Une année mariale et missionnaire à Aix-en-Provence
Le 8 décembre dernier, le diocèse d’Aix-en-Provence et Arles a ouvert une année mariale et sera solennellement consacré à Marie Immaculée, Mère de l’Eglise, le 8 décembre 2017. Mgr Christophe Dufour, son archevêque, explique le sens de cette année de prière et de conversion. Par Chantal Joly.
Vous avez écrit dans votre lettre pastorale : « C’est le moment de déposer notre famille diocésaine dans les bras et le cœur de Marie » ? Depuis quand y pensez-vous et pourquoi confier votre diocèse à Marie ?
C’est un projet que je mûris depuis longtemps. Voilà deux ans que nous cherchons à vivre, dans notre diocèse, à la lumière de la lettre apostolique La Joie de l’Evangile, une transformation missionnaire.
Nous vivons en effet des temps difficiles, une sorte de traversée du désert, éprouvante, pouvant conduire au découragement. En même temps, c’est une époque magnifique, passionnante, je dirais même exaltante, avec de belles conversions, des initiatives fructueuses, des cœurs qui s’ouvrent. Je dis souvent que nous sommes une jeune Eglise au sens où il y a un appel permanent à la fonder et la refonder, à renouveler notre acte de foi comme aux premiers temps de l’Eglise. Mais le Seigneur ne nous dit pas très bien où il nous conduit, nous avons donc besoin de cet acteur essentiel qu’est l’Esprit Saint. Or qui, autant que Marie, a mis toute sa foi dans cette promesse de l’Ange « L’Esprit Saint viendra sur toi » ! Qui a rappelé aux apôtres qui tremblaient de peur la parole de Jésus au moment où il les envoyait annoncer la Bonne nouvelle de la Résurrection : « Je prierai le Père et il enverra sur vous l’Esprit Saint » ?
Pour vivre cette nouvelle naissance, cette éclosion missionnaire à laquelle nous appelle le pape François, une lumière doit nous être donnée, comme elle fut donnée à Marie le jour de l’Annonciation et aux Apôtres à la Pentecôte. C’est portés par Marie mère de Dieu, mère de l’Eglise, mère de notre famille diocésaine, que nous sommes invités à devenir disciples-missionnaires, au sein de communautés aimantes et fraternelles.
Une année est très vite passée. Vous fixez-vous une échéance à cette transformation missionnaire ?
Nous voyons le chemin à prendre, tant à travers des projets modestes, réfléchis en paroisses, qu’au niveau des services diocésains. La vision est là. Reste à passer de la parole aux actes, sans prétention et humblement. Lors de la formation « Pasteurs selon mon cœur » que nous avons vécue il y a deux ans, j’ai retenu cette phrase : « On est trop ambitieux en visant à 1 an et pas assez à 5 ans ». Je suis très impatient de voir cette transformation pastorale et missionnaire mais nous sommes en recherche. Il me faudra me convertir…. à la patience.
Pour vivre cette année mariale, vous proposez, entre autres, d’aménager un lieu de prière dans chaque maison. Dans quel but ?
Cette proposition me tient en effet très à cœur. Car si les catholiques sont très généreux et servent l’Eglise, ils doivent parallèlement avoir une vie personnelle de prière, de lecture de la parole de Dieu et d’amour fraternel. Ils ne sont pas seulement appelés à servir l’Eglise, ils sont aussi appelés à la fonder. Et le premier lieu où fonder une ecclésiole, une petite église, c’est dans la maison ; comme aux débuts de la chrétienté et comme cela se pratique dans certains pays. C’est là que des familles peuvent nourrir leur foi et créer des petites communautés en y invitant voisins, proches, amis. C’est ainsi que l’on reconstitue un tissu ecclésial ; les grands rassemblements ne suffisent pas.
Le pape François m’a fait vivre une sorte de conversion lorsqu’il explique que « le temps prime sur l’espace ». Nous avons toujours le désir d’organiser des temps forts dans nos diocèses mais on a parfois l’impression qu’ensuite tout s’arrête. Certes ces temps forts sont précieux mais l’important, c’est d’initier des processus. Les temps forts sont là pour les soutenir ou les impulser.
Revenons sur l’intitulé de cette année mariale – « La Joie de l’Evangile avec Marie » – La joie et non pas le devoir d’évangéliser ?
Le Christ nous attend aujourd’hui dans la foi et dans la joie. Toute rencontre de chrétiens devrait commencer par la louange. Je pense que nous avons à retrouver et à vivre cette joie d’évangéliser. Dans notre diocèse, deux journées gratuites de rencontre La Joie de l’Évangile seront consacrées à cette démarche de « conversion pastorale ». S’y vivront des moments de louange, de témoignages et également de petits exercices pour apprendre à trouver les mots qui disent comment le Christ agit dans nos vies. Lors de mon ordination épiscopale, les derniers mots ont été : « Sois un évêque d’espérance ». J’essaie d’être témoin de cette espérance que je mets en Dieu et que Lui met en nous.
7 propositions pour vivre une année de prière à Marie
Un pèlerinage diocésain à Lourdes (16 au 21 juillet 2017).
Un pèlerinage local en paroisses, entre paroisses ou en doyenné.
Chaque mois : une fête mariale avec une méditation.
Chaque mois : une intention de prière.
Une neuvaine diocésaine (30 novembre-8 décembre 2017).
Un pèlerinage diocésain à Fatima (3-6 octobre 2017).
Aménager dans chaque maison un coin prière.