La formation spirituelle des futurs prêtres

Frère de la Communauté Saint-Jean, Yann-Dominique, 39 ans, a été ordonné prêtre au sanctuaire d’Ars le 30 juin 2012. Pour Thomas, 32 ans, prêtre du diocèse d’Aix-en-Provence et Arles, c’était le 1er juillet. Ils témoignent sur la formation spirituelle des séminaristes.

Devenir un homme de prière pour annoncer le Christ

A quelques jours de son ordination presbytérale, Fr. Yann-Dominique se souvient que sa vocation est née lors d’un pèlerinage en mer, du témoignage de vie de prière des frères de Saint-Jean et de la fraternité qu’ils témoignaient entre eux. A l’époque professeur d’éducation physique et sportive, il trouve les enseignements « éclairants » pour sa vie. Aux JMJ de Rome en 2000, il est touché par un temps d’oraison au silence impressionnant…dans un stade. Lui aussi veut devenir « un homme de prière pour rester en contact permanent avec le Christ ». Entré en 2002 dans une maison de formation de la Communauté Saint-Jean, il découvre une vie axée sur la prière, l’oraison et l’adoration quotidienne, et les études pour former l’intelligence en vue de mieux recevoir la Parole de Dieu. La vocation des frères est bien de « demeurer avec Jésus », comme l’y invite l’Evangile selon saint Jean 1,38-39.
Les cours sont suivis de l’office des vêpres et d’un temps d’adoration. Il souligne la continuité entre formation intellectuelle et spirituelle. Il s’agit de comprendre puis d’expérimenter : « une recherche vivante ».
Ce qui lui reste à faire ? « Creuser la Parole de Dieu pour pouvoir mieux la connaître et mieux parler du Christ ». Son ordination presbytérale n’est qu’une étape, « un pied à l’étrier ». Et de citer : « Ce que nous avons contemplé, nous vous l’annonçons » (1ère Lettre de saint Jean 1, 3).
D’abord religieux, il a été appelé à discerner sur la possibilité de devenir prêtre. Pour lui, la grâce sacerdotale permet une intimité avec le Christ encore plus grande. « C’est un don supplémentaire sur le chemin de la sainteté, pour être instrument de Sa grâce » estime-t-il. Il se prépare à son ordination presbytérale dans la confiance et avec cette phrase du Curé d’Ars : « Le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus ».

Retrouver la ressemblance avec Dieu

Au séminaire Saint-Luc d’Aix-en-Provence, la vie de prière est bien présente. Thomas décrit un quotidien rythmé par la liturgie des heures, démarré par un temps d’oraison personnel (7h) puis les laudes (7h30), l’eucharistie (11h45), les vêpres (18h50), les complies (21h). Il a suivi une session sur les différentes familles spirituelles mais surtout fait des retraites en début, fin et milieu d’année (pendant le Carême). « Le défi est de continuer à prier pendant les vacances et au cœur de la vie en paroisse » reconnaît-il. Il a parfois été bluffé par la vie spirituelle de laïcs rencontrés lors de ses stages sur le terrain.
Ce n’est qu’au bout de 7 ans de formation qu’il a appris à dire la messe. Au séminaire, explique-t-il, un temps lui a permis, tous les lundis soirs, de creuser l’Évangile du dimanche suivant et de rédiger une homélie. Lors des sessions diaconales, des relectures et partages d’homélies l’ont aidé à progresser.
« Converti sur le tard », à 20 ans, Thomas a connu l’Eglise par les célébrations dominicales où il se souvient de prêtres « jeunes, beaux et heureux » qui donnaient « du souffle ». Il veut être l’un d’eux !

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