Idées reçues sur les archives de l’Église catholique en France

« Les archives de l’Eglise catholique en France sont secrètes, rédigées en latin et personne n’y a accès. Elles sont conservées dans des caves ou des charpentes d’églises poussiéreuses, … » Il est temps d’en finir avec avec toutes ces idées reçues.

Vrai ou Faux

Si je veux une copie de mon acte de baptême, je m’adresse au service d’archives du diocèse et non au CNAEF

VRAI : En effet, chaque diocèse conserve ses propres archives, dont les actes de catholicité (baptêmes, mariages, décès).

Les diocèses conservent des vieux documents qui datent de l’installation du christianisme en France

FAUX : Lors de la Révolution française, la loi du 5 janvier 1790 déclare les archives ecclésiastiques propriété de l’État et ordonne leur versement dans les dépôts publics. Les archives conservées dans les diocèses datent donc des XIXe et XXe siècles.

Le CNAEF a des vieux documents qui datent de l’installation du christianisme en France

 FAUX : Le CNAEF est le service d’archives de la Conférence des évêques de France (CEF) créée en 1964, héritière de l’Assemblée des cardinaux et archevêques créée en 1919. En conséquence, les documents conservés datent du XXe siècle.

Les archives de l’Église sont poussiéreuses et gérées par des prêtres retraités

VRAI et FAUX : Les archives des diocèses peuvent être gérées par des prêtres retraités mais il y a également beaucoup de jeunes archivistes ! De plus en plus, les services se dotent d’équipement professionnel pour conserver les archives dans de bonnes conditions, à l’instar des services publics.

Les archives de l’Église sont secrètes et personne n’y a accès

FAUX : Chacun a accès à son acte de baptême par exemple. De manière générale, les services d’archives des monastères et des diocèses ne sont ouverts que sur rendez-vous car il n’y a souvent qu’un archiviste pour assurer la communication des archives aux chercheurs.

Toutes les archives de l’Église sont en latin

FAUX : La plupart des archives contemporaines en latin sont celles émanant du Vatican. Le reste est en français.

Tout doit être conservé dans des caves ou sous des charpentes d’églises

FAUX : Il existe en effet des cas d’archives privées comme publiques qui sont découvertes dans des caves et des greniers. Pour ce qui est des archives de l’Église, on peut en trouver dans les greniers des presbytères. Mais ceci ne concerne qu’un faible pourcentage par rapport au volume total d’archives conservées en France. C’est justement à l’archiviste de classer, transférer et conserver ces documents dans de bonnes conditions pour assurer leur pérennité et leur communication aux chercheurs.

Tout est indexé sur des fiches papier et rien n’est informatisé

FAUX : Les petits services utilisent des logiciels bureautiques ordinaires comme les tableurs. Mais les services plus importants comme le CNAEF disposent de logiciels d’archivage spécifique pour gérer l’entrée des fonds et la communication aux chercheurs.

Une fois classées les archives sont systématiquement numérisées pour garantir leur conservation

FAUX : Le conservation des archives sur le long terme ne se traduit pas par leur numérisation intégrale. Ce travail conséquent pourrait s’avérer couteux, chronophage et en partie inutile. À celui-ci, est préférée une sélection des documents numérisés en fonction de leur état de conservation, de leur intérêt historique et de la fréquence de leur communication par exemple.

Les services d’archives diocésains / le CNAEF ne conserve(nt) que des documents papier

FAUX : Comme beaucoup de services d’archives publics, les services d’archives de l’Église conservent également une grande variété de « typologies documentaires ». Ainsi, en plus des dossiers papier, on peut trouver des photographies, des affiches, des vinyles, des bandes-magnétiques, des cassettes-vidéos, voire des objets liturgiques.

Insolite

  • Dans les archives des congrégations, on peut parfois tomber sur des ossements. Il s’agit de reliques (provenant souvent des fondateurs) conservées par les congrégations.
  • Au CNAEF, le fonds de l’Aumônerie des prisonniers de guerre de l’Axe contient des centaines de fiches de prêtres déportés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elles renseignent sur le nom du prêtre, le camp dans lequel il a été déporté et parfois s’il en est revenu vivant.
  • Pendant la Seconde Guerre mondiale, les troupes d’occupation allemande ont spolié des fonds d’archives aussi bien publics que privés. Ceux-ci ont ensuite été récupérés par les troupes russes à la fin de la guerre. Ainsi, en 2000, la Fédération de Russie a restitué les deux fonds d’archives de l’Association catholique de la jeunesse française (ACJF) et du Comité permanent des congrès eucharistiques internationaux au CNAEF, via la Direction des Archives du Ministère des Affaires étrangères. Par conséquent, l’identification des boîtes est en russe.

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