« Serviteur de Dieu et des hommes » par Benoît XVI
Puis le Saint-Père a souligné que « le sacerdoce ne peut jamais être une façon d’obtenir la sécurité dans la vie ou de conquérir une position sociale. Celui qui aspire au sacerdoce pour faire croître son prestige personnel et son pouvoir a mal interprété, à la base, le sens de ce ministère. Celui qui veut surtout réaliser une ambition personnelle, obtenir son propre succès, sera toujours esclave de lui-même et de l’opinion publique. Pour être considéré, il devra aduler, il devra dire ce qui plaît aux gens, il devra s’adapter au changement des modes et des opinions et se privera ainsi du rapport vital avec la vérité, se réduisant à condamner demain ce qu’il aura loué aujourd’hui ».
« Un homme qui décide ainsi de sa vie, un prêtre qui voit son ministère en ces termes n’aime pas vraiment Dieu et les autres mais seulement lui-même et, paradoxalement, il finit par se perdre lui-même. Le prêtre se fonde toujours sur le courage de dire oui à une autre volonté, consciemment, à faire grandir chaque jour, et c’est justement en se soumettant vraiment à la volonté de Dieu, immergés dans cette volonté, que notre originalité ne sera pas anéantie mais, au contraire, que nous entrerons davantage dans la vérité de notre être et de notre ministère ».
Il a ensuite rappelé qu’au cours de la célébration eucharistique, « nous tenons dans nos mains le pain du Ciel, le pain de Dieu qui est le Christ, grain fractionné pour se multiplier et devenir la vraie nourriture de la vie pour le monde. C’est quelque chose qui ne peut pas ne pas vous emplir de stupeur, de grande joie et d’une immense gratitude: désormais l’amour et le don du Christ crucifié et glorieux passent dans vos mains, votre voix, votre cœur! C’est une expérience toujours nouvelle de stupeur de voir que dans mes mains, dans ma voix, le Seigneur réalise ce mystère de sa présence! ».
Le Pape a alors demandé à Dieu d’accorder aux nouveaux prêtres « la grâce d’expérimenter pleinement toute la beauté et la force de ce service presbytéral et, en même temps, la grâce de pouvoir vivre chaque jour ce ministère avec cohérence et générosité. La grâce du presbytérat -a-t-il poursuivi-… vous unira au plus profond de votre cœur aux sentiments de Jésus qui aime jusqu’au bout, jusqu’au don total de soi, jusqu’à devenir pain multiplié pour le saint banquet de l’unité et de la communion ». Benoît XVI a conclu en soulignant l’importance « du soin apporté à la célébration eucharistique » auquel doit toujours s’ajouter « l’engagement à une vie eucharistique, c’est-à-dire vécue dans l’obéissance à une unique grande loi, celle de l’amour qui se donne en totalité et sert avec humilité, une vie que la grâce de l’Esprit Saint rend davantage semblable à celle de Jésus-Christ, Prêtre suprême et éternel, serviteur de Dieu et des hommes ».
Extrait du VIS (Vatican Information Service) du 20 Juin 2010.