2000 pèlerins d’espérance à Pontmain

la statue de la Vierge Marie au sanctuaire de Pontmain

Plus de 2000 catholiques de la province ecclésiale de Rouen s’apprêtent à vivre ensemble la démarche jubilaire Pèlerins d’espérance ce 1er mai 2025 en se rendant dans le sanctuaire marial de Pontmain, à l’invitation des six évêques de Normandie. Par Florence de Maistre. 

“Nos évêques ont souhaité proposer une démarche commune pour vivre le temps fort du jubilé Pèlerins d’espérance. Ils se sont rapidement mis d’accord et ont choisi de se rendre dans le sanctuaire Notre-Dame de Pontmain dans le Nord Mayenne. Nous menons un travail intéressant des six services diocésains de pèlerinage en réseau. Il y a déjà plus de 2000 personnes inscrites et les demandes continuent d’affluer. Cet enthousiasme nous surprend tous ! C’est bien plus qu’espéré, au-delà des objectifs donnés”, commence Jacques Chevalier, directeur du service des pèlerinages du diocèse de Bayeux et Lisieux. Des diocèses de Coutances à celui de Rouen, du Havre à Évreux et de Bayeux-Lisieux à Séez, tous les pèlerins normands ont rendez-vous ce 1er mai à Pontmain. Entre 200 à 500 participants sont mobilisés dans chaque diocèse. Le sanctuaire marial, situé dans le diocèse de Laval, aux confins du Maine, de la Bretagne et de la Normandie, est à la fois proche d’une partie de la province ecclésiale de Rouen, mais demande pour ses territoires de l’Est un vrai déplacement : jusqu’à huit heures de route dans la journée ! “La proposition répond vraiment au désir des catholiques de vivre le pèlerinage jubilaire de façon différente, hors des lieux diocésains habituels, tout en étant très accessible financièrement”, souligne Jacques Chevalier.

En 2024, quatre diocèses de Normandie s’étaient déjà rassemblés après le 15 août à Lourdes au cours d’un temps fort commun vécu dans la joie. Les jeunes, les malades, les aînés avaient alors tous partagé la même flamme. Pour ce nouvel évènement, les six diocèses s’engagent volontairement. “C’est une marche de plus pour répondre à cette attente du Seigneur. Nous avons vraiment besoin d’entrer, encore et à nouveau, dans une démarche de conversion sur les pas des saints, dans les sanctuaires. Ce pèlerinage est un point central de l’année jubilaire”, poursuit le directeur des pèlerinages de Bayeux-Lisieux. Concrètement, les six services de pèlerinage ont construit ensemble le programme en mutualisant les informations et les documents. Chacun les a ensuite tout simplement relayé auprès de ses diocésains avant d’enregistrer les inscriptions. “Nous avons reçu une invitation de notre évêque, qui nous a été présentée comme le pèlerinage de l’année à ne pas louper ! Je suis native de Mayenne et très touchée par le message de Pontmain. La Vierge a encore beaucoup à dire aux gens d’aujourd’hui. Alors avec mon mari, nous n’avons pas hésité. J’ai même distribué des tracts aux sorties des messes pour convier les paroissiens. Il y a ceux qui connaissent déjà Pontmain ou ceux qui préfèrent s’y rendre par leur propre moyen. Mais la démarche débute dans le bus, avec certainement un magnifique carnet de chants et de prières que l’on peut garder et partager ensuite avec d’autres”, assure Mireille Mugler, 56 ans, paroissienne à Évrecy dans le Calvados.

Prier ensemble

En choisissant le sanctuaire d’apparition mariale de Pontmain pour vivre le jubilé Pèlerins d’espérance, les évêques normands ont d’abord étonné les directeurs des pèlerinages, les hauts-lieux de la province de Rouen ne manquant pas. Au regard de l’appel de l’Église universelle, la dimension de l’espérance est pleinement valorisée : Notre-Dame de Pontmain porte aussi le nom de Notre-Dame, Mère de l’espérance, en lien avec le cantique du chanoine Prud’homme du chapitre de Saint-Brieuc (1812-1882). “Deux jours avant l’apparition, les paroissiens ont refusé de chanter. Ils étaient tellement désespérés par la guerre, les mauvaises récoltes, le froid : ils n’osaient même plus prier. Et lorsque l’abbé Michel Guérin s’approche pour allumer les quatre bobèches à l’heure des vêpres, du fond de l’église quelqu’un l’interpelle en lui disant que ce n’est plus la peine d’éclairer ! Le message de Marie, Mère de l’espérance est très simple. Elle n’a pas parlé. Comme une institutrice écrit au tableau, les enfants ont vu les mots s’inscrire en lettres d’or dans le ciel. L’apparition rallume les bougies et l’espérance, raconte le P. Vincent Gruber, omi, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Pontmain. Aux enfants de Pontmain le 17 janvier 1871, comme aux chrétiens d’aujourd’hui, la Vierge partage sa supplique : “Mais priez mes enfants, Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon fils se laisse toucher”.

Les trois catéchèses proposées lors du grand rassemblement interdiocésain s’appuieront sur les trois vertus théologales exprimées par la Vierge Marie : la foi, l’espérance et la charité. Le P. Vincent Gruber interviendra également sur les grâces de Pontmain en évoquant le témoignage de vie de l’abbé Michel Guérin, l’apparition en elle-même et les chemins de vie ouverts aujourd’hui. Outre une belle célébration eucharistique, des temps d’adoration et de réconciliation seront proposés. “Le pèlerinage s’achèvera avec les vêpres et une bénédiction finale des six évêques. Notre déroulé est simple. Nous sommes tous invités à prier en confiance, à nous fortifier les uns les autres”, poursuit Jacques Chevalier. Vivre ce temps fort en province ecclésiale est aussi l’occasion de faire de nouvelles connaissances, de s’ouvrir à cette dimension de l’Église régionale tout en essayant de revenir à l’essentiel. “J’ai la chance de vivre cette journée jubilaire en couple et d’entendre à nouveau le témoignage de Pontmain. Grâce à l’intercession de la Vierge Marie en 1871 les prisonniers français sont rentrés, la paix est revenue. Oui, prions ! Ce lieu est marqué par la simplicité, l’entraide et la joie malgré les difficultés. Il nous donne une belle leçon de courage”, relève Mireille qui confie porter les intentions de prière pour la paix dans les familles, en Europe et dans le monde entier ce 1er mai aux pieds de la Sainte Vierge.

le sanctuaire de Pontmain et sa basiliqueSe laisser déplacer

Le sanctuaire mayennais se tient prêt à accueillir la foule des pèlerins normands. La basilique peut accueillir 1500 personnes, et bien plus sur son parvis et son esplanade. L’organisation des grands jours de fête, comme celles du 15 août ou du 17 janvier, est rodée, les services de sécurité également. “Ici, Marie a rassemblé tout le village : les enfants, les sœurs, le curé. Aujourd’hui encore, Marie, Mère de l’Église, rassemble ses enfants pour les mener à son fils Jésus. Pour ces Normands, c’est une grande expérience d’Église autour de leurs six évêques, c’est un grand rassemblement. Souvent, on arrive seul avec ses valises de souffrance, de joie ou d’action de grâce. Mais on s’en retourne en Église dans une chaîne de prière. On repart en étant connecté à d’autres”, révèle le recteur du sanctuaire Notre-Dame de Pontmain. Ce qui étonne encore les directeurs des pèlerinages ? Les diocèses les plus éloignés de Pontmain sont ceux qui comptent la plus importante adhésion ! S’ils regrettent ne pas rassembler autant de familles que souhaité, la population senior, quelques malades, une centaine d’enfants seront bien au rendez-vous. Avec cette dominante, commune à tout pèlerinage quelles soient les destinations : les personnes seules, pour lesquelles ces pèlerinages sont de vrais lieux de vie. “On voit que le Seigneur appelle ces personnes en difficulté et les réconforte. Il y a des sourires et de la joie partagée lors de ces temps forts. C’est encore ce que nous dit Notre-Dame d’espérance : quand tout va mal, qu’il fait froid et nuit, continuons à croire et à espérer”, partage Jacques Chevalier.

Au-delà des nouveaux liens opérationnels et d’amitiés qui se tissent à l’occasion de ce grand pèlerinage jubilaire, le directeur du service de Bayeux-Lisieux espère conforter le mouvement et la dynamique. La réussite de cet évènement devrait donner envie aux autres réseaux diocésains de s’intéresser aussi à la dimension provinciale, “un maillon déterminant et utile pour continuer à travailler ensemble et donner du sens à nos actions”. Pour l’heure, son attente principale est d’accompagner au mieux les pèlerins et vivre un temps de ressourcement et de foi. Il confie : “Avant d’être au service du diocèse, je n’imaginais pas les fardeaux si lourds que portent certaines personnes. Il s’agit tout simplement de les accueillir pour qu’elles puissent déposer leurs souffrances dans cette démarche et laisser surgir des étincelles de foi. Certains pèlerins désirent des propositions plus intérieures, plus intimes, que de grandes manifestations. Mais quand elles sont possibles, elles sont aussi à saisir : on se sent réellement transporté” !

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