Un lieu de mémoire pour le Père Emmanuel d’Alzon à Nîmes
Le 27 novembre 2009, Mgr Robert Wattebled, évêque de Nîmes, a béni le lieu de mémoire consacré au Père Emmanuel d’Alzon (1810-1880) à l’Institut nîmois qui porte son nom. Du 8 au 10 octobre 2010 seront organisées des célébrations au Vigan, où il est né et à Nîmes, où il a longtemps été vicaire général.
Que représente le Père Emanuel d’Alzon pour le diocèse de Nîmes ?
Pour un certain nombre de Gardois et plus précisément de Nîmois, ce nom évoque d’abord un établissement scolaire : l’Institut Emmanuel d’Alzon qui est sous la tutelle des Oblates de l’Assomption. C’est l’établissement catholique d’enseignement le plus important du département puisqu’il rassemble 3.000 élèves sur les 20.000 enfants ou jeunes scolarisés dans l’enseignement catholique du diocèse. Dans la région du Vigan, son lieu de naissance, on se souvient de sa maison natale. Les personnes un peu plus informées savent que le Père d’Alzon a été vicaire général du diocèse de Nîmes, de 4 évêques successifs, pendant 40 ans. A part cela, on le connaît peu ou mal. Avec l’encouragement des évêques de Nîmes, il a lancé des oeuvres d’éducation et d’enseignement. La fondation de la congrégation des Assomptionnistes et de celle des Oblates de l’Assomption est davantage connue.
Quel est l’apport de cette famille spirituelle dans le diocèse ?
Elle est présente à travers les Assomptionnistes et les Oblates de l’Assomption. Nous avions aussi une communauté d’Orantes de l’Assomption mais elles ont quitté le Vigan il y a quelques années. Les Assomptionnistes ont actuellement à Nîmes une communauté de pères âgés qui rendent tous les services que peuvent rendre des pères âgés. En 2010 est prévue la constitution d’une communauté plus jeune et internationale. Nous y sommes très attentifs car elle serait partie prenante de la pastorale à l’Institut d’Alzon et dans la ville de Nîmes : pastorale des jeunes et des étudiants, ouverture sur les médias… L’aspect international a son importance. Une communauté d’Oblates accueille de temps à autre une soeur d’un autre pays en formation ici pour quelques années. Nîmes reçoit aussi parfois – c’était le cas l’été dernier et c’est toujours une grâce – une session internationale avec des religieux et des laïcs associés. Cela donne lieu parfois à des interpellations pleines d’étonnement. Imaginez la réaction des paroissiens quand un jeune religieux d’un autre continent leur déclare : « Je ne vous comprends pas : vous avez toute liberté pour pratiquer votre religion et vous ne pratiquez pas. Chez nous, c’est difficile et pourtant les chrétiens font l’effort ».
A quoi ce lieu de mémoire nous invite-t-il?
Comme les religieux se sont dessaisis de la maison natale du P. d’Alzon au Vigan, ce lieu de mémoire à Nîmes est tout à fait bienvenu. Sa visite aidera à resituer le P. d’Alzon dans son époque et à saisir quelque chose de ses intuitions. Au-delà de la visite d’un musée, c’est une opportunité pour découvrir des congrégations dont les communautés sont disséminées aujourd’hui de par le monde. Et si nous pouvons rencontrer à Nîmes des religieux et des religieuses de la famille assomptionniste de tous âges et venant de différents pays, la visite du lieu de mémoire se prolongera par un échange avec des personnes en chair et en os qui entendent faire fructifier le message du P. d’Alzon.
Que retenez-vous de son message ?
Sa devise : « Adveniat Regnum Tuum ». « Que ton Règne vienne ! » On sait bien que sous le mot de « règne », on a pu mettre des réalités et des perspectives assez différentes selon les époques. Aujourd’hui, on serait porté à comprendre : « Que le règne du Christ qui se donne tout entier par amour puisse transformer nos sociétés, nos existences, nos relations, à petite comme à plus grande échelle. Qu’il vienne et se répande dans la joie et dans la paix ». Il se trouve aussi que nous sommes dans l’Année sacerdotale. Deux figures se trouvent donc mises en relief chez nous : le Curé d’Ars et le Père d’Alzon. Sans être tout à fait de la même génération, ils ont été contemporains. Ce sont deux figures de prêtres aux parcours très différents et assez exceptionnels.
Qu’attendez-vous de ce bicentenaire ?
Je crois qu’il fera un peu mieux connaître Emmanuel d’Alzon et comprendre son apostolat, en le resituant dans son contexte. C’est toujours éclairant de découvrir, pour ne pas en rester à des clichés, comment quelqu’un a été animé par l’Evangile, par l’Esprit du Christ et a consacré toute son énergie, tout son dynamisme au service du Seigneur et pour le rayonnement de l’Evangile.