Se laisser toucher par le mystère de la Miséricorde Divine
Nous célébrons ce dimanche 3 avril la 11ème fête de la Miséricorde Divine, instituée le premier dimanche après Pâques par le pape Jean-Paul II lors de la canonisation de sœur Faustine le 30 avril 2000.
Le cardinal Stanislaw Dziwisz, archevêque de Cracovie et secrétaire auprès de Mgr Wojtyla puis de Jean-Paul II pendant presque 40 ans, présidera à cette occasion la cérémonie au Sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Lagiewniki, où sont conservées les reliques de sainte Faustine et où les 2,5 millions de jeunes se rendront pendant les Journées Mondiales de la Jeunesse pour une « catéchèse itinérante » du 27 au 29 juillet 2016.
Pendant la Semaine Sainte, des membres de l’équipe nationale des JMJ France a rencontré le cardinal Stanislaw Dziwisz dans son archevêché à Cracovie, avec une dizaine de journalistes catholiques français.
Qu’attendez-vous de ces prochaines JMJ à Cracovie ?
Le Christ qui est apparu à sainte Faustine lui avait dit que, de Cracovie paraîtrait une étincelle qui illuminerait le monde. Nous espérons que la jeunesse qui va venir ici à Cracovie pour les JMJ cet été va toucher à cette grâce du mystère de la miséricorde.
Les JMJ sont toujours un grand bouleversement dans la vie des jeunes et participent au renouveau de leur vie spirituelle. On voit souvent y naître des vocations sacerdotales ou consacrées, des mariages heureux, mais aussi des liens d’amitié et de communion renforcés entre les jeunes du monde entier.
En Pologne, nous espérons que les JMJ permettront un engagement plus fort de la jeunesse dans la vie de l’Église et dans la vie publique.
Quel regard portez-vous sur les jeunes Français ?
Pendant mes 27 ans passés auprès du pape Jean-Paul II au Vatican, plusieurs fois j’ai eu l’occasion de rencontrer des pèlerins français. J’ai toujours été très inspiré par leur culture liturgique, aussi bien à travers le chant que dans leur approche spirituelle.
Un des événements qui a convaincu le pape Jean-Paul II d’organiser des rencontres internationales de jeunes fut la veillée au parc des Princes à Paris le 1er juin 1980 lors de son voyage apostolique en France. 50 000 jeunes avaient répondu à l’appel. C’est pendant cette rencontre que Jean-Paul II a compris l’importance d’accompagner les jeunes et qu’il faut être « berger de la jeunesse ».
Je me souviens qu’avant d’organiser les JMJ à Paris en 1997, on se demandait souvent si c’était une bonne décision. Ce qui s’est passé là-bas nous a convaincu. Jean-Paul II parlait du « printemps de l’Église française ».
Personnellement, j’avais trouvé extraordinaire le programme préparé par le cardinal Lustiger autour du baptême. Et le concept des journées en diocèses créé pour les JMJ de 1997 à Paris perdure encore aujourd’hui avec beaucoup de succès.
25 ans après les JMJ de Czestochowa, quelles évolutions constatez-vous ?
Chaque JMJ a son contexte et son caractère propre. Et chaque pape apporte à l’Église selon ce à quoi elle est confrontée à un moment particulier de l’histoire. Le pape Jean-Paul II était confronté au problème du communisme, le pape Benoît XVI au problème de la science et de la culture, le pape François à la pauvreté, aux migrations…
A Czestochowa en 1991, on a vu plus de gens de l’Est participer, de l’Urkaine, de la Russie. On a aussi consacré plus de temps à la prière, on a compris que les jeunes avaient soif, non seulement de fête, mais aussi de vie spirituelle.
Cette année aux JMJ, on va parler beaucoup de miséricorde, c’est-à-dire de l’amour de Dieu vis-à-vis de l’homme, mais aussi de l’amour entre les hommes. C’est ce dont parle le pape François quand il exhorte d’aller à la rencontre des hommes qui souffrent, qui ont besoin de miséricorde. En tant que chrétiens, on doit être ouvert à l’homme, aux personnes qui partent à la recherche d’une vie meilleure. Nous devons bien sûr être vigilants, tout en continuant de développer les œuvres de charité.
J’espère que ces Journées Mondiales de la Jeunesse seront une belle rencontre des français avec la jeunesse polonaise, avec le pape François et avec la patrie de Jean-Paul II !