Des séminaristes enracinés
Le 30 juin prochain, le diocèse de Versailles célébrera l’ordination de neuf nouveaux prêtres. L’aboutissement d’une formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale ajustée à chacun ainsi qu’à notre temps, comme la présente le Père Matthieu Dupont, supérieur depuis cinq ans du séminaire de Versailles.
« Nos séminaristes ne sont pas hors sol. Leur vocation a souvent germé dans un terreau familial qui favorisait la prière, le sens de l’autre et l’engagement dans des mouvements tels que le scoutisme. Ils sont généralement issus de paroisses dynamiques. L’Église diocésaine engendre ses futurs prêtres », commente le Père Dupont. De fait, le dynamisme vocationnel célèbre du diocèse ne faiblit pas. Actuellement, 30 jeunes hommes sont en formation au séminaire et 8 (âgés de 20 à 27 ans) en année de propédeutique à la Maison Saint-Jean-Baptiste à Versailles. À ceux qui perçoivent un appel au sacerdoce, le diocèse de Versailles propose en effet « une année de fondation spirituelle pour leur permettre de discerner et de se structurer intérieurement », explique le Père Dupont. Il s’agit d’une sorte d’année « de retrait du monde, de désert » au sens biblique destinée à développer une intimité avec Dieu par la médiation de la Parole de Dieu, à s’initier à la prière, à entrer en relation avec les plus pauvres à travers un mois au sein de l’Arche et à vivre une longue retraite à Paray-le-Monial dans la familiarité de l’évangile selon saint Marc. Accompagnés par un prêtre qui les voit toutes les semaines, ces jeunes prennent alors la décision ou non de poursuivre le premier cycle de formation au séminaire de Versailles à Chatou ré-ouvert le 11 juillet 2006.
Quatre domaines de formation
« Le modèle y est familial avec une vie communautaire déployée dans la prière, la préparation des repas, le ménage, les enseignements, le football…. », explique le Père Dupont. Pour goûter cette vie familiale en dehors de leurs propres familles les séminaristes peuvent compter sur la présence attentionnée de trois « familles amies » qui les invitent parfois à déjeuner ou dîner et avec qui ils vivent des temps fraternels (soirée de Noël, pèlerinage, …). Toujours dans l’optique de leur formation humaine, avec le but qu’ils se connaissent mieux et découvrent leurs forces et leurs limites dans la confrontation aux autres, les séminaristes suivent plusieurs sessions autour de la thématique de la vie relationnelle, affective et sexuelle. « Depuis deux ans, un gros travail a été mené dans ce domaine avec un cabinet de conseil conjugal », précise le Père Dupont.
En ce qui concerne leur formation intellectuelle, ces jeunes disposent d’un corps professoral local formé de prêtres, de laïcs, de femmes et d’hommes. « Marquée par la philosophie, cette formation vise à en faire des chercheurs de la vérité et de Dieu à même de dialoguer avec le monde tel qu’il est », explique le Père Dupont. Signe d’adaptation à cette génération, un cours d’humanité contemporaine (culture numérique, séries…) a été introduit. Chaque séminariste est accompagné, selon un système de tutorat d’études, par un prêtre, un diacre, un ou une laïque, afin de l’accompagner dans sa formation intellectuelle.
Pour la formation pastorale divers temps d’apostolat ajustés à chacun sont proposés visant à permettre une expérience d’accompagnement (de catéchumènes, de revenants à la foi avec les Parcours Alpha, de prisonniers, de malades…, sans compter nombre de camps de jeunes pendant les vacances et le pèlerinage diocésain à Lourdes).
Configurés au Christ
La formation spirituelle se vit au travers de la liturgie de l’Eglise, de l’oraison personnelle et des lectures spirituelles du supérieur. Les séminaristes vivent les 30 jours d’Exercices Spirituels selon saint Ignace. Chaque jeune est suivi par un père spirituel. Ensuite, c’est au candidat de sentir ce que Dieu a prévu pour lui. « Ces trois premières années sont au service de leur liberté », insiste le Père Dupont. 60% des jeunes poursuivent alors en second cycle qui offre « une expérience large de l’Église adaptée à chacun ». Les séminaristes des Yvelines sont envoyés dans l’un des trois lieux en partenariat avec le diocèse : le séminaire français de Rome, celui de Paris ou l’Institut Notre-Dame de Vie dans le Vaucluse. Une étape décisive afin de devenir des « disciples-missionnaires » « configurés au Christ » selon le souhait du Pape François.
Chantal Joly
Carte des diocèses
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Attention : ne pas confondre diocèse et évêché.
L'évêché est le lieu de résidence de l'évêque.
Le diocèse prend le nom du lieu où se trouve la cathédrale.