Les sanctuaires, piété populaire et chemins d’évangélisation | Documents épiscopat
Partout en France, des sanctuaires, petits ou grands, très fréquentés ou quelque peu délaissés, «captent les souffrances des périphéries existentielles pour y tracer un chemin d’espérance et de vie». Au fil des interventions, ce document souligne la spiritualité des lieux et celle des pèlerins qui s’y rendent massivement aujourd’hui, mais il tente également de retracer l’histoire des lieux saints.
Édito de Mgr Pascal Delannoy
Qui ne connaît pas Lourdes ou encore Lisieux ? Ces sanctuaires attirent des milliers de pèlerins ! Mais d’autres sanctuaires existent. Moins connus ou méconnus, ils sont, eux aussi, des lieux sources pour ceux et celles qui y passent quelques heures ou quelques jours.
Des hommes et des femmes, jeunes ou âgés, seuls ou en groupes, y viennent pour prier, pour y déposer un fardeau trop lourd à porter, pour y toucher une relique, pour y trouver une réponse à leur quête de sens. En ces lieux, chacun découvre ce que sont les périphéries existentielles : des hommes et des femmes dont l’existence est marquée par une détresse matérielle, spirituelle, corporelle, affective… Chacune de ces détresses est aussi blessure dans une existence que l’on imaginait, forcément, autrement. Une blessure qu’il devient urgent de soigner.
Dans les sanctuaires, il n’est pas indécent d’évoquer une addiction, une souffrance, un mal-être, une maladie, une infirmité car d’une certaine manière, dès leur origine, ils ont été pensés pour cela ! Les sanctuaires deviennent alors des « hôpitaux de campagne ». Les prières de demande et d’action de grâce, la célébration de l’eucharistie, de la réconciliation et du sacrement des malades, les saints à qui l’on se confie, les gestes de dévotion, les bénédictions, le partage fraternel sont autant de « soins » qui, prodigués dans une ambiance festive, soulagent, guérissent et relèvent. Autant de « soins » qui font découvrir ou redécouvrir qu’au cœur de l’épreuve nul n’est abandonné, ni de Dieu, ni des hommes !
Les sanctuaires captent les souffrances des périphéries existentielles pour y tracer un chemin d’espérance et de vie ! C’était là, déjà, l’expérience de Jacob, citée par Mgr Rino Fisichella: «En vérité, le Seigneur est en ce lieu, et je ne le savais pas!» (Gn 28, 16).
Mgr Pascal Delannoy
Évêque de Saint-Denis en France
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