COP21 : Une célébration oecuménique pour la Création
A l’occasion de la COP21 et à l’initiative du Conseil d’Eglises Chrétiennes en France (CECEF), une célébration œcuménique pour la Création a rassemblé orthodoxes, protestants et catholiques à Notre-Dame de Paris, jeudi 3 décembre 2015.
L’entrée des acteurs de la célébration s’est faite en procession. Les porteurs d’offrandes étaient suivis par les représentants des différentes religions chrétiennes. Le Nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura, et le Secrétaire général du Conseil Œcuménique des Eglises (COE), Pasteur Olav Fykse Tveit etaient présents.
Dans son mot d’accueil, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a expliqué que chacun était encouragé à prendre sa part de responsabilité dans la sauvegarde de la Maison commune. Il a regretté l’absence du Patriarche Œcuménique Bartholomée qui a dû renoncer à ses engagements liés à la COP21.
Puis les co-présidents du Conseil d’Eglises Chrétiennes en France (CECEF), le Pasteur François Clavairoly, le Métropolite Emmanuel et Mgr Georges Pontier, ont lancé la célébration et invité l’assemblée à échanger un geste de paix : « Nous nous engageons à prier et à agir ensemble pour la paix. Dans nos différentes langues, partageons la paix du Christ ».
Plusieurs chœurs ont chanté la beauté de la Création : la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, les hommes du chœur orthodoxe aux voix graves et solennelles, et enfin le chœur protestant, dans un esprit de pop-louange.
« Metanoia », un retournement tout entier de l’être
L’assemblée nombreuse mais néanmoins recueillie a écouté l’Evangile des Béatitudes (Matthieu 5, 1-16), en Français et en Anglais. C’est Mgr Emmanuel qui a lu la prédication du Patriarche Bartholomée.
La foi « doit nous inspirer à poser des actes audacieux dans le monde en faveur du bien et de la protection de l’environnement » a-t-il dit, estimant que « la protection de l’environnement doit être un objectif oecuménique commun ». « La manière dont nous traitons la nature et la biodiversité de la création est directement liée au traitement de notre prochain » a souligné le patriarche. « Par conséquent, une spiritualité écologique doit être une spiritualité de conversion. Par conversion, il faut comprendre la transformation de l’être intérieur comme le point de départ d’un changement extérieur ».
Concrètement ? « Sortir de l’égoïsme dans lequel l’inertie de nos habitudes nous a fait tomber » et « découvrir la sobre liberté que nous apporte la conversion du coeur, la pratique du jeûne et de la prière » : voici sa proposition.
« Le futur de l’humanité restera incertain tant que collectivement nous ne serons pas en mesure de faire le choix du bien commun » a-t-il mis en garde. Aux pèlerins climatiques, Bartholomée a affirmé : « Votre pèlerinage est en soi déjà une prière » et « un message puissant aux participants de la COP 21 ».
Et de poursuivre : « Nous ne pouvons nous permettre de remettre à demain ce que nous pouvons faire aujourd’hui ». Il s’agit donc de « mettre nos actes en conformité avec nos paroles ». « Prions pour l’environnement ! Agissons en sa faveur ! » a-t-il conclu.
Devant toi nous nous engageons
L’assemblée a rendu grâce pour la Création, symbolisées par plusieurs offrandes dont une pièce de lin, une aiguière (présentée par frère Alois de Taizé), un flacon d’huile d’olive (par Guy Aurenche, président du CCFD-Terre Solidaire), un globe-terrestre…
Pour terminer le temps de prière, la coordinatrice de la COP21 pour l’Eglise catholique, Estelle Grenon, a lu un message du CECEF. Celui-ci interpelle les décideurs de la COP21 et exhorte les chrétiens à adopter « des pratiques de sobriété et de simplicité, non sur le mode du renoncement héroïque mais sur le mode du partage joyeux ».
Avant de réciter le Notre Père, l’assemblée a fait cette prière d’engagement : « Dieu de Jésus-Christ, nous voici pèlerins vers ton Royaume et citoyens du monde, devant toi nous nous engageons à poser des actes concrets à changer nos pratiques. Jésus Christ nous appelle à la conversion ».