Les Églises chrétiennes du Proche et du Moyen Orient
Bien que le christianisme soit né au Moyen Orient, les chrétiens sont aujourd’hui minoritaires dans cette région en majorité musulmane : en 2003, ils étaient environ 14 millions.
Des controverses théologiques – concile d’Ephèse (1) en 431, concile de Chalcédoine (2) en 451 – et des conflits politiques entre les grandes villes de la chrétienté au Ve, VIe et VIIe siècles (Rome, Alexandrie, Antioche et Constantinople) expliquent la diversité des Eglises orientales.
Il y a eu bien-sûr des tentatives pour rétablir l’unité entre les Eglises catholique-romaine et ces Eglises orientales (notamment lors des conciles de Lyon en 1274 et de Florence en 1439), mais elles n’ont pas débouché sur des résultats concrets. Certaines de ces tentatives ont abouti à la naissance des Eglises orientales catholiques (3) .
L’Église latine a maintenu une présence au Moyen-Orient (surtout en Terre Sainte) depuis des siècles, surtout à travers l’envoi de prêtres, religieux et religieuses. Néanmoins, cette présence reste très faible.
Les divisions entre les chrétiens ont été facilité la conquête musulmane de la région au VIIe siècle. Les autorités musulmanes ont introduit le principe de la dhimma («protection» en arabe). Ce principe, définissait les droits et les devoirs des «Gens du Livre» dans la cité musulmane. En contrepartie, les autorités musulmanes garantissaient leur sécurité et la liberté religieuse. Cette situation va durer jusqu’au milieu du XIXe siècle. (voir le § « Non-musulmans en terre de l’Islam »).
Des dialogues informels entre les Eglises orthodoxes, anglicanes et protestantes du Proche Orient se sont déroulés depuis le début du XXe et se sont intensifiés pendant les années 1960 et 1970. En mai 1974, le Conseil des Eglises du Moyen Orient (CEMO) a été fondé à Nicosie (Chypre). Les Eglises catholiques ont rejoint ce Conseil en 1990.
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1 Le concile d’Ephèse a défini l’unité de la personne du Christ – contre les enseignements du Patriarche de Constantinople Nestorius – et a affirmé la dualité du Christ, Dieu et homme, en une seule personne.
2 Le concile de Chalcédoine a défini que le Christ a deux natures, humaine et divine. Plusieurs Eglises apostoliques ont refusé d’accepter la doctrine telle qu’elle a été formulée en grec par ce concile. Elles ont été souvent qualifiées de « monophysites » – appellation qu’elles-mêmes rejettent – car elles gardent l’expression « une nature » pour définir le Christ. Il convient de les appeler « Eglises orthodoxes orientales » Depuis 2004, elles ont établi une Commission mixte internationale de dialogue avec l’Eglise catholique.
3 Sur cette question, voir le document élaboré par la Commission internationale catholique-orthodoxe « L’uniatisme, méthode d’union du passé et la recherche actuelle de la pleine communion » (1993), et les travaux du Comité mixte catholique-orthodoxe en France : Catholiques et orthodoxes, les enjeux de l’uniatisme, dans le sillage de Balamand, Paris, Cerf, 2004.