Sainte Mère Teresa : le témoignage de Monseigneur Gobilliard
A l’occasion de l’anniversaire de la mort de Sainte Mère Teresa, Monseigneur Gobilliard, évêque auxiliaire de Lyon, raconte comment il a croisé la route de Mère Teresa à plusieurs reprises en 1986, 1994 et 1996, à Paris et à Rome. Témoignage.
« Il m’a toujours été très difficile de parler de mère Teresa, de trouver les mots, tant sa vie, son exemple, sa personne ont été décisives dans ma vie de prêtre, au point que l’aumônerie des jeunes que j’ai inaugurée au Puy en 1998 ne pouvait pas avoir d’autre nom que le sien. Je l’ai croisée à plusieurs reprises, à Paris lors de sa venue en 1986 et plusieurs fois à Rome entre 1994 et 1996. Une seule fois j’ai pu vraiment lui parler et ce moment a été si bouleversant que je suis toujours très ému lorsque je l’évoque. Il y avait d’autres personnes autour de nous, mais j’avais l’impression d’être profondément aimé. Au moment où elle me parlait, elle ne s’intéressait qu’à moi, comme si personne d’autre n’existait…comme si, pour elle, j’étais Jésus lui-même. En sa présence j’avais le sentiment d’être transpercé par l’amour et la bonté de Dieu au plus profond de mon âme. Elle a accepté que deux sœurs viennent visiter les malades du SIDA à l’hôpital Spallanzani de Rome où j’exerçais un ministère pastoral.
« A simple path »
J’ai aussi concélébré à une messe à laquelle elle participait, et son attitude m’a beaucoup plus fait aimer l’Eucharistie que n’importe quel traité de théologie. Un jour, j’ai offert son livre, « A simple path » à une jeune en révolte contre l’Église et contre la place des femmes dans l’Église. Elle a été convertie instantanément à sa lecture, a demandé le baptême, a choisi de venir régulièrement servir les plus pauvres dans un couvent des missionnaires de la charité à Rome. Mère Térésa, l’ayant appris est allé la voir dès que ce fut possible, pour la remercier. On avait le sentiment, à son contact, qu’elle n’existait pas pour elle-même, qu’elle était comme sortie d’elle-même en permanence, sans aucun regard sur elle-même, totalement donnée. Elle donnait, pas son attitude, par son action, par sa vie, une définition vivante de la sainteté. »