Polémiques médiatiques : les évêques invitent à la réflexion et au dialogue

Dans « J’aime mon Eglise parce qu’elle porte l’Evangile », Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, regrette que « les nuances apportées par le pape n’aient pas été perçues », et que les simplifications se soient multipliées ». Parce que l’Evangile appelle à l’écoute, il encourage « tous les vosgiens qui ont quelque chose à dire à l’Eglise » à lui écrire. « Je crois utile de permettre à ceux qui sont émus et s’interrogent de s’exprimer » déclare l’évêque qui s’engage à lire tous les courriers et à en faire la synthèse, notamment à destination des jeunes.

« Il faut maintenant passer du choc à la réflexion sur les enjeux profonds, humains et spirituels de la mission de l’Eglise dans le monde » écrit pour sa part Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême, dans « Je souffre et j’espère pour l’Eglise », une tribune publiée sur le site du Jdd.fr A l’opposé de la confrontation, il prône « l‘écoute, la compréhension, le dialogue » car « le Christ n’est pas venu pour condamner mais pour sauver ». L’internaute peut réagir à ce billet.
 

Lors de la messe dominicale du 22 mars, les paroissiens de Corse ont pu entendre une déclaration de Mgr Jean-Luc Brunin. Avec « Soyez toujours prêts à justifier votre espérance » (1 Pierre 3, 15), l’évêque d’Ajaccio a souhaité apporter des éléments d’information « permettant de comprendre la portée réelle des paroles du Saint-Père » sur le sida, lors de son voyage en Afrique (17-23 mars 2009).

« Il s’agit bien d’une vision de l’homme et de sa dignité qui nous vient de l’Evangile et qui a une portée universelle » souligne-t-il en rappelant que Benoît XVI a invité à une « humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui apporte avec soi une nouvelle manière de se comporter l’un avec l’autre ». L’homme est « appelé à s’épanouir dans une vie relationnelle basée sur la confiance mutuelle, le respect de l’autre et la fidélité. C’est bien à cet idéal que le Saint-Père veut appeler dans son intervention » précise-t-il encore.

Sur tous les sujets qui concernent l’humanité, l’Eglise « se reconnaît le droit et la mission » de prendre la parole sur des sujets comme la bioéthique, le respect de l’environnement, la justice sociale… Dans cet esprit, Mgr Mathieu annonce « un temps de débat très large (…) sur tout ce qui touche l’homme et son avenir ».

A Lyon, le dimanche 29 mars, le cardinal Philippe Barbarin a rencontré une délégation des manifestants à Fourvière.  La matinée s’était pourtant ouverte sur les cris de « Benoît XVI, assassin », lors d’une manifestation organisée par des associations lyonnaises gaies, lesbiennes et transsexuelles ainsi que des associations de lutte contre le sida pour protester contre les propos du pape au sujet du préservatif.
Si le dialogue entre les représentants de ces associations et l’archevêque de Lyon n’a pas levé tous les désaccords, certaines incompréhensions se sont estompées progressivement au fil de la rencontre. Le cardinal a pu expliquer la position de l’Eglise qui présente l’amour humain à la lumière de l’Alliance entre Dieu et les hommes. Il a ajouté aussi : « Si l’on n’est pas d’accord avec le chemin proposé par Dieu, que l’on ne se donne pas la mort et qu’on ne la donne pas aux autres ». Le cardinal a rappelé le caractère premier et non négociable de ce commandement : « Tu ne tueras pas ». Les manifestants sont aussi tombés d’accord pour affirmer le besoin d’éducation en matière sexuelle : il ne suffit pas de distribuer des préservatifs, une véritable démarche éducative est nécessaire.

Lire l’article sur le site du diocèse de Lyon

 

Dans son discours d’ouverture de l’Assemblée plénière à Lourdes, le cardinal Vingt-Trois a tenu à adresser au Saint Père l’expression de la reconnaissance [des évêques français] pour sa lettre personnelle adressée aux évêques, pour la confiance qu’elle exprime et pour l’exemple qu’elle nous donne. « Dans ce moment où l’on assiste à un déchaînement de haine contre la personne de Benoît XVI, nous voulons lui dire collégialement notre affection et notre communion profonde. Au moment de l’épreuve, les évêques de France ne font pas défaut au Pape. Tous l’ont dit à plusieurs reprises au cours de ces semaines et nous le répétons volontiers aujourd’hui. »

Lire l’intégralité du discours