Un pèlerinage sous le signe de la Résurrection
Puis il a rappelé la bénédiction des pierres de fondation de deux églises à Béthanie, melkite et latine, « signe de l’ouverture et du respect de la liberté religieuse en Jordanie ». « Cette attention à la tradition chrétienne est appréciée, a souligné Benoît XVI. Il est important que musulmans et chrétiens vivent dans le respect et la connaissance mutuelle, ce qui grâce à Dieu et à l’engagement des gouvernants du pays est possible en Jordanie. J’ai également beaucoup prié à Béthanie comme ailleurs pour tous les chrétiens qui sont en difficulté en Irak. Il y a en Jordanie une importante communauté chrétienne, dont les rangs ont été renforcés par les réfugiés palestiniens et irakiens. Sa présence est bien vue dans la société, notamment pour son action éducative et sanitaire, son attention aux personnes quelle que soit la foi ou l’appartenance ».
Pour lui, la bénédiction de la première pierre de l’Université de Madaba (Patriarcat latin) « est un signe de l’engagement culturel de l’Eglise. J’ai été heureux de donner vie à cette future institution qui manifestera de manière tangible la volonté de l’Eglise catholique d’aider pratiquement à la recherche de la vérité et du bien, en offrant un lieu ouvert et de qualité à tous ceux qui voudront s’engager dans ce dialogue fécond entre les civilisations ».
Pèlerin pour que les hommes vivent en frères
Le pape a exprimé ce voeu lors des rencontres avec le Grand Mufti de Jérusalem, le Grand Rabbinat d’Israël, les organisations du dialogue interreligieux et les responsables religieux de Galilée. Jérusalem, a poursuivi Benoît XVI, « est au croisement des trois grandes traditions monothéistes et son nom même, cité de la paix, dit le plan divin sur le monde, qui est de faire de l’humanité une seule famille… De ceci doivent témoigner juifs, chrétiens et musulmans en concrétisant leur prière. C’est ce que j’ai tenu à apporter en me rendant au Mur occidental et au Dôme du Rocher, les lieux sacrés du judaïsme et de l’islam ».
Puis il est revenu sur sa visite au Mémorial de Yad Vashem, consacré aux victimes de la Shoah : « Toute personne est sacrée et son nom gravé au coeur de l’Eternel. L’épouvantable tragédie de l’Holocauste ne devra jamais être oubliée. Au contraire, il devra rester dans la mémoire humaine comme avertissement universel et rappel de la sacralité de la vie humaine ».
A la rencontre des communautés catholiques de Terre Sainte
Les points d’orgue de la communion avec les catholiques furent les messes : dans la vallée de Josaphat à Jérusalem, où le Saint-Père parla de la Résurrection « comme force d’espérance pour cette ville et le monde entier », à Bethléem (Territoires palestiniens), avec des fidèles de Gaza, qu’il a eu la joie de pouvoir rencontrer et réconforter.
Benoît XVI a poursuivi : « Bethléem résonne d’un chant céleste de paix pour les hommes. Elle est aussi le symbole de ce qui nous sépare de cette promesse. La précarité, l’isolement, les incertitudes et la pauvreté poussent tant de chrétiens à s’expatrier. Soutenue par sa foi l’Eglise poursuit sa route et manifeste son amour en servant les frères, comme le montre le Caritas Baby Hospital de Bethléem… ou l’action humanitaire dans les camps de réfugiés ». Dans celui d’Aida, le pape a pu montrer sa solidarité et celle de toute l’Eglise aux familles, les « invitant à rechercher la paix dans la non violence, à l’exemple de François d’Assise ». A Nazareth, lors de sa dernière messe, il a clôturé l’Année de la famille, priant pour qu’elles ravivent la beauté du mariage et de la famille, avant de rencontrer les pasteurs ordonnés en la Basilique de l’Annonciation, et les pasteurs de Galilée.