Se former à l’homélie, c’est possible et nécessaire !

Créé en 2007, et composé de laïcs bénévoles, le Service d’optimisation des Homélies (SOH) est un service d’Église, qui regroupe treize équipes en France et en Belgique. L’objectif de SOH est d’accompagner les prêtres, diacres permanents, séminaristes, pour améliorer leur communication orale afin que la parole de Dieu rejoigne ceux auxquels elle est adressée. SOH propose un module spécifique de formation pour les laïcs engagés dans la pastorale des funérailles.

La forme au service du fond

Dans une homélie, la forme est au service du fond. L’essentiel d’une homélie est évidemment ce qui est dit, les mots utilisés, mais la manière de s’exprimer est tout aussi importante. Qu’est-ce que la forme d’une homélie ? C’est ce qui va donner envie d’écouter le prédicateur, ce qui va témoigner de sa conviction et faire passer son message. La forme, c’est le regard, la voix, la gestuelle, mais aussi la simplicité du discours. Un des écueils les plus fréquents dans l’élaboration d’une homélie est de vouloir trop en dire. Les fidèles sont alors perdus et décrochent.

L’homélie est un art délicat et, malheureusement, les prédicateurs n’ont souvent aucun retour de la part des fidèles pour les aider à s’améliorer. De ce point de vue, les diacres mariés sont dans une situation plus favorable car ils bénéficient des avis, souvent « cash », de leurs épouses et de leurs enfants.

SOH: une formation utile pour tous

Les formations SOH ont pour objectif de familiariser les prédicateurs aux outils de communication orale. Les formations proposées se veulent avant tout pratiques, en petits groupes de trois diacres avec leurs épouses. La participation des épouses est essentielle car elles vont pouvoir relayer dans la durée les conseils prodigués. Une session « classique » est composée de quatre séances d’une demi-journée chacune. Pour les diacres en activité professionnelle, les formations peuvent avoir lieu en soirées ou être regroupées sur deux samedis, voire un week-end entier. Des sessions peuvent être organisées pour des groupes plus importants au niveau d’un diocèse ou d’une province.

Chaque séance associe de courts exposés théoriques sur les bases de la communication orale et des ateliers pratiques au cours desquels les participants prononcent une homélie qui est enregistrée en vidéo. Chaque homélie fait l’objet d’une analyse collective structurée dans un climat de grande bienveillance. Notre objectif n’est pas de critiquer mais d’aider le prédicateur, en soulignant ses points forts et les points qui pourraient être améliorés. Le visionnage des enregistrements vidéo, exercice délicat, aide le diacre à saisir l’importance de tout ce qui constitue la communication non verbale : le regard (prédicateur rivé à son papier ou, au contraire, s’adressant à l’assemblée), la voix (monotone, soporifique ou, au contraire, avec des variations de force et de débit montrant que le prédicateur vit, croit à ce qu’il nous dit), etc.

Certains prédicateurs ont la chance d’avoir naturellement le don de la prise de parole en public, une aisance, une force de conviction. D’autres n’ont pas ce don. Mais, comme pour tout don, l’art de la parole n’est rien sans le travail. Tout prédicateur, quel que soit son niveau de départ, peut progresser, gagner en confiance en soi, en force de conviction. SOH est à votre service !

Éric Lerebours, coordinateur national du Service d’optimisation des homélies (SOH)

D’où vient cet article ?

Il est tiré de la revue Diaconat aujourd’hui datée de septembre 2022. Réalisée par des diacres et épouses dont le mari est diacre, publiée par le Comité national du diaconat, DA-Diaconat aujourd’hui – La Revue est destinée à tous, principalement à ceux qui s’intéressent au diaconat permanent : diacres, candidats au diaconat, aux membres des groupes d‘accompagnement et de recherche, aux accompagnateurs spirituels, aux évêques et aux prêtres.