Mgr Gollnisch : « Les Chrétiens d’Orient sont la clef qui permet d’unir le nord, le sud, l’est et l’ouest de la Méditerranée »

Le 17 mai se tient la Journée de prière avec les Chrétiens d’Orient, l’occasion d’entrer en union avec ces frères qui nous ont apporté la foi. Mgr Gollnisch, directeur général de l’Œuvre d’Orient, nous explique comment et pourquoi.

Avec l’actualité de la pandémie, il apparaît que le reste du monde n’existe plus médiatiquement, pourquoi est-il toujours important de prier pour les chrétiens d’Orient en cette période troublée ?

1er février 2015 : Mgr Pascal GOLLNISCH, directeur général de l'Oeuvre d'Orient, Grenoble (38), France.

1er février 2015 : Mgr Pascal GOLLNISCH, directeur général de l’Oeuvre d’Orient, Grenoble (38), France.

En effet, le confinement nous a un peu replié sur nous-même. Le confinement existe aussi en Orient, mais avec des conséquences beaucoup plus dramatiques puisque là-bas, cela signifie perdre son emploi quasi-directement. Il devient donc impossible de nourrir sa famille. Quoiqu’il en soit, les crises continuent en Syrie et en Irak et la pandémie suscite de nouveaux drames, de nouvelles violences, ce qui justifie de rester en communion avec les chrétiens d’Orient. Nous devons donc tisser des liens spirituels qui surplombent la Méditerranée qui est notre village. Il est essentiel de ne pas laisser cet espace subir un éclatement culturel et spirituel. Les chrétiens d’Orient sont la clef qui permet d’unir le nord, le sud, l’est et l’ouest de la Méditerranée. Rappelons-nous qu’ils prient également pour nous et pour la France dans son ensemble.



Alors que les Chrétiens d’Orient prient aujourd’hui et prieront notamment pour la France en cette journée du 17 mai, que signifie ce lien spirituel qui nous unit à travers le monde ?

Chrétiens d'OrientPour les croyants, il s’agit de se rappeler que le christianisme vient du sud de la Méditerranée, que les chrétiens d’Orient ne sont pas le produit de missionnaires ou des croisés, mais de la Pentecôte que nous allons bientôt célébrer. Les premiers chrétiens sont les chrétiens d’Orient. Il faut donc faire mémoire de ce lien, le rendre vivant, actif, car ce sont eux qui nous ont apporté la foi.
Nous avons tout en commun avec eux. Quand je me rends dans une paroisse dans la Syrie profonde, j’ai l’impression d’être à la maison, car ils partagent nos valeurs, ce sont nos frères : ils ont refusé la violence, la vengeance et demande simplement la justice et la paix. De fait, nous ne sommes pas forcément au courant de cette proximité, cette journée de prière nous permet de nous rapprocher.

Quelle est la meilleure façon de prier en cette journée ?

Chacun peut déjà trouver les mots de sa prière. Je rappelle que lorsque l’on dit le credo de Nicée-Constantinople, on répète une proclamation de la foi qui a été conçue en Orient. La plupart de notre liturgie en vient d’ailleurs, tout comme les pères de l’Église ainsi que la vie monastique. On peut donc demander d’ouvrir notre cœur à ces frères qui, bien que dans la détresse, sont également dans l’action. Ce n’est pas du tout une communauté affligée qui tourne le dos en attendant le coup suivant. Elle agit au contraire dans l’éducation, dans la santé, gravement menacées dans la région.

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