« Verité, premier devoir de l’Eglise » selon Benoît XVI
La fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité
« Ce conflit entre la tradition et le présent s’exprime dans la crise de la vérité… Ainsi, un peuple qui cesse de savoir quelle est sa vérité propre, finit par se perdre dans le labyrinthe du temps et de l’histoire, privé des valeurs clairement établies et sans grands buts clairement énoncés… La fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité qui seule, est la garantie de la liberté et de la possibilité d’un développement humain intégral. C’est pour cela que l’Eglise la recherche, qu’elle l’annonce sans relâche et qu’elle la reconnaît partout où elle se manifeste. Cette mission de vérité est pour l’Eglise un impératif. Pour une société formée en majeure partie de catholiques et dont la culture a été profondément marquée par le christianisme, la tentative de trouver la vérité en dehors de Jésus-Christ s’avère dramatique. Pour nous, chrétiens, la Vérité est divine. Elle est le Logos éternel qui a pris une expression humaine en Jésus-Christ… L’existence dans l’Eglise d’une ferme adhésion au caractère pérenne de la vérité, avec le respect pour les autres vérités ou avec la vérité des autres, est un apprentissage que l’Eglise elle-même est en train de faire. Dans ce dialogue respectueux peuvent s’ouvrir de nouvelles portes pour la transmission de la vérité.
L’Eglise doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit
L’Eglise, écrivait Paul VI, « doit entrer en dialogue avec le monde dans lequel elle vit… En effet, le dialogue sans ambiguïté, respectueux de tous, est aujourd’hui une priorité dans le monde, priorité à laquelle l’Eglise n’entend pas se soustraire… Etant donné la diversité culturelle, il faut faire en sorte que les personnes, non seulement acceptent l’existence de la culture de l’autre, mais aspirent aussi à s’en enrichir et à lui offrir ce que l’on possède de bien, de vrai et de beau ». Paraphrasant le grand poète Camoes, Benoît XVI a dit à ses hôtes: « Artisans de la culture…, créateurs de pensée et d’opinion, vous avez la possibilité de parler au coeur de l’humanité, de toucher la sensibilité individuelle et collective, de susciter des rêves et des espérances, d’élargir les horizons de la connaissance et de l’engagement humain… N’ayez pas peur de vous confronter avec la source première et ultime de la beauté, de dialoguer avec les croyants, avec ceux qui, comme vous, se sentent en pèlerinage dans le monde et dans l’histoire vers la beauté infinie… C’est dans le but de mettre le monde moderne en contact avec les énergies vivifiantes et pérennes de l’Evangile qu’a eu lieu le Concile Vatican II, au cours duquel l’Eglise, partant d’un conscience renouvelée de la tradition catholique, prend au sérieux et discerne, transfigure et dépasse les critiques qui sont à la base des courants qui ont caractérisé la modernité, c’est-à-dire la Réforme et les Lumières… Ce concile a posé les prémisses d’un authentique renouveau catholique et d’une nouvelle civilisation, la civilisation de l’amour, comme service évangélique à l’homme et à la société ».
L’Eglise, a conclu le Pape, « considère comme sa mission prioritaire, dans la culture actuelle, de tenir éveillé la recherche de la vérité et donc celle de Dieu, de porter les personnes à regarder au delà des choses qui passent et à se mettre à la recherche des fins dernières »..
Extrait du VIS (Vatican Information Service) du 12 mai 2010