Noces d’albâtre pour les Équipes Notre-Dame !

Ce 8 décembre 2022, avec toute l’Église qui fête l’Immaculée Conception, les Équipes Notre-Dame célèbrent aussi l’anniversaire de leur charte. Depuis soixante-quinze ans, ce mouvement créé par le Père Henri Caffarel propose aux couples d’approfondir l’aventure de la foi. Par Florence de Maistre.

Equipe Notre-Dame“Les témoignages des couples sont nombreux. Ils partagent combien les Équipes Notre-Dame (END) ont nourri leur vie conjugale et combien sans le mouvement leur vie de couple serait toute autre ! D’où l’importance de fêter l’anniversaire de notre mouvement et d’une charte qui nous fait vivre”, indique Christophe Bernard, responsable avec Catherine son épouse, des Équipes Notre-Dame pour la région France-Luxembourg-Suisse. Chaque année, les équipiers sont invités à célébrer la Vierge Marie, sous la protection de laquelle ils se placent car “Il n’est pas de meilleur guide, pour aller à Dieu, que la Mère de Dieu” (Charte des END), en la fête du 8 décembre. Ce rendez-vous prend, cette année, une couleur particulière puisque la fête de l’Immaculée Conception marque le soixante-quinzième anniversaire de la charte qui fonde véritablement le mouvement après-guerre.

Depuis ce 29 novembre, une neuvaine est proposée à tous les membres des END pour préparer cet anniversaire et prier ensemble à partir d’extraits de la charte. Ce 8 décembre à Paris, 500 personnes, membres des Équipes et amis, sont attendues à la messe, qui sera célébrée en l’église Saint-Augustin à 20 h et présidée par Mgr Thibault Verny, évêque auxiliaire de Paris. Un temps de convivialité autour d’une collation permettra à tous de se retrouver et de poursuivre joyeusement ce moment. À noter : la présence de l’équipe responsable internationale des END, ​​composée de sept couples venus des quatre continents.

Vivre pleinement le sacrement du mariage

END - FatimaSi la première équipe se lance en 1939 accompagnée par le P. Henri Caffarel, c’est bien en 1947 que ce dernier propose la charte pour la vie d’équipe, en réponse au besoin d’unité et de structure qui naît avec le nombre croissant d’équipes. Réactualisée en 1977, elle est aujourd’hui encore un pilier du mouvement et permet de grandir personnellement, en couple et en équipe. “La finalité de la charte, comme la règle de vie d’un monastère, c’est d’aider chacun à vivre sa vocation. Aider les couples à vivre pleinement le sacrement du mariage et vivre en équipe une entraide spirituelle et humaine. C’est une règle pour progresser sur notre chemin de sainteté, elle est pensée comme une gradualité. C’est encore un guide avec six points d’attention qui demandent parfois toute une vie pour les mettre en œuvre. Ne nous décourageons pas !”, lance Catherine Bernard. Christophe de ponctuer : “Cette exigence en matière spirituelle est la même que celle que le Christ nous appelle à vivre : nous savons qu’elle mène vers la joie !” Parmi ces points concrets d’effort, le devoir de s’asseoir (DSA) est le rendez-vous privilégié et régulier du couple pour un temps de dialogue sous le regard du Seigneur. C’est une des grandes intuitions de la pédagogie des END. De nombreux autres mouvements s’en sont inspirés.

Les Équipes Notre-Dame comptent aujourd’hui en France-Suisse-Luxembourg 2 247 équipes, soit 20 353 équipiers. Le mouvement est présent dans 70 pays, à hauteur de 14 531 équipes, soit 162 861 équipiers (chiffres fin 2021). Il s’est particulièrement développé au Brésil à la suite des voyages du P. Caffarel dans les années cinquante et rassemble actuellement 4 624 équipes et 27 363 équipiers (données 2020). Leur point commun ? La charte bien sûr ! “La dimension internationale du mouvement nous touche beaucoup. Lorsque nous nous réunissons chaque année avec les autres couples en responsabilité et les prêtres pour travailler, prier et partager ensemble, nous prenons vraiment conscience de l’universalité de l’Église, de l’universalité du sacrement du mariage et de ses grâces”, confie Christophe Bernard. Une expérience, entre unité du mouvement et enrichissement mutuel, que chaque membre des END a la possibilité de vivre lors des rassemblements internationaux organisés tous les 6 ans. En 2018, 42 500 couples et 500 conseillers spirituels venus du monde entier se sont retrouvés ainsi à Fatima. Le prochain grand temps fort international est prévu à Turin en 2024. Entre-temps, mais également tous les six ans, un rassemblement national pour les responsables d’équipe est proposé. L’an dernier, 1500 équipiers ont renouvelé leur sacrement du mariage sous le regard de Marie, à Lourdes.

Une figure de sainteté

P. CaffarelProphète pour notre temps, il a montré la dignité et la beauté de la vocation de chacun selon la parole que Jésus adresse à tous : « Viens et suis-moi. » Il a enthousiasmé les époux pour la grandeur du sacrement de mariage qui signifie le mystère d’unité et d’amour fécond entre le Christ et l’Église. Il a montré que prêtres et couples sont appelés à vivre la vocation de l’amour (extrait de la prière pour la canonisation du serviteur de Dieu Henri Caffarel). En juin dernier, la Positio, un texte long de près de 800 pages qui présente la vie, la pensée, les vertus et la réputation de sainteté du P. Caffarel, a été transmise à Rome au Dicastère pour les causes des saints. D’ici trois ans, le fondateur des Équipes Notre-Dame devrait être déclaré Vénérable. Désormais, un miracle et sa reconnaissance pourront faire progresser la cause de canonisation du P. Caffarel, promue par les END, pour faire rayonner plus largement ses intuitions : la spiritualité conjugale, la bonne nouvelle du mariage chrétien, et sa pensée sur l’oraison. “Nous conservons tous ses écrits, extrêmement riches. Et l’on s’aperçoit à travers leur lecture de la connaissance très approfondie que le P. Caffarel avait du couple, bien avant l’encyclique Humanae Vitae. Sa conférence à Chantilly du 3 mai 1987 fait encore partie des textes fondateurs du mouvement. C’est un trésor auquel se référer lorsqu’on se pose des questions”, relève Catherine.

Le mouvement se prépare aussi à célébrer un autre anniversaire : les cent ans de l’appel décisif du P. Caffarel, “ce jour où j’ai su que j’étais aimé et que j’aimais”, en mars 2023. D’une fête à l’autre, il s’agit de redynamiser les équipes très affectées par la pandémie, de se réapproprier les fondamentaux du mouvement pour mieux rayonner de la lumière du Christ. Au cours du premier trimestre 2023, des réunions d’équipes brassées permettront d’échanger autour de la croissance spirituelle. En mars prochain, les équipes seront invitées à partager sur le thème de l’accompagnement spirituel, avant un temps de bilan et d’action de grâces en secteur ou diocèse au cours du deuxième semestre 2023.

Les fruits du mouvement

Sous l’impulsion du P. Caffarel, le mouvement des END est à l’origine de nombreuses autres propositions d’Église. En 1943, le mouvement soutient la création de la Fraternité Notre-Dame de la Résurrection pour les veuves. Il participe en 1956 à la création des Centres de préparation au mariage (CPM). Quatre ans plus tard, le P. Caffarel initie la démarche des Intercesseurs pour soutenir par la prière le mouvement des END. “Nuit et jour, il y a une grande chaîne de personnes de tous états de vie qui prient pour nous aux intentions qu’on leur confie. Dans le même esprit, les semaines de prières proposées dès 1966 à Troussures, se sont transformées en écoles d’oraison. Il y en a une trentaine qui ont vu le jour dans les diocèses”, précise Christophe. Autre point d’ancrage des équipes : la maison Massabielle. À Saint-Prix, dans le Val d’Oise, elle est un lieu de retraite et de ressourcement pour tous les membres du mouvement et au-delà. En alliance avec le diocèse de Pontoise, depuis mars 2019, la maison Massabielle est une mise en œuvre de l’encyclique Amoris Laetitia au service des couples et des familles, en particulier celles qui traversent des épreuves. “En septembre 2015, le pape François invitait les équipiers Notre-Dame à s’intéresser aux jeunes couples et aux foyers brisés. Un texte qui continue à marquer les équipes”, souligne Christophe.

Depuis plus de soixante-quinze ans les END s’adressent aux couples unis par le sacrement du mariage, mais au fil des ans d’autres propositions ont vu jour. Ainsi les équipes Reliance rejoignent depuis 20 ans les couples en seconde union. Le parcours de deux ans, Tandem couple, s’inscrit en paroisse pour les jeunes couples, mariés ou non. Enfin, lancé l’an dernier, le Parcours Ensemble regroupe des couples après 10 ans de vie commune, quelle que soit leur histoire ou leur situation de vie, accompagnés par un couple des END. Seul pré-requis : accepter le regard chrétien sur le couple. Déjà quinze équipes se sont mises en route en paroisse, une dizaine est en préparation. Une démarche qui répond bien à l’attente et à la diversité des couples d’aujourd’hui. “Combien souvent l’amour des époux, l’affection entre parents périclitent, précisément parce qu’on néglige de les entretenir et approfondir. Nos amours humaines exigent des rencontres, des échanges, des moments de cœur à cœur. C’est vital. De même pour l’amour de Dieu, il dépérit dans l’âme du chrétien qui ne se ménage pas chaque jour des moments de rencontre avec son Seigneur, moments d’échanges, d’intimité, c’est-à-dire de prière. C’est non moins vital” (Père Henri Caffarel).

Les points concrets d’efforts : des gardes-fous pour progresser

  • L’écoute assidue de la Parole de Dieu pour la faire résonner dans son cœur et le quotidien de sa vie
  • L’oraison personnelle ou comment se ménager chaque jour un vrai tête à tête avec Dieu
  • La prière conjugale, c’est à dire se retrouver chaque jour mari et femme pour un temps de prière en commun et/ou en famille
  • Le devoir de s’asseoir (DSA) : “Mais depuis que vous êtes au travail, ne négligez-vous pas trop de vous asseoir pour examiner ensemble la tâche accomplie, retrouver l’idéal entrevu, consulter le Maître d’œuvre ?” (P. Caffarel)
  • La règle de vie individuelle ou en couple, chacun pouvant avec bienveillance faire des suggestions à sa moitié, pour unifier le plus possible sa vie
  • La retraite spirituelle annuelle de 48 h 00 : il s’agit de se ressourcer en foyer, en face du Seigneur.

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