« L’écologie a connu des évolutions importantes au sein de l’Église »
Le groupe « Chrétiens et Écologie dans le Loiret », dans le diocèse d’Orléans, s’est créé en 2007 grâce à l’initiative d’Yves Froissart, ingénieur agronome et consultant-formateur dans l’agriculture. Le groupe s’articule désormais autour d’une équipe de coordination de huit membres. Leur objectif ? Porter un message d’espérance au cœur des questions écologiques. Rencontre avec deux de leurs membres : Yves Froissart et Véronique Garnier.
« Nous semons des graines et nous espérons bien que ça va grandir ! », se réjouit Yves Froissart, fondateur et membre du groupe : « Chrétiens et Ecologie dans le Loiret ». L’homme est à la fois écologue, ingénieur agronome, et consultant-formateur dans l’agriculture. En 2005, les préoccupations écologiques et environnementales sont – de par son métier – au cœur de son quotidien, mais pas encore dans celles du grand public. Face au défi écologique, il souhaite inviter les chrétiens à se saisir de l’enjeu climatique et la question écologique. Un soir, il est convié en 2006 avec Jean Bastaire, intellectuel précurseur de l’écologie chrétienne, à une conférence organisée par le Centre d’étude de réflexion chrétienne (CERC). A l’époque, la sortie de son livre : Planète vie, planète mort : l’heure des choix, suscite de nombreuses réactions. Un an plus tard, il lance en 2007 le Groupe chrétiens et écologie dans le Loiret.
Yves Froissart est l’un des pionniers de la conscience écologique. Il se heurte, à ses débuts, à l’indifférence générale et à l’hostilité des chrétiens sur ces questions. « J’ai mis en place des actions par étapes », se souvient-il. « J’ai d’abord été l’animateur de l’antenne environnement et modes de vie articulé par Pax Christi France, et j’intervenais auprès de la Conférence des évêques de France (CEF) sur les questions écologiques avec Mgr Stenger, président du groupe de travail « environnement et écologie » puis avec Monseigneur Bruno Feillet, président du Conseil Famille et Société. Ce groupe de travail n’existe plus car il s’est essoufflé, et la publication de l’encyclique Laudato Si’ en 2015 a apporté un nouveau regard sur l’écologie. »
La prise de conscience écologique
Au fil des ans, les questions écologiques se sont hissées au rang des préoccupations du diocèse. Le groupe Chrétiens et Ecologie Loiret a mis en place des initiatives : des visites, des témoignages et des débats sur l’énergie, l’eau ou les racines chrétiennes de l’écologie avec les frères protestants et orthodoxes.
En 2008, ils organisent la première édition des Journées de la Création en octobre, proche de la fête de Saint-François (4 octobre), patron des écologistes. Ils renouvellent l’opération chaque année dans plusieurs villes du diocèse, à Lombreuil (2009), à Saint-Jean-de-la-Ruelle (2010), ou à Beaugency (2012), et dans différentes communautés chrétiennes que sont les mouvements, les ordres religieux ou les paroisses. La dernière Journée de la Création, en octobre 2019, s’est déroulée en compagnie des moines de l’abbaye de Saint-Benoit-sur-Loire. « Chaque année, nous invitons des chrétiens engagés au nom de leur foi, relève Véronique Garnier. Les intervenants interviennent sur le thème des villes en transition, le gaspillage de l’énergie ou développement des moyens de transports alternatifs ». Autre initiative : en décembre2015, dans la perspective du sommet mondial de la terre à Paris sur le climat, ils lancent la co-animation d’un « jeûne climatique », chaque premier du mois, avec les protestants et diverses ONG.
Vers un engagement total
Le groupe veut passer au chapitre suivant. Dix ans après le lancement du Groupe Chrétiens écologie dans le Loiret, en pleine croissance, prend un nouveau tournant. En 2017, Monseigneur Jacques Blaquart, évêque d’Orléans, donne une lettre de mission aux huit membres de l’équipe de coordination. Cette équipe est composée d’Yves Froissart, de Fabienne Froissart, de Sylvie Cabaret, d’Hubert Decaudin, de Véronique Garnier, d’Henri-Noel Lefebvre, de Valéry Morard, d’Yves Tresson et de l’abbé Jean-Marie Richard. « Nous sommes missionnés pour porter un message auprès des chrétiens, et pas seulement auprès des catholiques, rappelle Véronique Garnier. La prise de conscience est longue, cela passe par une maturation, des échanges, et un approfondissement des liens entre la foi chrétienne et l’écologie ». Cette lettre de mission englobe deux axes principaux où les membres s’engagent à : « promouvoir le développement d’un style de vie responsable et durable, et à soutenir les organisations ecclésiales agissant pour l’environnement et les réseaux œcuméniques dans leur responsabilité pour la sauvegarde de la création », mentionne Yves Froissart.
L’écologie et le synode diocésain
De 2017 à 2019, le diocèse était investi dans un synode diocésain. « Cinq orientations synodales ont été votées, mais à notre grande surprise, l’écologie était absente des propositions », regrette Yves Froissart. Le groupe sollicite un rendez-vous avec Mgr Jacques Blaquart. « Nous avons repris une à une les orientations pour y rajouter des points d’attentions écologiques. Elles sont à conjuguer avec le message du pape François : « Laudato Si’. »
Le souci écologique de la planète a mis du temps à s’imposer. « On remarque que l’écologie a connu une évolution importante dans l’Eglise. Les évêques se sont emparés de ce sujet lors de leur dernière Assemblée plénière (AP), à Lourdes », constate Yves Froissart. Pour aborder la question de l’urgence écologique, Mgr Jacques Blaquart avait convié deux invités du Loiret : Isabelle Lefebvre, de la pastorale de la santé et du Handicap et Clément Her, ingénieur dans la gestion de l’eau. Ces initiatives catholiques qui investissent le champ écologie ne sont pas pour déplaire au groupe !
Carte des diocèses
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Attention : ne pas confondre diocèse et évêché.
L'évêché est le lieu de résidence de l'évêque.
Le diocèse prend le nom du lieu où se trouve la cathédrale.