« Le Carême, un temps pour me remettre devant l’essentiel » par le Père J.Roger

En cette année sacerdotale, des prêtres partagent leur façon de vivre et de voir le Carême.
Eclairage et témoignage du Père Jacques Roger, curé de la paroisse Notre-Dame-des-Ermitages (diocèse de Séez) et auteur du livre : « Prêtre et heureux de l’être »

Comme chrétien, le temps du Carême m’invite à me remettre devant l’essentiel. Il m’invite à discerner ce à quoi je donne du prix dans ma vie par les choix qui sont les miens et, éventuellement, à revoir ces choix, à les réajuster en me recentrant sur le Christ, sa Parole, son amour qu’il me donne par les sacrements, et, dans un même mouvement à me tourner vers les autres en entendant cette parole du Père : « Que fais-tu de tes frères ? »

Concrètement cela veut dire que je vais davantage contrôler mon temps et mon agenda pour laisser une plus grande place à la prière, à la rencontre, à la méditation de la Parole : les textes de la liturgie de chaque jour sont particulièrement riches et réchauffent le coeur. Je vais aller passer quelques jours dans le silence de La Trappe. Je vais essayer d’être plus attentif dans l’accueil des personnes. Je vais réviser mon comportement : revoir mon hygiène de vie – sommeil, par exemple – et rapport à l’argent.

Comme prêtre, je vis ce Carême avec une communauté chrétienne que j’aide elle aussi à se recentrer sur le Christ et à s’ouvrir aux autres. Dans notre secteur rural, nous proposons trois rencontres au cours de ce carême : un regard sur l’histoire de l’Alliance et une méditation sur l’évangile de la Samaritaine, la rencontre avec un prêtre de l’Inde qui présentera la vie de sa communauté chrétienne, une soirée « jeûne, partage, pénitence et réconciliation ».

La parole entendue le mercredi des cendres « Convertis-toi et crois à la Bonne Nouvelle » ou « Tu es poussière et tu retourneras en poussière » m’invite à accueillir l’ascèse, qui se présente à moi dans le quotidien, comme déjà un passage par la mort pour un plus de vie et de joie ; elle m’invite à me préparer à vivre un jour l’ultime « Rencontre » avec Dieu-Trinité.
Pour moi, le Carême est une belle marche vers la fête des fêtes, la Pâque du Christ, en traversant la mort avec lui pour ressusciter avec lui à une vie renouvelée. Ces 40 jours de désert proposés par l’Église permettent à tout baptisé de vivre avec une intensité plus grande ce qu’il est invité à vivre tout au long de son existence terrestre. Le carême est bien un temps de grâce où ceux qui essaient de répondre à l’appel de Jésus à le suivre rendent à Dieu la grâce qu’il nous fait.

Père Jacques Roger
Curé de la paroisse Notre-Dame-des-Ermitages, diocèse de Séez
Auteur du livre : « Prêtre et heureux de l’être » (Salvator 2010)

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