Que deviennent les jeunes en cette période de confinement ?
La pandémie de Covid 19 qui sévit actuellement a fortement ébranlé tous les secteurs de nos sociétés. Ceux qui parmi nous sont les plus vulnérables ; les personnes en situation de précarité, les personnes âgées, les malades,…en seront durablement affaiblis.
L’Église catholique, plus que jamais, se tient au chevet des plus fragiles.
Cette semaine, nous vous invitons à découvrir comment les services pastoraux de la jeunesse, mais aussi, les diocèses, les mouvements et les associations de la jeunesse catholique se mobilisent pour accompagner les jeunes pendant le confinement.
Editorial par Mgr Laurent Percerou, évêque de Moulins, Président du Conseil pour la pastorale des enfants et des jeunes
Ils sont collégiens, lycéens, étudiants, jeunes professionnels, mais aussi en apprentissage, en recherche d’emplois, certains sont en grande précarité. Il y a également ces jeunes migrants et, parmi eux, les mineurs isolés. Cette période de confinement bouleverse leur quotidien et remet en cause des projets, des passions et des rêves, mais elle ne les impacte pas tous de la même manière.
Certains jeunes, en effet, ont la possibilité d’accéder à internet et aux réseaux sociaux pour le suivi de la scolarité et le maintien des liens sociaux. Ils ont à leurs côtés des parents capables de les accompagner et disposent d’un cadre de vie qui leur permet de bénéficier d’un espace personnel. Mais d’autres jeunes n’ont pas ces mêmes moyens. Ainsi la fermeture des établissements scolaires et des autres lieux de socialisation a renvoyé chacun à sa condition, et a donc creusé les inégalités. Certains étudiants s’interrogent sur leur avenir. Ils sont confinés dans leur chambre ou dans leur colocation et souvent privés de ces « petits boulots » bien utiles pour financer leurs études. N’oublions pas les jeunes en précarité qui ont du mal à rejoindre les services sociaux, impactés eux-aussi par le confinement.
« Quand tu te sens vieilli par la tristesse, les rancœurs, les peurs, les doutes ou les échecs, Il sera toujours là (le Ressuscité) pour te redonner force et espérance. »[1]
Dès le début de son exhortation post-synodale « Christus Vivit », le Pape François dit aux jeunes qu’ils sont « l’aujourd’hui de Dieu »[2] : Ils portent en eux les germes du monde de demain et, par leur capacité à espérer envers et contre tout, ils sont pour l’Eglise l’appel à rayonner de la jeunesse éternelle du Christ ressuscité.
Ainsi, durant ce confinement, certains jeunes sont allés proposer leur service aux personnels soignants dans les hôpitaux, afin qu’ils soient pleinement au service des malades ; d’autres se sont mis au service des personnes vulnérables pour faire leurs commissions, briser leur isolement en prenant régulièrement de leurs nouvelles par téléphone, et il y a ceux qui n’ont pas craint d’aller à la rencontre des gens de la rue. Cette énumération est loin d’être exhaustive… La jeunesse du Ressuscité se manifeste ainsi dans la générosité qui habite le cœur des jeunes et qui doit être source d’espérance : l’Esprit Saint, mystérieusement présent dans le cœur de chacun, roule les pierres du mal et de la souffrance et ouvre l’avenir.
Je note également l’ingéniosité et la créativité de l’Enseignement Catholique, du Service National pour l’évangélisation des jeunes et pour les vocations (S.N.E.J.V), des responsables des aumôneries et mouvements, tant au niveau national que local, pour poursuivre l’accompagnement des jeunes dont ils ont la charge : rencontres en visio-conférence, messages vidéo et propositions spirituelles relayés par les réseaux sociaux, pèlerinages virtuels et même, pour les scouts, des grands jeux virtuels… ! Le S.N.E.J.V n’a pas renoncé, en ce temps de confinement, à proposer une campagne originale afin de soutenir l’Eglise de France dans l’organisation et l’animation de la journée mondiale de prière pour les vocations du 3 mai prochain et, d’ores et déjà, il a engagé une réflexion sur les conséquences de cette pandémie sur la pastorale des jeunes.
La pandémie de COVID-19, avec ce temps de confinement, interroge notre société et notre Église : Comment œuvrer pour une authentique fraternité et un rapport juste et respectueux avec la création ? Comment accueillir, avec humilité, notre finitude et nos limites, pour protéger la vie et s’émerveiller de ce mystère qu’est l’homme, sans chercher à le profaner ? Prendre soin des jeunes au cœur de la crise, c’est les aider à entrer dans ce questionnement et à se découvrir dès maintenant acteurs des transformations qui seront à mettre en œuvre : « Chers amis, n’attendez pas demain pour collaborer à la transformation du monde avec votre énergie, votre audace et votre créativité. Votre vie n’est pas un « entre-temps ». Vous êtes l’heure de Dieu qui vous veut féconds. Car « c’est en donnant que l’on reçoit », et la meilleure manière de préparer un bon avenir est de bien vivre le présent dans le don et la générosité. »[3]
+ Laurent Percerou
Évêque de Moulins
[1] Pape François, Christus Vivit, n°2
[2] Pape François, 28 janvier 2019, JMJ de Panama
[3] Pape François, Christus Vivit, n°178
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