Le jour de ma confirmation, à 11 ans, le prêtre de ma paroisse m’a posé deux questions. Il m’a demandé si je voulais être « enfant de chœur », comme on disait à l’époque, et si je voulais partir en colonie de vacances. Aux deux questions, j’ai répondu « oui » ! D’abord colon, j’ai été moniteur puis directeur. Cette expérience m’a appris ce qu’était le don de soi. Etre servant d’autel puis cérémoniaire a développé en moi une sensibilité à la beauté de la liturgie, à la proximité de l’autel et du prêtre. Ces deux aspects ont été très équilibrants dans ma propre vocation. J’entends souvent des jeunes dire qu’ils s’ennuient à la messe. Moi, je ne sais pas ce que c’est que de s’ennuyer à la messe, grâce au fait d’avoir été servant d’autel pendant longtemps. Cette expérience m’a marqué dans ma vie de futur prêtre et je pourrai en témoigner auprès des jeunes.
 

Deux cars de tout le diocèse vont partir, soit 120 personnes. On s’était dit que s’il y en avait un, c’était déjà très bien. Je vais donc les rejoindre deux jours, lundi et mardi. Le lundi soir est prévue une veillée diocésaine en ma présence. Tous les diocèses de la province de Rennes logeront au même endroit, ce qui pourra favoriser une certaine vie fraternelle. Ce qui me semble intéressant, c’est la démarche de pèlerinage à Rome, aux sources mêmes de notre foi chrétienne. Les quatre journées sont chacune reliées à l’une des grandes basiliques romaines. Cela commence par Saint-Paul-Hors-les-Murs, puis Saint-Pierre de Rome, Saint-Jean de Latran et enfin Sainte-Marie-Majeure. Inviter des servants d’autel à faire la démarche classique d’un pèlerinage à Rome et avoir à ces occasions des célébrations – comme à Saint-Jean de Latran autour du baptême – c’est vraiment inscrire les jeunes dans la foi pour les aider à construire leur propre vie.
 

Le thème du pèlerinage est « Servir le Seigneur : joie de l’homme, joie de Dieu ». A travers le service de l’autel, c’est évidemment Dieu que l’on sert mais aussi ses frères que l’on veut servir. C’est très important que ces jeunes puissent se nourrir de cette expérience et de la chance qu’ils ont d’être servants d’autel pour pouvoir affermir leur vie chrétienne et réfléchir à ce qu’elle sera dans l’avenir. On sait très bien qu’un certain nombre de vocations sont nées en servant le prêtre à l’autel. Petit, quand j’étais près du prêtre, j’avais l’impression d’être près de Dieu. Pourtant ma vocation est née bien avant. J’allais faire mes devoirs chez une vieille demoiselle qui me parlait du Christ. Pour moi, ça a fait « tilt ». Ceux qui me semblaient servir le Christ comme j’avais envie de le faire étaient des prêtres. Avec la double question posée le jour de ma confirmation, tout cela s’est construit. De façon tout à fait libre d’ailleurs.