fois enracinés dans et orientés vers l’unité de la famille humaine tout entière » (…)

« Cela fait peser sur nous une grande responsabilité. Ceux qui honorent le Dieu Unique croient qu’il tiendra les êtres humains responsables de leurs actions » (…)

« Chers amis, je suis venu à Jérusalem pour un pèlerinage de foi. »

Prière au mur occidental de Jérusalem (12 mai 2009)

« Dieu de tous les âges,
Au cours de ma visite à Jérusalem, la ville de la paix, la patrie spirituelle des Juifs, des chrétiens et des musulmans, je t’apporte les joies, les espoirs et les aspirations, les épreuves, les souffrances et la douleur de tous tes peuples à travers le monde. Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, entends le cri des affligés, la peur, les privations ; Envoie ta paix sur cette Terre Sainte, sur le Moyen-Orient, sur l’ensemble de la famille humaine et bouleverse les cœurs de tous ceux qui invoquent ton nom, afin de marcher humblement sur le chemin de la justice et de la compassion. « Le Seigneur est bon pour ceux qui l’attendent, pour les esprits qui le cherchent » ».

Visite de courtoisie aux deux Grands Rabbins de Jérusalem au centre Hechal Shlomo (Jérusalem, 12 mai 2009)

« En abordant les questions éthiques les plus urgentes de notre époque, nos deux communautés sont confrontées au défi d’engager les hommes de bonne volonté à se placer au niveau de la raison, tandis que simultanément, elles doivent mettre en évidence les fondements religieux qui soutiennent le mieux les valeurs morales ultimes ».
« La confiance est sans aucun doute un élément essentiel du dialogue véritable. Aujourd’hui, m’est offerte la possibilité de répéter que l’Église catholique est engagée de façon irrévocable sur le chemin choisi par le Concile Vatican II en faveur d’une réconciliation authentique et durable entre les Chrétiens et les Juifs. Comme Nostra Aetate le dit clairement, l’Église continue de valoriser le patrimoine commun aux Chrétiens et aux Juifs et désire une compréhension mutuelle et un respect toujours plus profonds à travers les études bibliques et théologiques comme à travers les dialogues fraternels. »

Prière du Regina Coeli avec les évêques de Terre Sainte dans la salle du Cénacle de Jérusalem (12 mai 2009)

« Les paroles sans équivoque de Jésus sur le lien intime entre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, sur la miséricorde et la compassion, sur la douceur, la paix et le pardon, sont un ferment capable de transformer les cœurs et de modeler nos actions. »

« C’est dans la mesure où le don de l’amour est accepté et qu’il grandit dans l’Église, que la présence chrétienne en Terre Sainte et dans les régions voisines peut être une présence ardente. Et elle est d’une importance capitale pour le bien de la société toute entière. »
« Chers Frères Évêques, vous pouvez compter sur mon soutien et sur mes encouragements tandis que vous faites tout votre possible pour permettre à vos frères et sœurs chrétiens de rester ici sur la terre de leurs ancêtres et à être des messagers et des promoteurs de la paix. »

« Quant à moi, je renouvelle mon appel à nos frères et sœurs du monde entier afin qu’ils apportent leur soutien aux communautés chrétiennes de Terre Sainte et du Moyen-Orient, se souvenant d’elles dans leurs prières. »

Messe dans la vallée de Josaphat (Jérusalem, 12 mai 2009)

« (…) Si elle veut vivre en conformité à sa vocation universelle, Jérusalem doit être un lieu qui enseigne l’universalité, le respect des autres, le dialogue et la compréhension mutuelle ; un lieu où les préjugés, l’ignorance et la peur qui les alimentent, sont mis en échec par l’honnêteté, le bon droit et la recherche de la paix. Il ne devrait pas y avoir place, à l’intérieur de ces murs, pour la violence, l’étroitesse d’esprit, l’oppression et la vengeance..Ceux qui croient en un Dieu miséricordieux – qu’ils se reconnaissent comme Juifs, Chrétiens ou Musulmans – doivent être les premiers à promouvoir cette culture de réconciliation et de paix, sans se laisser décourager par la pénible lenteur des progrès ni par le lourd fardeau des souvenirs du passé. »

« Ici, je voudrais parler sans détours de la tragique réalité – qui ne peut manquer d’être source de préoccupations pour tous ceux qui aiment cette Ville et cette terre – du départ de tant de membres de la Communauté chrétienne depuis ces dernières années. S’il est bien compréhensible que certaines raisons puissent pousser un grand nombre – spécialement les jeunes – à prendre la décision d’émigrer, il reste que cette décision a pour conséquence un véritable appauvrissement culturel et spirituel de la Ville.Je veux répéter aujourd’hui ce que j’ai déjà dit en d’autres occasions : en Terre Sainte, il y a de la place pour tous ! »

Cérémonie de bienvenue devant le Palais présidentiel de Bethléem (13 mai 2009)

(…) le Saint-Siège soutient le droit de votre peuple à une patrie palestinienne souveraine sur la terre de ses ancêtres, sûre et en paix avec ses voisins, à l’intérieur de frontières reconnues au niveau international. Mais si, à l’heure actuelle, cet objectif semble loin d’être atteint, je vous encourage fortement, vous et votre peuple, à garder vivante la flamme de l’espérance, l’espérance qu’un moyen pourra être trouvé pour satisfaire les légitimes aspirations, tant des Israéliens que des Palestiniens, à la paix et à la stabilité.

Une juste et paisible coexistence des peuples du Moyen Orient ne peut être réalisée que dans un esprit de coopération et de respect mutuel, faisant en sorte que les droits et la dignité de tous soient reconnus et promus.

Aux nombreux jeunes qui vivent aujourd’hui sur l’ensemble des Territoires Palestiniens, je lance cet appel : ne permettez pas que les pertes en vies humaines et les destructions dont vous avez été les témoins nourrissent en vos cœurs l’amertume ou le ressentiment. Ayez le courage de résister à toutes les tentations que vous pourriez ressentir de vous livrer à des actes de violence ou de terrorisme. »
(…) « j’en appelle en particulier à la communauté internationale en lui demandant d’apporter le poids de son influence pour arriver à une solution. »

Messe sur la Place de la Mangeoire (Bethléem, 13 mai 2009)

« D’une façon particulière, mon cœur se tourne avec affection vers les pèlerins venant de la bande Gaza déchirée par la guerre : je vous demande de rapporter à vos familles et à vos communautés l’assurance que je les garde en mon cœur, leur partageant mes sentiments de tristesse pour les pertes que vous avez dû supporter, et ma solidarité dans la prière dans l’immense tâche de reconstruction à laquelle vous devez faire face. »

« Soyez des ponts de dialogue et de coopération constructive pour l’édification d’une culture de paix qui doit remplacer l’impasse actuelle des peurs et des agressions. »

Visite au camp de réfugiés d’Aida de Bethléem (13 mai 2009)

« Dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes – pour le commerce, pour les voyages, pour le déplacement des personnes, pour les échanges culturels – il est tragique de voir des murs continuer à être construits. »

(…) » l’histoire a montré que la paix ne peut advenir que lorsque les parties en conflit sont désireuses d’aller au-delà de leurs griefs et de travailler ensemble pour des buts communs, prenant chacune au sérieux les inquiétudes et les peurs de l’autre et s’efforçant de créer une atmosphère de confiance. »

« En même temps, toutefois, les efforts diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les Palestiniens et les Israéliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions. Je me rappelle ces autres mots magnifiques attribués à saint François : « Là où il y a la haine, que je mette l’amour, là où il y a l’injure, que je mette le pardon… là où il y a les ténèbres, que je mette la lumière, là où il y a la tristesse, la joie ». »

« À vous tous, je renouvelle mon appel à vous engager profondément pour cultiver la paix et la non-violence, suivant l’exemple de saint François et des autres grands artisans de paix. La paix doit commencer à la maison, dans la famille, dans le cœur. »

Célébrations des Vêpres avec l’épiscopat, le clergé, les ordres religieux, les mouvements ecclésiaux et les agents pastoraux de Galilée dans la basilique supérieure de l’Annonciation de Nazareth (14 mai 2009)

« En ce lieu où Jésus lui-même a grandi jusqu’à l’âge adulte et a appris l’hébreu, je salue les Chrétiens de langue hébraïque, qui nous rappellent les racines juives de notre foi. »

« Votre unité dans la foi, l’espérance et l’amour est un fruit de l’Esprit Saint qui demeure en vous, et qui vous rend capables d’être des instruments efficaces de la paix de Dieu, pour être les artisans d’une réconciliation véritable entre les différents peuples qui reconnaissent en Abraham leur père dans la foi. »

Rencontre avec les chefs religieux de Galilée dans l’auditoire du sanctuaire de l’Annonciation (Nazareth, 14 mai 2009)

« Au cœur de toutes les traditions religieuses se trouve la conviction que la paix elle-même est un don de Dieu, même si elle ne peut pas être atteinte sans les efforts de l’homme.

En formant le cœur des jeunes, nous formons l’avenir de l’humanité elle-même.

Les Chrétiens s’unissent volontiers aux Juifs, aux Musulmans, aux Druzes et aux membres d’autres religions dans le désir de protéger les enfants contre le fanatisme et la violence, tout en les préparant à être les bâtisseurs d’un monde meilleur. »

Visite au Saint-Sépulcre de Jérusalem (15 mai 2009)

« Ici, le Christ est mort et est ressuscité pour ne plus jamais mourir. Ici, l’histoire de l’humanité a été changée de manière décisive.

Ici, le Christ, nouvel Adam, nous a montré que le mal n’a jamais le dernier mot, que l’amour est plus fort que la mort, que notre avenir, l’avenir de toute l’humanité, est entre les mains d’un Dieu fidèle et bon.

Le tombeau vide nous parle d’espérance, de l’espérance qui ne déçoit pas parce qu’elle est don de l’Esprit de vie (cf. Rm 5, 5).

L’Église en Terre Sainte, qui a si souvent fait l’expérience de l’obscur mystère du Golgotha, ne doit jamais cesser d’être l’intrépide héraut du lumineux message d’espérance que le tombeau vide proclame.
L’Évangile nous enseigne que Dieu peut faire toutes choses nouvelles, que l’histoire ne se répète pas, que les mémoires peuvent être guéries, que les fruits amers de la récrimination et de l’hostilité peuvent être dépassés, et qu’un avenir de justice, de paix, de prospérité et de coopération peut se lever pour tout homme et pour toute femme, pour la famille humaine tout entière, et d’une manière particulière pour le peuple qui demeure sur cette terre si chère au cœur du Sauveur.

Je prie pour que l’Église en Terre Sainte tire toujours une nouvelle vigueur de sa contemplation du tombeau vide du Sauveur.

Comme chrétiens, nous savons que la paix à laquelle aspire cette terre déchirée a un nom : Jésus Christ.
Déposons donc entre ses mains toute notre espérance pour l’avenir, tout comme, à l’heure des ténèbres, il remit son esprit entre les mains du Père.
Jésus demande à chacun de nous d’être des témoins d’unité et de paix auprès de tous ceux qui vivent dans cette Ville de la Paix. »

Cérémonie de congé à l’aéroport Ben Gurion (Tel Aviv, 15 mai 2009)

« Nous sommes nourris aux mêmes racines spirituelles. Nous nous rencontrons aussi comme des frères, des frères qui, parfois au cours de leur histoire, ont eu une relation tendue, mais qui sont maintenant fermement engagés à construire des ponts d’une amitié durable.
Ces rencontres profondément émouvantes ont réveillé les souvenirs de ma visite, il y a trois ans, au Camp de la mort d’Auschwitz, où tant de Juifs – mères, pères, maris, femmes, fils et filles, frères, sœurs, amis – ont été sauvagement exterminés dans le cadre d’un régime impie qui a propagé une idéologie d’antisémitisme et de haine. Ce chapitre effroyable de l’histoire ne doit jamais être oublié ou nié. « 

(…) « je tiens à rappeler que je suis venu pour visiter ce pays comme un ami des Israéliens, tout comme je suis un ami du peuple palestinien.

Permettez-moi de lancer cet appel à tous les habitants de ces terres : Plus jamais d’effusion de sang ! Plus jamais de combats ! Plus jamais de terrorisme ! Plus jamais de guerre ! Au contraire, brisons le cercle vicieux de la violence. Qu’il y ait une paix durable fondée sur la justice, qu’il y ait une véritable réconciliation et guérison.

Qu’il soit universellement reconnu que l’État d’Israël a le droit d’exister et de jouir de la paix et de la sécurité au sein de frontières internationalement reconnues. Qu’il soit également reconnu que le peuple palestinien a droit à un pays souverain et indépendant, de vivre dans la dignité et de se déplacer librement. Que la solution des deux États devienne une réalité, qu’elle ne reste pas un rêve.

Une des vues les plus tristes pour moi lors de ma visite en ces terres a été celle du mur. Pendant que je passais à côté, je priais pour un avenir dans lequel les peuples de la Terre Sainte puissent vivre ensemble en paix et en harmonie sans avoir besoin de ces instruments de sécurité et de séparation, mais plutôt du respect et de la confiance des uns envers les autres, et renonçant à toute forme de violence et d’agression. »