« Quand la capitale se vide l’été, l’assiette des personnes en grande difficulté reste vide aussi ! » a écrit un jour Pierre Lanne, le fondateur d’Août Secours Alimentaire. Ordonné diacre pour le diocèse de Paris en 1990, il est envoyé en mission au centre Tibériade pour l’accueil des malades du SIDA, où l’on sert déjà un repas mais qui ferme l’été. Partant du constat que la grande majorité des associations caritatives suspend ses activités pendant les grandes vacances, il lance cette action de solidarité en 1994.

Munis de la carte individuelle délivrée en juillet par les associations caritatives et les centres d’action sociale, les plus démunis pourront retirer un colis-repas dans l’une des 4 églises parisiennes. « Nous avons besoin de bras dans l’est de Paris. Les volontaires peuvent nous rejoindre à 15h pour préparer les colis ou à 18h pour les distribuer » précise-t-il. Saint-Lambert de Vaugirard (XVème), Saint Jean-Baptiste de la Salle (XVème), Notre-Dame de La Croix de Ménilmontant (XXème) et Saint-François d’Assise (XIXème) seront ouvertes de 18h15 à 20h, chaque soir (sauf les dimanches et le 15 août).

« Nous cherchons aussi à nourrir les cœurs. Suivies toute l’année, les personnes en difficulté se retrouvent isolées l’été » rappelle le diacre qui insiste sur la dimension d’écoute de ce service. Certains des 200 bénévoles y sont d’ailleurs formés. Dans chaque lieu, une buvette permet justement cette parole et un « coin dessins » est réservé aux enfants.

Les 22.000 repas distribués la première année n’ont cessé d’augmenter pour totaliser 350.000 l’été 2007. Les consciences se sont aussi éveillées. D’une paroisse aux débuts de l’opération, ce sont cinq qui se sont mobilisées l’année dernière. L’idée a germée dans d’autres diocèses, comme celui de Nanterre. Pierre Lanne a pour projet d’agir en Seine-Saint-Denis l’été prochain.

Mais cette année, en raison de l’augmentation du coût des denrées alimentaires, la Banque Alimentaire, un des partenaires, n’a pu fournir ni pâtes ni riz. Pierre Lanne a dû les acheter lui-même. Il manque encore 90.000 euros pour boucler le budget 2008. « Chaque donateur reçoit un reçu fiscal et une lettre personnalisée. Mes devoirs de vacances, en quelque sorte » plaisante-t-il.

A la fin du mois, les bénévoles pourront participer à une messe d’action de grâce, célébrée par Mgr Beau, évêque auxiliaire de Paris. Au menu du repas qui suivra, le simple colis qu’ils auront distribué cet été.