Témoignages de nouveaux prêtres en 2010

Amer Awad : « Rien de plus beau que de donner sa beauté et son être à la personne du Christ et de son Eglise ».

Amer Awad

J’ai vécu le début de ma vie en Palestine, la terre de Jésus. Ma vocation s’est enracinée dans un environnement chrétien et une communauté pratiquante. En 1999, j’ai rencontré un prêtre belge qui venait dans mon village. C’est en priant pendant la messe que j’ai entendu pour la première fois l’appel de Dieu. Dans mon cœur, j’ai entendu cette question : « Veux-tu consacrer toute ta vie à mon service ? Veux-tu me suivre ? » J’avais 10 ans, et j’ai manifesté pour la première fois mon désir de devenir prêtre. Donc l’origine de ma vocation c’est la Sainte Eucharistie.
En Palestine, il n’y a que les prêtres qui peuvent donner la communion. J’avais toujours envie de faire de même. J’en ai parlé avec ma famille qui m’a encouragé. En effet, c’est une grâce immense d’avoir un prêtre dans la famille. Mais en même temps, elle m’a demandé de prendre le temps de bien réfléchir à ce choix.
Ce désir de devenir prêtre m’a accompagné à travers mes rencontres avec les nombreuses personnes qui m’ont aidé dans mon cheminement. Mais ce n’était pas toujours facile. Bien que vivant dans un milieu chrétien, certaines personnes de mon entourage s’opposaient à mon choix de devenir prêtre, disant que j’allais priver ma famille de beaux enfants, et que c’était du gâchis. Ma réponse était toujours la suivante : « rien de plus beau que de donner sa beauté et son être à la personne du Christ et de son Eglise ».
En 2003, je suis venu en Belgique pour effectuer mes études et commencer ma formation au séminaire sans parler français. L’année suivante, je suis allé renouveler le visa et je n’ai pas été accepté. J’aurais pu dire que c’était un signe du Seigneur pour ne pas continuer mon chemin. Mais non, vite avec la Providence, j’ai pu venir en France, au diocèse de Verdun où j’ai été très bien accueilli.
En rentrant au séminaire, je croyais entrer au paradis, mais cette idée s’est vite transformée. En effet, la vie au séminaire est très belle, elle a sa dimension communautaire. En même temps, ce n’est pas toujours simple, le fait de vivre avec des frères qu’on apprend à connaître, chacun avec son caractère et sa personnalité. Avec le temps, on commence à accepter l’autre tel qu’il est et tel qu’il pourra devenir. À partir de là, une amitié sincère a commencé avec certains séminaristes.

Lire l’intégralité du témoignage sur le site du diocèse de Verdun
 

Franck Guérin: « C’est l’expérience de la pauvreté qui a constitué pour moi une étape singulière, forte »

Franck Guérin sera ordonnés diacres en vue du sacerdoce, par Mgr François Maupu, dimanche 13 Juin 2010, en la Cathédrale de Verdun. Il témoigne de ce qui l’a marqué dans son cheminement spirituel vers l’ordination. Extrait.
 
C’est sans aucun doute le temps de « l’expériment pauvreté » – ce terme me paraît un peu exagéré ! – qui a constitué la pointe de mon année passée à Nancy : ce fut une étape singulière, forte, sans doute parce qu’elle est entrée en résonnance avec certains événements de ma vie… J’ai en effet passé un mois dans un service de gériatrie de l’hôpital Saint-Charles de Nancy. J’ai participé aux toilettes, aux bains et aux repas de ceux ou celles qui n’étaient plus en mesure de se débrouiller tout seul… Aider à se nourrir un homme âgé et aveugle, en s’adaptant à son rythme – l’un avait été notaire, l’autre, un ancien ouvrier du bâtiment, était d’origine algérienne ; comme échoué en France, sa famille l’avait totalement « zappé » -, m’a confirmé dans la conviction que l’Église peut se déclarer experte en humanité quand elle écarte avec force la tentation de l’euthanasie.

Qu’on se rassure ou s’en désole, je n’ai pas vu dans leur visage celui du Christ, mais tout simplement des hommes auxquels je pouvais m’identifier… Curieusement je me suis senti à l’aise dans cette maison. J’y ai sans doute commis des impairs… C’était fatiguant, physiquement et… spirituellement… mais j’y ai été « bien ». Le soir, je rentrais à la maison-mère des sœurs de Saint-Charles où je logeais et pour lesquelles j’ai une immense admiration ! Je prenais ainsi mes repas avec leurs hôtes, des proches de personnes hospitalisées au CHU de Nancy, que les sœurs accueillent le temps d’un bilan de santé complet ou d’une opération chirurgicale importante d’un père, d’une épouse ou d’un enfant…

Lire l’intégralité du témoignage sur le site du diocèse de Verdun

Paul Wiedemann-Goiran: « J’ai pu m’enraciner davantage dans la prière »

Paul Wiedemann-Goiran sera ordonné prêtre le dimanche 27 Juin 2010 à la cathédrale Sainte-Geneviève à Nanterre. Il témoigne de se qu’il a vécu tout au long de sa formation. Extrait.
 
Je suis rentré en année de propédeutique en septembre 2003. Cette année sans objectif universitaire et qui vise simplement à mieux discerner notre appel m’a rempli de grâce. J’ai pu m’enraciner davantage dans la prière, écarter définitivement l’idée de la vie religieuse, et faire le choix résolu et pesé de me donner tout entier au sacerdoce diocésain.

Ma formation s’est poursuivie pour deux ans au séminaire d’Issy-les-Moulineaux (2004-2006). J’ai étudié la grande tradition de l’Église : la philosophie, l’éthique, la Bible, les pères de l’Église, la liturgie, la théologie et l’histoire ecclésiastique. Ce sont des domaines d’étude qui pour la plupart m’ont enthousiasmé. J’ai également découvert l’Église dans la diversité de ses membres, de ses prêtres, de ses séminaristes. J’ai aussi fait connaissance avec la réalité d’un diocèse, de son évêque, de son presbyterium, de sa messe chrismale.

A la rentrée 2006, j’ai eu la chance d’être envoyé par notre évêque, Mgr Daucourt, à Rome pour la suite de ma formation. Je l’avoue très simplement : Rome m’a changé ! En vivant dans la ville éternelle, j’ai pu lire le magistère des papes. Ce qu’ils disent et écrivent est fabuleux ! Je me suis progressivement purifié d’un a priori de méfiance que j’avais contre tout document du Vatican et je me suis aperçu douloureusement que, sous prétexte de liberté d’esprit vis-à-vis du pape, je répétais bêtement ce que disaient certains journalistes. A présent je me fais l’apôtre d’un enseignement que j’avais critiqué avant même de le connaître.

Lire l’intégralité du témoignage sur le site du diocèse de Nanterre

 

Jean-Paul Grandthurin: « l’Amour et la Miséricorde de Dieu ont besoin d’être annoncés avec force dans le monde dans lequel nous vivons »

Jean-Paul Grandthurin

Jean-Paul Grandthurin sera ordonné prêtre le dimanche 13 juin 2010 en la Cathédrale de Strasbourg par Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque
 
Je suis originaire de Lorraine. J’ai 46 ans et suis le troisième d’une famille de quatre enfants. Avant d’entrer au Grand séminaire de Strasbourg en septembre 2004, j’ai travaillé vingt-cinq ans dans une entreprise d’électroménager. Durant mes six années de formation, au cours de mes diverses insertions pastorales, j’ai eu la chance et la joie de faire de nombreuses rencontres qui m’ont conforté dans mon désir d’être prêtre. Mes insertions à la maison d’arrêt de Strasbourg puis à celle de Mulhouse, d’abord comme visiteur, puis comme aumônier, ont été déterminantes sur ce chemin vers le sacerdoce.

Aujourd’hui, nous le voyons, l’Evangile, la Bonne Nouvelle, l’Amour et la Miséricorde de Dieu ont besoin d’être annoncés avec force dans le monde dans lequel nous vivons. Les prisons font parties de ce monde. Les personnes incarcérées font encore et toujours partie du peuple de Dieu. Elles font toujours partie de l’Eglise. Je suis vraiment heureux de pouvoir, grâce à mon statut d’aumônier, aller à la rencontre des personnes incarcérées, de pouvoir participer avec elles à des célébrations eucharistiques. « J’étais en prison et vous êtes venus me voir » (Mt 25,36). L’Eglise à bien toute sa place en prison, et elle se doit de prendre toute sa place en prison.

Témoignage extrait du magazine Carrefours d’Alsace du mois de juin 2010
Retrouvez un extrait du témoignage sur le site du diocèse de Strasbourg
 

Frère Raphaël Duchon: « Cétait pour moi un rêve de marcher un jour sur les traces de grands serviteurs »

Frère Raphaël Duchon, Serviteur de Jésus et de Marie sera ordonné prêtre le dimanche 13 juin 2010 en la Cathédrale de Strasbourg par Mgr Jean-Pierre Grallet, archevêque
 
J’ai 33 ans dont 10 années de vie religieuse dans la congrégation des serviteurs de jésus et de Marie. PHS, le plus haut service. L’expression peut sembler vieillotte. Une fois purifiée d’un vieux fond de cléricalisme et de toute arrogance, elle illustre à mes yeux ce qu’est le sacerdoce, comment il s’est présenté à moi. J’ai toujours été saisi par de grandes figures de serviteurs. Serviteurs de leur patrie d’abord : le lieutenant Tom Morel, d’Estienne d’Orves et tant d’autres.
D’une famille d’officiers, c’était pour moi un rêve de marcher un jour sur leurs traces. J’intégrai St Cyr en 1996. Ces trois années d’école furent déterminantes dans mon discernement par les amitiés et les exemples rencontrés. C’est auprès de mes amis d’alors et de tant d’autres, rencontrées par la suite, que mon désir de servir d’est imposé comme vraiment digne d’être vécu et qu’il a finalement trouvé son lieu au sein de la congrégation des serviteurs de Jésus et de Marie et enfin comme prêtre. Prêtre serviteur de Jésus et de Marie : voilà ce qui fait pour moi sur le papier un serviteur au superlatif ! Plaise à Dieu qu’il me reconnaisse comme tel !
 

Témoignage extrait du magazine Carrefours d’Alsace du mois de juin 2010
Retrouvez un extrait du témoignage sur le site du diocèse de Strasbourg

 

Dunstan de Lassence : « Je rends grâce à Dieu en cette fin d’année du sacerdoce pour tous les prêtres que j’ai rencontrés !»

Dunstan de Lassence

Dunstan de Lassence est né à Neuilly-sur-Seine il y a 36 ans, il est l’aîné de 4 enfants il a grandi au sein d’une famille aimante animée par une foi vivante. Il sera ordonné prêtre dimanche 20 juin à la cathédrale de la Résurrection à Evry par Mgr Dubost.
 
J’ai encore le souvenir des temps de prière en famille devant la crèche ou bien mon service à la messe par le chant puis en tant que servant d’autel, ou encore toutes mes années de scoutisme… autant de moments qui m’ont rapproché du Seigneur ! Pourtant à 16 ans, j’ai tout rejeté en bloc…

Arrivé à Etampes dans l’Essonne pour passer mon bac, j’ai suivi des études de biologie à Jussieu jusqu’à devenir un spécialiste de l’ADN d’une cellule végétale.
C’est au cours de cette période que, grâce à la redécouverte de la Parole de Dieu, la contemplation de la Création et l’accompagnement par des prêtres, j’ai fait une conversion de cœur vers Celui qui est à l’origine de tout bien ! Et c’est dans ce mouvement que je me suis posé la question de devenir prêtre, de donner ma vie pour Dieu et tous ceux qui attendent une parole de salut, de réconfort…

C’est avec une grande joie que j’ai posé un « me voici » à l’appel du Seigneur en me consacrant à son service et à celui de nos frères, déjà le 3 octobre dernier à Viry-Chatillon (91) ; demain, je prendrai part à l’évangélisation du monde en étant configuré au Christ-prêtre et il s’agira de me laisser façonner par son Esprit, afin que ma vie spirituelle soit empreinte, modelée et marquée par les comportements qui furent les siens et tout cela doit se voir dans la charité pastorale que j’exercerai… lourde tache ! Mais ce qui me fait persévérer, c’est la confiance en la fidélité permanente de Dieu, le soutien et l’affection de ma famille et de mes amis, l’attente des fidèles, et la prière de tous les croyants (les prêtres ont besoin de vos prières) mais c’est aussi la foi en un Christ vainqueur dans la gloire, l’espérance folle d’une justice et d’une paix parfaite, et l’amour du prochain, qui me permettent de porter un regard aimant sur le monde qui m’entoure !

Ma future ordination est aussi une manière de rendre grâce pour ce que j’ai reçu, pour moi et pour les autres. Je rends grâce à Dieu particulièrement en cette fin d’année du sacerdoce pour tous les prêtres que j’ai rencontrés ! J’encourage chacun d’entre vous à écrire aux prêtres qui les ont accompagnés pour les remercier de leur service, de leur consécration, comment et combien ils ont pu être ces guides sur votre route… deux mots pour résumer tout cela : Deo gratias !

Lire le témoignage complet (écrit en 2006)
 

Lin Michel Lno Okoko : « je m’avance vers le sacerdoce avec une profonde disposition intérieure de recevoir un don par la grâce de Dieu »

Lin Michel LINO OKOKO

Lin Michel LINO OKOKO est né le 14 septembre 1973 à Kinshasa en République Démocratique du Congo d’une famille de sept enfants dont il est le cinquième. Il sera ordonné prêtre dimanche 20 juin à la cathédrale de la Résurrection à Evry par Mgr Dubost.
C’était comme un jeu et très jeune quand j’ai commencé à m’intéresser aux prêtres, et pourquoi pas, disais-je, devenir comme eux ! Issu d’une famille catholique très engagée dans la vie ecclésiale et de prière, j’ai pu être aidé énormément. Après plusieurs hésitations, démotivations (liées peut être à l’adolescence), c’est à 19 ans, après mon bac, que j’ai pris la décision d’entrer au séminaire en octobre 1993.
Un désir profond de service m’a toujours habité depuis la petite enfance, et en entrant au séminaire je voulais lui donner sens et surtout le reposer sur le Seigneur. J’ai eu la chance de faire des expériences pastorales diverses (en R.D.CONGO, en Italie et en France) ; ceci m’a construit humainement et spirituellement, et m’a aidé à découvrir le prêtre sous diverses figures : comme ami parce que capable de susciter confiance, comme frère parce que capable de proximité, comme père parce que capable de rassembler, et comme pasteur parce que capable de conduire. Quel privilège inouï et quelle mission délicate ! C’est pourquoi je m’avance vers le sacerdoce avec une profonde disposition intérieure de recevoir un don par la grâce de Dieu afin de « saisir l’espérance qui nous est offerte »(He 6, 18c) pour que je sois un prêtre selon son cœur au jour le jour.

En savoir plus sur le site du diocèse d’Evry
 

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