La dimension œcuménique du Notre Père

19 janvier 2017 : Mgr Denis JACHIET, évêque auxiliaire de Paris, Pasteur Laurent SCHLUMBERGER, pdt du conseil national de l'église protestante unie de France (EPUF), P. Yakup AYDIN, prêtre de l’église syriaque orthodoxe d’Antioche, lors de la célébration oecuménique dans le cadre de la semaine de prière pour l'unité des Chrétiens. Cath. Notre-Dame, Paris (75), France.En 1966, la Conférence épiscopale catholique, les quatre Églises luthériennes et réformées en France et les évêques de trois juridictions de l’Église orthodoxe en France ont décidé d’adopter une traduction commune de la prière du Notre Père récitée par leurs fidèles. Cette version dite « œcuménique » a ensuite été reçue plus largement par les différentes familles ecclésiales francophones. À ce jour, c’est celle qui est utilisée au cours des célébrations œcuméniques et, le plus souvent, celle qui est récitée au cours des offices dans les Églises qui ont cette pratique.

Dans l’Église catholique,  en lien avec la Congrégation pour le culte divin à Rome, les Conférences épiscopales des pays francophones (Afrique du Nord, Belgique, Canada, France, Luxembourg et Suisse) travaillent ensemble aux traductions en langue française. Lors de leur assemblée du printemps 2009, les évêques catholiques français ont souhaité, qu’ « après concertation avec les autres Églises ou communautés ecclésiales » la formule « et ne nous laisse pas entrer en tentation » soit adoptée pour le texte du Notre Père de la messe.

En septembre 2009, l’Église catholique a informé ses partenaires au sein du Conseil d’Églises chrétiennes en France (CÉCEF) de ce projet de modifier la traduction de la sixième demande de la prière du Notre Père (à partir de l’Avent 2016) et a sollicité leur avis.

À l’assemblée du 25 novembre 2010, la délégation orthodoxe au CÉCEF a rappelé que les communautés qui prient le Notre Père en français ne le font pas toujours avec la version dite « œcuménique », que les orthodoxes utilisent toutefois cette traduction lors des célébrations œcuméniques, et que la formulation en projet d’adoption par l’Église catholique ne leur fait pas problème.

La délégation de la Fédération protestante de France (FPF) au CÉCEF a déclaré approuver les conclusions d’une note préparée, à la demande de son conseil : « Nous ne voyons donc pas d’inconvénient si l’on accepte la proposition soumise ». Il a ensuite été rappelé que la FPF n’avait pas mandat de ses Églises membres pour décider de la traduction du Notre Père qui doit être utilisée dans leurs liturgies propres. C’est ainsi que lors de son synode d’Avignon (mai 2014), l’Église protestante unie de France a décidé d’entamer une réflexion sur la traduction du Notre Père.

Le synode national de l’Église protestante unie de France réuni à Nancy du 5 au 8 mai 2016 recommande dans un souci œcuménique aux paroisses et Églises locales d’utiliser pour la 6e demande, la version « ne nous laisse pas entrer en tentation » retenue pour les Églises catholiques francophones.

En conséquence, le CÉCEF recommande  qu’à partir de l’Avent 2017, lors des célébrations œcuméniques, la sixième demande du Notre Père soit ainsi formulée : « et ne nous laisse pas entrer en tentation ».

Emmanuel Gougaud – Prêtre du diocèse de Versailles, responsable du Service national pour l’unité des chrétiens

Sur le même thème

En 2025, nous sommes en année liturgique C