Épidémie du Coronavirus : témoignages de la Communauté francophone catholique en Chine
Plus d’un mois après la détection du coronavirus (2019-nCov) à Wuhan (Chine), épicentre de l’épidémie, l’équipe des Communautés catholiques francophones dans le monde (CCFM) a recueilli trois témoignages de résidents français en Chine. A lire aussi sur le site du CCFM.
Témoignage de l’aumônier de la communauté catholique de Shanghai
« Oui, la crise est grave, aussi à Shanghai. Tout est arrêté dans notre CCFS. On ne sait pas pour combien de temps. La ville dort, semble être morte, restaurants, lieux de cultes, musées, cinémas, opéra etc : fermés ! Donc pas de vie publique. Les rues presque vides de circulations. On peut sortir pour s’approvisionner et en cas d’urgence…. Je vis donc presque comme un chartreux. Mais ça passera. Et la vie normale de notre communauté en forte diminution reprendra son élan habituel. Nous attendons des nouvelles directives des autorités compétentes. Mais Wuhan et la province de Hubei sont vraiment le centre de cette crise qui chaque jour compte des nouvelles victimes. Merci à vous et à toute l’équipe de nous porter dans votre cœur et vos prières. Amitié et en union de prière. »
Témoignage du Père Rémy Kurowski à Hong Kong
« Notre communauté s’inscrit dans le principe de précaution et met en place les mesures de prévention préconisées par le diocèse de Hong Kong et le gouvernement. A la CCFHK nous avons suspendus la plupart des activités, sauf la messe de samedi soir (célébrée avec le masque et d’autres aménagements drastiques pour tous ceux impliqués dans la liturgie) et quelques réunions, mais n’impliquant pas les enfants. Pas mal de familles avec enfants petits partent en France, pour les lycées la préparation de bac devient compliquée. Les écoles sont fermées jusqu’à fin mars, beaucoup de français sont déjà partis ou partent pour au moins un mois, sinon plus. La situation évolue très vite, d’autres mesures vont être prises très rapidement ! »
« Les autorités du diocèse de Hong Kong, dont la CCFHK fait partie, ont émis des séries de consignes bien précises. Elles s’alignent sur les dispositions publiées par les autorités politiques. Ces restrictions portaient sur les rassemblements de fidèles et la manière de célébrer la messe. Le cardinal Tong a annoncé jeudi que pour deux semaines à partir de samedi 15 février 2020, aucune messe, ni autre célébration communautaire ne peut avoir lieu. En conséquence, nous ne nous retrouverons aucun samedi jusqu’à la fin du mois, que ce soit à la chapelle de Rosary Hill School ou ailleurs sur Hong Kong. En Chine continentale, les messes sont interdites depuis déjà quelques semaines. » Lire l’intégralité de son message et ses préconisations ici.
Témoignage de Raphaëlle Vandermersch
Le choix a été cornélien pour certains de rentrer ou pas. Le médecin docteur Klein vient d’annoncer qu’il resterait pour soigner les malades à Wuhan. Mes collègues, sauf ceux mariés avec des chinoises, sont en quarantaine dans le sud de la France. Les paroissiens de la sainte famille sont pour la plupart bloqués en Chine : les pays africains ne sont pas je crois en mesure d’assurer de bonnes conditions sanitaires de rapatriement. Triste nouvelle : un ami chinois catholique vient de m’apprendre qu’il a perdu un proche le 23 janvier. Paix à son âme. Relisons ce qui à mis fin à la peste de Lisbonne en 1432 : tout le monde a écrit le nom de Jésus sur soi, sous son oreiller, sur sa maison, et a proclamé le nom de JÉSUS, «Dieu sauve » comme chacun sait. En quelques jours la peste qui a tué des milliers de personnes a disparu. Il nous faut invoquer le NOM DE JÉSUS sur Wuhan !