Les Fraternités Monastiques de Jérusalem fondent une communauté en Allemagne

Depuis le 20 avril, 12 frères et sœurs germanophones animent la paroisse de Gross Sankt Martin, à Cologne. Pierre-Marie Delfieux, Prieur général des Fraternités Monastiques de Jérusalem, et Sœur Edith, Prieure des soeurs de Cologne, nous éclairent sur leur première fondation dans ce pays.

Quel sens donner à la fondation d’une communauté à l’étranger ?

Père Pierre-Marie Delfieux : C’est d’abord en réponse à une demande explicite du Cardinal Joachim Meisner, Archevêque de Cologne, que nos Fraternités Monastiques ont accepté de réaliser cette fondation. Il ne saurait y avoir de fondation monastique sans appel ecclésial.

Le fait que plusieurs de nos frères et sœurs sont de nationalité allemande nous a permis d’envisager sans crainte cette implantation. Les douze jeunes moines et moniales (dont la moyenne d’âge est de 35 ans) qui composent la fondation pour ses débuts sont tous germanophones. Il est indispensable, pour bien assurer les débuts d’une telle aventure de bien parler la langue du pays d’accueil.

La beauté incomparable du site avec cette merveille architecturale que représente l’église Saint-Martin (XIIe siècle), affectée à nos Fraternités, sa situation au cœur de Cologne sur le bord du Rhin, et l’immeuble attenant dévolu à nos deux communautés en deux parties bien autonomes, nous ont aussi encouragés, c’est sûr, à répondre positivement. Il est important de célébrer dans un lieu de beauté et de vivre dans un environnement urbain accueillant et calme.

Nous avons été sensibles enfin aux raisons pour lesquelles l’Archevêché de Cologne souhaitait si fort la présence d’un monastère urbain au cœur de la Rhénanie, en complémentarité avec tout ce qui se vit au plan pastoral dans l’Église diocésaine.
 

Quels sont les enjeux de la fondation à Cologne ?

Sœur Edith : La foule si nombreuse et si diverse venue nous entourer pour célébrer avec nos Fraternités le jour de notre implantation à Cologne nous a fait comprendre les attentes à l’égard de notre jeune communauté monastique de Gross Sankt Martin.

Par l’emplacement même de notre église et de nos deux Fraternités au cœur du vieux quartier de Köln, à deux pas de la cathédrale et de la gare, ce lieu veut désormais respirer une paix accueillante, être un lieu de prière ouvert à tous, telle une oasis de calme et d’eau vive, alors que les quais du Rhin, avec leurs bars et leurs restaurants, leur foule de touristes et de visiteurs, et tous ceux qui viennent y travailler, reflètent l’effervescence quasi ininterrompue de la ville.

La présence de nombreux évêques, de prêtres et de religieux de diverses communautés qui nous a beaucoup touchée, nous a montré aussi la réalité et l’importance de notre insertion joyeuse, dans le tissu local de l’Église du Christ qui est à Cologne, dans la ligne du Concile Vatican II.

Enfin, Gross Sankt Martin qui est l’une des douze églises romanes entourant la cathédrale voit passer énormément de touristes à qui nous voulons offrir la possibilité de donner à leur visite une dimension spirituelle à partir de son architecture exceptionnelle et des liturgies qui y sont désormais célébrées trois fois par jour.
 

Comment situeriez-vous votre charisme ?

Père Pierre-Marie Delfieux : En vous citant ce qui a été dit en quelques mots devant le Cardinal Meisner et l’assemblée des fidèles réunis pour la messe d’inauguration à la cathédrale de Cologne :

« Si, d’un commun accord, nous avons souhaité célébrer cette messe de fondation à la cathédrale, c’est pour bien signifier que nous sommes, dans la ligne de Vatican II, moines et moniales de l’Église diocésaine. L’Église du Christ qui est à Cologne.
Le moine est quelqu’un à qui Dieu suffit. Mais il ne doit pas oublier que Dieu est présent au cœur de l’homme et que donc la plus belle image de Dieu sur la terre est la ville des hommes.
Nous sommes donc des moines et des moniales citadins, cherchant à vivre au cœur des villes le triple amour qui n’en fait qu’un : et de Dieu et des hommes et de soi-même. C’est la première exigence de notre vie monastique.
Notre premier métier est celui de la prière personnelle et liturgique. Matin, midi et soir, nous célébrons donc la liturgie avec tous ceux et celles qui veulent venir s’y associer.
Travaillant pour gagner notre vie, mais n’ayant ni ferme ni atelier, nous sommes donc des salariés. Ayant fait le choix de n’être jamais propriétaires d’aucun bien immobilier, nous sommes donc des locataires.
Partageant note vie entre accueil et silence, nous n’avons pas pour autant de clôture murale ; mais de vrais temps de silence et de solitude en cellule, et des jours de désert pour le cœur à cœur avec Dieu.
En lien direct avec l’Église diocésaine, insérés dans le cadre de sa pastorale d’ensemble, nos frères et sœurs vont donc vivre sous votre vigilance épiscopale. C’est vous qui, pour toute une part, devenez maintenant leur père
. »
 

Les Fraternités Monastiques de Jérusalem, en France et ailleurs…

Les Fraternités Monastiques et Apostoliques de Jérusalem comptent à ce jour postulants compris, près de 220 membres. Elles sont implantées dans les villes de Paris, Bruxelles, Florence, Montréal, Rome (La Trinité-des-Monts) et depuis avril 2009, Cologne (Allemagne).
Elles sont aussi présentes dans des hauts lieux spirituels, qui sont comme des villes en itinérance : Vézelay et le Mont-Saint-Michel ; ainsi qu’en des lieux d’accueil ou de désert, comme le prieuré de Gamogna (XIe siècle) dans les Apennins (Italie), et Magdala, en Sologne.
Deux Fraternités Apostoliques, c’est-à-dire ayant en charge des paroisses, sont implantées à Pistoia, en Italie, et à Ossun, près de Lourdes.
La prochaine fondation aura lieu en 2010 à Varsovie, à la demande de l’Archevêché. Vingt frères et sœurs polonais s’y préparent déjà. Une trentaine de nationalités sont présentes à ce jour dans les Fraternités Monastiques de Jérusalem.

Sur le même thème

  • quelle est ma vocation

    Quelle est ma vocation ?

    La vocation, dans le cadre de la foi chrétienne, est un appel unique et personnel de Dieu, inscrit en chaque homme, créé par Dieu.