Déclaration de Mgr Lalanne, évêque de Coutances et Avranches
Le Pape, conscient de sa mission de servir l’unité de l’Eglise, a voulu ainsi poser un geste d’ouverture, manifester qu’il fait tout pour inviter à la réconciliation et surmonter les divisions.
Cependant cette levée de l’excommunication n’est pas une fin. Elle est le début d’un processus de dialogue, d’un chemin qui sera certainement très long et délicat. En effet, elle ne règle pas deux questions essentielles et fondamentales : d’une part, la situation juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l’Eglise, d’autre part, un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques.
Il est clair, en effet, que le texte même du concile Vatican II, document magistériel de première importance, n’est pas remis en cause par cette décision. La Tradition ne s’arrête pas avant le concile et celui-ci reste la feuille de route de l’Eglise pour aujourd’hui comme pour demain.
Mais je comprends que beaucoup de catholiques, dans notre diocèse, puissent être troublés par cet événement. Nous venons de prier la semaine dernière pour l’unité des chrétiens, conduits par ce désir d’ouverture et de dialogue. Que le souffle de l’Esprit nous anime pour poursuivre avec confiance la route et que notre prière s’intensifie pour l’unité de tous les disciples du Christ.
Un élément est venu ces derniers jours compliquer la réception de cette annonce. Il importe de faire la distinction entre la décision de lever les excommunications et les propos récents de l’un de ces quatre évêques, Mgr Williamson. Nous ne pouvons que juger inacceptables, scandaleux, blessants et contraires à la vérité ces propos niant le drame de l’extermination des juifs et l’existence des chambres à gaz. J’assure nos amis juifs que je comprends la blessure suscitée par une telle déclaration. Je partage profondément leur émotion.
+ Stanislas LALANNE
Evêque de Coutances et Avranches
Coutances, le 28 janvier 2009