Synode en Amazonie : Mgr Brunin parle de la visite de Mgr Alfredo Vizcarra

Le diocèse du Havre est engagé dans une démarche d’écologie intégrale. C’est pourquoi Mgr Jean-Luc Brunin recevra Mgr Alfredo Vizcarra, évêque du vicariat apostolique Saint François-Xavier, qui expliquera en détail le travail, la réflexion et les accords qui ont été conclus au cours du Synode pour l’Amazonie. Il visitera Le Havre et le Pays de Caux les 30 et 31 octobre.

Monseigneur, qu’attendez-vous de cette rencontre ?

Mgr Jean-Luc BruninMgr Vizcarra vient rencontrer les chrétiens du Havre, mais aussi toutes les personnes qui seront intéressées. Il vient comme témoin de la vie de son Eglise au Pérou et comme évêque ayant participé au Synode sur l’Amazonie. Le Vicariat Apostolique de Jaën s’étend sur 32.000 km2 et compte 500.000 habitants. Les chrétiens vivent répartis en près de 1800 petites communautés, pour partie dans la région montagneuse et pour l’autre, dans la région amazonienne. Nous attendons d’abord qu’il nous parle de la vie de ces communautés, comment elles s’organisent, et sont impliquées dans une action d’évangélisation sociale. La question des responsabilités au sein des communautés est aussi importante.

Nous souhaitons aussi qu’il puisse nous donner un premier écho des travaux du Synode dont il revient. Qu’il puisse évoquer les nouveaux chemins entrevus par les évêques d’Amazonie, pour l’Eglise, sa mission et son implication sociale, le respect des minorités indigènes et son implication pour promouvoir une écologie intégrale.

Recevoir ce double témoignage permettra, même si nos contextes sont différents, de nous remettre face à cette double urgence de l’annonce de l’Evangile et de la nécessaire conversion écologique qu’il nous faut vivre et promouvoir dans notre société.

Pourquoi avoir invité Mgr Alfredo Vizcarra ? Quels sont les liens du diocèse avec le vicariat apostolique d’Amazonie ?

 L’invitation de Mgr Alfredo Vizcarra tient beaucoup au fait qu’un jeune du diocèse est parti pour deux années comme coopérant au Pérou. Il a rencontré et épousé une jeune fille péruvienne qui se trouve être aujourd’hui la chargée de communication du diocèse. C’est d’ailleurs Mgr Vizcarra qui a célébré leur mariage au Pérou. Une délégation havraise a fait le déplacement pour la circonstance. Quand nous avons appris que Mgr Vizcarra, de retour du Synode, faisait escale à Paris, nous l’avons invité à passer deux jours dans le diocèse du Havre. Il a gentiment accepté de venir et de retrouver des amis au Havre.

Quelle importance pour les diocésains ?

 La rencontre avec Mgr Vizcarra est d’abord une expérience d’ouverture à la catholicité de l’Eglise. Il nous a semblé que vivre cet accueil durant le mois missionnaire extraordinaire proposé par le pape François, cela avait du sens.

Par ailleurs, depuis septembre 2018, au terme d’une journée de marche diocésaine, nous nous sommes engagés, comme le pape François nous y invite, dans « une nouvelle étape évangélisatrice » (Evangelii gaudium, 1). Cet engagement, nous nous efforçons de le vivre de façon synodale, dans l’écoute mutuelle au sein des communautés, dans l’écoute de ceux et celles qui sont loin, dans l’écoute de la Parole de Dieu afin que l’Esprit Saint puisse inspirer les décisions justes et pertinentes pour la vie et la mission de notre Eglise.

Ecouter Mgr Vizcarra dans son expérience de pasteur et de père synodal, c’est accueillir le témoignage d’une Eglise qui, dans un autre contexte, cherche à porter l’annonce de l’Evangile dans les réalités humaines du Pérou, mais aussi de relever le défi de l’écologie intégrale où le souci de la création est lié au souci des pauvres. Nous n’attendons pas des recettes, mais ce que nous partagera Mgr Vizcarra pourra nous remobiliser face à ces défis, aussi bien dans l’agglomération havraise que dans la partie rurale du Pays de Caux.

Pouvez-vous nous parler de la démarche d’écologie intégrale dans laquelle s’est engagé le diocèse ?

Dans notre diocèse, il y a une volonté de « recevoir » de façon positive l’encyclique Laudato si’. Elle est une vraie réponse aux inquiétudes qui montent au sein des populations, notamment chez les jeunes générations. Nous participons depuis plus d’une année à la démarche œcuménique « Label Eglise verte », que la Conférence des évêques de France a tenu à promouvoir. Pour cela, le diocèse emploie une personne qui, en lien avec l’antenne sociale diocésaine, propose et anime la démarche. Nous avons été surpris des réponses enthousiastes que cette proposition a rencontrées : groupes scouts, paroisses, établissements d’enseignement catholique, mouvements, Maisons d’Eglise … et même la Maison diocésaine.

La pédagogie de la démarche est implicative et conduit à la décision pour l’action. Sur la base du diagnostic, on peut évaluer où on en est dans des domaines aussi variés que les économies d’énergie, les façons de consommer et de se déplacer, la recherche du zéro plastique, l’utilisation d’un terrain pour un jardin  partagé qui génère du lien social dans un quartier, la redécouverte de la création dans la liturgie et la catéchèse … Peu à peu grandit la prise de conscience de notre responsabilité pour prendre soin de la « maison commune » et veiller à ce que tous, en priorité les plus démunis et les plus fragiles, puissent y trouver leur place et les conditions d’une vie bonne.

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