Dans le cadre de l’année du prêtre initiée par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, les reliques du patron de tous les curés du monde sont à Paris, du 13 au 23 mars 2009. Interview de Mgr André Dupleix, secrétaire général adjoint de la Conférence des Évêques de France et auteur de « Comme insiste l’amour, Présence du Curé d’Ars » (Nouvelle Cité 1986, nouvelle édition 1999) et de « Prier à Ars » (1994, nouvelle édition juin 2009).
Comment le Curé d’Ars éclaire-t-il l’année du prêtre ?
D’abord parce qu’il est lui-même
prêtre, déclaré par le pape Pie XI « patron de tous les curés de l’univers ». Jean Marie Vianney, le « saint
curé d’Ars » » était totalement donné à sa mission spirituelle et pastorale. Il y avait, chez ce pasteur exceptionnel, une symbiose parfaite entre son expérience bouleversante de Dieu, l’expression liturgique de son ministère et sa proximité, son souci permanent de ses paroissiens, en particulier des plus nécessiteux et des gens simples. Et cela, même lorsque les foules se pressaient à Ars. La dimension authentiquement mystique de ce
prêtre apparaissait dans la façon dont il célébrait et dont il priait. C’est tout cela qui fait de lui un modèle pour tout chrétien et tout baptisé mais particulièrement, bien sûr, pour ceux qui ont un ministère de
prêtre diocésain. Ceux qui ont consacré leur vie, en communion avec l’évêque, à la mission de l’Eglise dans le territoire et les communautés des paroisses.
Pourquoi chacun est-il invité à participer à l’année du prêtre ?
Nous savons l’importance du ministère ordonné dans la vie de l’Eglise, pas uniquement pour l’annonce de l’
Evangile, car tout baptisé en est chargé – et Jean-Marie Vianney invitait tous ceux qui étaient sous sa responsabilité à être eux aussi des témoins de la foi – mais aussi pour la croissance de la vie spirituelle par le lien au Christ. C’est le Christ qui est au centre de la vie du
Curé d’Ars. Il est au cœur de la vie de tout baptisé. En ce sens, le modèle qu’est saint Jean-Marie Vianney nous ramène à l’essentiel.. Nous avons en lui, je l’ai déjà évoqué, mais j’insiste beaucoup dans ce sens, un véritable mystique. Il y aurait encore beaucoup à dire et à écrire sur les intuitions fulgurantes des ses sermons et de ses moindres propos. Je les mets personnellement, toute proportion gardée, au même niveau que bien des textes de St Jean de la Croix ou de Ste Thérèse d’Avila. En revenant à votre question, tous les fidèles baptisés sont étroitement reliés au ministère des prêtres par la prière. Nous avons là une responsabilité partagée. Les fidèles sont, à leur mesure eux aussi, collaborateurs du ministère ordonné. D’où les trois raisons indissociables du déplacement des
reliques : l’année du
prêtre, l’affermissement de la foi des fidèles et l’année jubilaire du
Curé d’Ars, à l’occasion du 150ème anniversaire de sa mort.
Quel sens donner à la vénération de reliques ?
C’est la mise en présence de Celui que ces
reliques évoquent et qui n’est pas d’abord le saint mais le Christ auquel toute la vie du saint nous renvoie. Autrement dit, les
reliques du saint
Curé ont d’autant plus de valeur qu’elles sont un signe maintenu de cet humble
apôtre qui a manifesté le Christ et conduit vers lui par toute sa vie. La vénération des
reliques est un acte de mémoire indissociable d’une mise en présence. On ne se rappelle pas uniquement la physionomie de ce saint mais à travers lui, on contemple le visage du Christ. C’était d’ailleurs son unique but : nous montrer le visage du Christ. La relique conduit à la contemplation et à la prière.
Une des propositions est de prier pour les vocations…
Ce sont une exhortation et un souci d’autant plus grands que nous traversons des temps difficiles. Dans une période de crise lui aussi, juste après la Révolution française, Jean-Marie Vianney s’est montré très attaché aux vocations et aux missions. Il a eu au moins un séminariste dans sa
paroisse d’Ars. Nous pouvons prier, en présence de Jean-Marie Vianney, pour que se déploient des vocations, particulièrement en vue du ministère presbytéral diocésain. Qu’il y ait des prêtres aussi donnés que lui à la mission. Nous devons, même en période de turbulences, garder la confiance qui inondait la vie du
Curé d’Ars. Il a traversé des épreuves lourdes : il avait peur de ne pas y arriver, il a même essayé de fuir à un moment donné, se considérant comme incapable alors qu’au même instant tout le monde voyait en lui l’homme de Dieu… Mais il était comme bien des mystiques qui ont traversé de véritables nuits de la foi. En tout et toujours, il a manifesté une confiance sans faille en Celui qui était tout pour lui et qui le guidait : le Christ. Comment pourrions-nous faire autrement et ne pas regarder les moissons qui blanchissent à l’horizon ?
Programmation spéciale dans « Aujourd’hui l’Eglise le débat » sur Radio Notre-Dame
Jeudi 19 mars
Thème de cette semaine : Peut-on parler de solitude du prêtre ? Coup de projecteur sur la « fraternité sacerdotale » avec Mgr Jérôme Beau, évêque auxiliaire de Paris. Père Dominique Catta, prêtre des Fraternités Missionnaires des Prêtres en Ville, vicaire à St Lambert (15ème).
Jeudi 26 mars
Cette semaine: coup de projecteur sur « la mission de gouvernement du prêtre » avec Mgr Michel Aupetit, vicaire général de Paris. Ce jeudi à 11h05 et 20h 20. Une émission suivie le lendemain d’une rencontre exceptionnelle sur notre antenne avec le recteur d’Ars. Le Père Jean-Philippe Nault ce vendredi … à 11h05 à l’occasion de la visite des reliques du Curé d’Ars, dans le diocèse de Paris.
Jeudi 2 avril
Thème de cette semaine : la mission : le prêtre appelé à faire naître une communauté d’apôtres.
Mgr Jean-Yves Nahmias, évêque auxiliaire de Paris interviendra ce jeudi à 11h05 et 20h 20