La rencontre entre l’Église et les migrants
Dans le diocèse d’Orléans, Christiane et Jean-Marie Dubernet gèrent avec une quinzaine de membres la Pastorale des migrants. Depuis septembre 2017, leurs missions de responsables diocésains les amènent à être attentifs à l’accueil des populations souvent en grande précarité.
Voilà presque trois ans que Jean-Marie Dubernet, diacre, et sa femme Christiane, sont responsables de la Pastorale des migrants pour le diocèse d’Orléans. De Beaugency à l’extrême ouest du département où ils résident, à Orléans, en passant par les départements limitrophes, le couple parcourt les routes sinueuses du Loiret, et n’hésitent pas à accompagner les migrants et les réfugiés qui les sollicitent pour des questions administratives ou d’hébergements.
« Jusqu’en septembre 2017, j’accompagnais en tant que diacre les catéchumènes au baptême au sein de la province de Tours », explique Jean-Marie Dubernet, responsable de la pastorale des migrants. « Je terminais mon mandat quand j’ai reçu un jour un coup de fil de l’ancien responsable de la pastorale des migrants », précise-t-il. L’homme âgé souhaite passer la main. Jean-Marie et sa femme n’hésitent pas un instant à prendre les rênes. « Nous l’avons considéré comme un appel du Seigneur. » Avant de s’engager, le couple participe à quelques réunions pour connaitre les quinze membres de l’équipe, issus de communautés différentes de la migration. Leurs missions pour les prochaines années ? : « Encourager les initiatives existantes, faire émerger des équipes porteuses dans les autres points d’ancrage du diocèse, et éveiller l’attention aux autres. » Leurs actions sont transversales. Ils travaillent aussi bien avec la pastorale des jeunes que le service des catéchumènes ou les associations caritatives. « En tant que service diocésain, nous ne voulons pas développer des activités propres. Nous sommes là pour aider les gens à s’enraciner dans le Christ. Nous avons toujours un temps de partage de l’Evangile pendant nos rencontres. »
Leurs engagements viennent de leurs parcours respectifs. En 1972, Jean-Marie part au Sénégal en tant que coopérant avec l’association française des Volontaires pour le progrès. Là-bas, il y rencontre sa future épouse, Christiane. À son retour en France en 1975, il se marie et fonde une famille qui s’agrandit très vite. « Nous avons adopté une Rwandaise en 1993 », se souvient-il.
L’accueil
L’accueil est l’un des cinq chantiers missionnaires du synode diocésain lancé Mgr Jacques Blaquart, évêque d’Orléans. « Une Église accueillante est une Église joyeuse où chaque personne, quelle qu’elle soit, est regardée, à la manière de Jésus, avec bienveillance et attention, comme une personne unique », soulève Mgr Blaquart. « Oser communiquer la joie d’être chrétien, accueillir chacun fraternellement au sein de la communauté avec bienveillance et sans jugement comme le Christ nous accueille », rappelle-t-il. Les actions de la pastorale des migrants s’intègrent parfaitement dans ce dispositif d’accueil.
« La pastorale des migrants rappelle à l’Eglise qu’elle doit être accueillante à tous ceux qui viennent d’ailleurs ». Sur le Loiret s’installent – au fils des générations – différentes communautés issues de la migration : « les Espagnols, les Portugais et les Polonais dans les années 1980 et 1990. Nous accueillons des migrants du Vietnam, du Laos, des Indiens, des populations issues d’Afrique. L’ailleurs peut-être aussi proche. « Certains Français installés à Orléans ne se sont pas sentis particulièrement accueillis à leurs arrivées dans la région. »
La rencontre de l’autre
« Accueillir, c’est oser la rencontre, au nom de Jésus Christ, avec un frère tel qu’il est, et tel que je suis, une rencontre qui permet d’ouvrir un chemin », relève Mgr Blaquart. Le couple s’investit sur le terrain, frappe aux portes. « Dès notre arrivée, nous avons envoyé un email aux prêtres des sept pôles missionnaires et aux associations de solidarités pour leur demander de les rencontrer dans les deux ou trois années à venir », explique Jean-Marie Dubernet. Nous souhaitions faire connaissance humainement, connaitre leurs besoins, et savoir comment ils vivent l’accueil du prochain.»
La pastorale des migrants souhaite mettre en place prochainement à Gien, à Pithiviers et à Montargis des équipes de personnes sensibles à l’accueil. « Nous sommes en lien avec les équipes d’animations pastorales (EAP), les prêtres, et les diacres. C’est à chacun de mettre en place ses propres solutions. Dans certains lieux, il peut y avoir des réticences à accueillir l’autre. Nous sommes les médiateurs. Nous commençons à connaitre tous les prêtres du département, ce qui nous facilitent les démarches. »
Jean-Marie Dubernet rappelle que l’attention aux autres s’inscrit dans un principe de réciprocité. « Ceux qui viennent d’ailleurs doivent être bien accueillis et ceux qui accueillent doivent accepter de se nourrir de la richesse culturelle et cultuel de ceux qui viennent d’ailleurs. Accueillir, promouvoir, protéger, intégrer, ces quatre verbes du Pape François à l’égard des migrants se conjuguent au quotidien pour l’équipe diocésaine. « Notre Pape François rédige des textes intéressants sur l’accueil de l’autre, la différence, et la culture de la rencontre. C’est une chance ! », se réjouit-il.
Carte des diocèses
Vous trouverez sur cette carte les informations détaillées de chaque diocèse en cliquant sur la zone correspondante.
Attention : ne pas confondre diocèse et évêché.
L'évêché est le lieu de résidence de l'évêque.
Le diocèse prend le nom du lieu où se trouve la cathédrale.