Homélie du dimanche 22 novembre

Dimanche 22 novembre 2020
Le Christ, roi de l’univers

Références bibliques :

Lectures bibliques : Lecture du livre d’Ezékiel. 34. 11 à 17 : »C’est moi qui ferai paître mon troupeau, c’est moi qui le ferai reposer. »
Psaume 22 : »Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. »
Lettre de saint Paul aux Corinthiens. 1 or. 15. 20 à 28 : »Il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis et ainsi, Dieu sera tout en tous. »
Evangile selon saint Matthieu. 25. 31 à 46 : »Comme le berger sépare les brebis des chèvres. »

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L’évangile de ce jour est une parabole et doit lue comme telle et non pas comme une prédiction terrifiante.

LE BON BERGER

Jésus l’ouvre par une comparaison qu’il a souvent employée pour nous dire ce qu’il était parmi les hommes et pour les hommes. « Je suis le Bon Pasteur. » Ce qu’il sépare dans son troupeau, n’est pas à prendre dans un sens péjoratif. Il détermine la place de chacun selon ce qu’il est et ce qu’il peut réaliser. Il nous l’avait déjà dit dans la parabole des talents, dimanche dernier, : »A chacun selon ses capacités. » (Matthieu 25. 15)

En parlant de Dieu, le prophète Ezékiel le présente le vrai pasteur qui reconstitue son troupeau et lui fournit un pacage abondant et sûr. Le psaume nous le redit. Avec lui, il n’y a rien à craindre, même dans les ravins de la mort. Il est avec nous, il nous guide, il nous rassure.

Le Christ Jésus assumera ce message qui parle de Dieu, parce qu’il est, lui Jésus, le Fils de l’Homme (Matthieu 25. 31) et surtout parce qu’il est le bon berger qui donne sa vie pour ses brebis. Notre Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde.

LE ROI.

Pour certains, ce titre de « roi » signifie pouvoir et puissance absolue. Celui que s’attribue le Christ, est à comprendre dans son acception biblique. Dieu est le Roi du peuple qu’il s’est choisi. Il faudra des siècles pour que le peuple choisi comprenne à la fois la nature de cette royauté et le sens de ses exigences. C’est en Jésus que s’achèvera la révélation. Il manifestera la signification suprême de la royauté selon Dieu en étant sur la croix.

Condamné pour des prétentions à une royauté humaine, il inaugure le règne de Dieu dans sa victoire sur la mort. « Souviens-toi de moi quand tu reviendras comme roi », lui dira le bon larron. (Luc 23. 42)

Il nous faudrait relire ici, une à une, les paroles du Christ quand il en parle. Il refuse cette royauté humaine aux jours de la tentation comme au jour de la multiplication des pains : »Sachant qu’on allait l’enlever pour le faire roi. » (Jean 6. 5) Il en définit la nature et la mission : »Cherchez le Royaume et sa Justice. » (Matthieu 6. 33) et ceux qui peuvent envisager d’en faire partie : »Le Royaume des cieux est à ceux qui sont comme eux. » (Matthieu 19. 14) « Heureux les pauvres de coeur, le royaume des cieux est à eux. » (Matthieu 5. 3)

Et c’est bien par lui que nous pouvons espérer y parvenir : »Je dispose pour vous du Royaume. » (Luc 22. 29)

LA SUPREMATIE DE L’AMOUR

A l’opposé de celle de tous les rois de terre, la suprématie de Dieu, par le Christ Jésus, est celle du don de son amour. Tous les hommes y sont associés, par Lui, avec Lui et en Lui. « Quand tout sera sous le pouvoir du Fils, il se mettra lui-même sous le pouvoir du Père qui lui aura tout soumis et, ainsi, Dieu sera tout en tous. » (1 Cor. 15. 28)

Ceux qui acceptent de mourir au péché et de vivre avec le Christ font déjà partie de ce Royaume qui est « déjà parmi nous. » Il se construit tout au long de l’histoire des hommes, tout au long de la vie de chaque homme, de chacun d’entre nous.

Si nous nous engageons ainsi, consciemment et dans la confiance, à apprendre comme le Christ à dire « oui » à Dieu et à la vie, à partager avec nos frères, nous accomplissons la charte du Royaume (Matthieu 5. 3 et ss)

Mais le Royaume »Le Royaume de Dieu ne consiste pas en paroles mais en action. » (1ère lettre aux Corinthiens 4. 20) Il se construit dans le coeur de ceux qui servent le Christ dans le service de leurs frères, même s’ils ne le connaissent pas. Car c’est là aussi l’un des sens de l’évangile de ce dimanche. « Quand donc avons-nous pu te voir ? » La mission des chrétiens est de faire connaître à leurs frères la bonne nouvelle qu’ils réalisent aussi le Royaume.

QUAND SE DECOUVRE LA REALITE.

Cette parabole du jugement dernier est donc celle de l’heure déterminante qui conclut l’histoire terrestre de chacun des hommes, qui conclut notre propre histoire, au jour où le Christ nous accueille. C’est l’heure où se découvre cette double réalité : la nôtre et celle du Royaume. C’est l’heure où se réalise définitivement ce qu’aura été notre vie et la part que nous avons prise dans son développement.

Ce jugement définitif est, en effet, à mettre en parallèle avec les Béatitudes qui ouvraient le discours inaugural de l’annonce de l’Evangile. Elles étaient les impératifs de sa réalisation.

Pour les uns apparaîtra en pleine lumière la vraie dignité de Fils de Dieu qu’ils ont acquise peu à peu dans la conformité de leur vie à la Parole de Dieu. Ils ont su rester pauvres d’eux-mêmes pour ne rechercher que la seule richesse de Dieu. Ils ont construit la paix par la justice, en partageant avec miséricorde, fut-ce au prix des larmes et même des persécutions. Ils ont tout donné aux plus pauvres, aux exclus, ax persécutés, aux affamés.

Pour les autres, apparaîtra, également en pleine lumière, leur refus du Royaume tel que Dieu voulait qu’ils le réalisent. Les ténèbres dans lesquelles ils sont demeurés ne leur ont pas permis de « voir » où était le Christ, pour accueillir et servir les petits, les pauvres, les affamés, les persécutés, et les exclus.

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Une nouvelle fois, s’achève le parcours du mystère chrétien que l’Eglise nous a invité à suivre au long de l’année liturgique. Avec l’ouverture d’une nouvelle année liturgique, au premier dimanche de l’Avent, elle nous le propose, comme un renouvellement toujours possible malgré les déserrances que nous avons pu connaître. La grâce de Dieu nous est toujours disponible dans le mystère du Fils qui a partagé notre humanité, dans sa faiblesse, sa croix et la joie de sa Résurrection. Dieu est miséricorde et paix pour les pauvres que nous sommes et qu’il accueille ainsi.

année liturgique B