Mgr Brincard : « La prière et l’action se fécondent mutuellement »

« Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu,
Renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit » (Ps 50)

Le Carême, qui s’ouvre le jour des Cendres, nous prépare à Pâques, fête liturgique célébrée, au terme de cinquante jours de jeûne, de prière et de partage. Mais plus encore, ce temps nous prépare à la Pâque du Seigneur, c’est-à-dire à son passage dans nos vies, à son action aimante qui, par l’Incarnation, la mort et la résurrection du Christ nous ouvre à la grâce divine.

Ce Carême a lieu alors que nous traversons une crise économique plongeant nos contemporains dans l’angoisse des lendemains ou dans la précarité. Les médias ont attiré notre attention sur l’inquiétude de femmes dont l’emploi est menacé dans notre département. Mais, tant d’autres situations restent méconnues ! Plus que jamais, soyons attentifs à tant de détresses et, dans nos comportements, pratiquons une charité active. A ce propos, je voudrais exprimer mes encouragements à ceux qui, au nom de la foi chrétienne, dans les associations ou à titre individuel, s’engagent à servir leurs frères et à venir en aide à ceux qui souffrent.

L’Église de France, engagée dans la démarche « Diaconia 2013 », est animée par la conviction que la charité, au sens fort que prend ce mot pour un chrétien, n’est pas une affaire de spécialistes, mais une nécessité s’imposant aux disciples du Christ. Dans le cadre de « Diaconia », nous sommes invités à être attentif aux fragilités que connait notre société. Émerveillons-nous aussi devant tant de signes de générosité et d’amour du prochain. Beaucoup dans le diocèse se sont déjà engagés dans « Diaconia 2013 ». Le Carême nous offre la possibilité de les rejoindre afin de continuer une action déjà heureusement commencée.

Dans ma lettre pastorale de juin 2011, j’ai invité le diocèse à vivre une « année saint Marc ». Prenons le temps de lire cet Évangile, de le méditer, de prier avec la parole de Dieu et de partager avec d’autres tant de richesses découvertes. Pendant ce temps de Carême, devenons plus familiers de la Parole de Dieu car, selon le psaume, « Seigneur, vivifie-moi selon ta Parole ».
Pour un chrétien, la prière et l’action, loin de s’opposer se fécondent mutuellement. Puisons donc dans la prière, l’amour dont nous aimerons nos frères. En faisant nôtre la Parole de Dieu transmise par Saint Marc, nous progresserons dans l’amitié avec le Christ ressuscité. Nous aurons alors vécu un Carême très profitable.

Dans un monde bruyant, le Carême nous invite aussi à redécouvrir l’importance du silence. Le Saint-Père vient de nous proposer une réflexion fort actuelle sur ce thème . Il nous invite notamment à vivre la contemplation silencieuse : « Pour parler de la grandeur de Dieu, notre langage se révèle toujours inadéquat et ainsi s’ouvre l’espace de la contemplation silencieuse. De cette contemplation naît dans toute sa force intérieure l’urgence de la mission, la nécessité impérieuse « de communiquer ce que nous avons vu et entendu », pour que tous soient en communion avec Dieu (cf. 1Jn 1,3). La contemplation silencieuse nous immerge dans la source de l’Amour, qui nous conduit vers notre prochain, pour sentir sa douleur et lui offrir la lumière du Christ, son Message de vie, son don d’amour total qui sauve. »
Le Saint Père nous appelle à tirer profit du Carême pour goûter la joie dynamique d’une « contemplation silencieuse ».

Pendant ce Carême, nous aurons à cœur, enfin, de porter dans la prière, les catéchumènes. Leur montée vers Pâques est un chemin les préparant à recevoir le sacrement du baptême au cours de la veillée pascale.

Que la Vierge Marie, modèle de ceux qui écoutent la Parole et la mettent en pratique, nous soutienne au long de cette marche vers Pâques ! Puisse ce carême être un temps où nous serons plus disponibles à l’action du Christ, « le Témoin fidèle, le Premier né d’entre les morts, le chef des rois de la terre » !

+ Henri Brincard Evêque du Puy-en-Velay