A l’occasion de la Saint Valentin, redire « je te choisis »

L’amour est difficile et l’infidélité nous guette chaque jour. Tout cela conduit souvent à beaucoup de souffrances pour les parents et les enfants; Nous avons peur de connaître cet échec. Ces craintes sont fondées car nous aspirons plus que tout à l’amour intense et vrai, à fonder un couple stable et aimant, une famille avec des enfants. Mais l’amour qui dure est possible ! Ces échecs nous avertissent de toute la difficulté d’aimer. Aujourd’hui, il est vrai que le véritable chemin de l’amour n’est pas celui de la facilité comme celui que nous proposent en général nos sociétés. Il est bien différent. Comme beaucoup en témoignent aujourd’hui, pour vivre ce dessein merveilleux que propose Dieu au couple, il est important d’accueillir, chaque jour, la grâce et la parole du Christ qui transforment et sauvent. Alors nous verrons, comme dans l’Évangile des Noces de Cana (Jn 2), que l’eau insipide peut être changée en vin, et que le vin amoureux, souvent trop vite tari, peut devenir un vin nouveau, un vin des noces bien meilleur à la fin qu’au début.
 

C’est le moment fondateur où nous passons de l’état amoureux à un véritable choix de vie. Nous apprenons à passer du « je » au « nous », nous quittons nos familles pour fonder une église unique, « l’ecclesiola » selon les mots du concile Vatican II, dans la tradition des Pères de l’Eglise. Les Fiançailles sont un temps d’apprivoisement, de partage profond, en vérité, qui ne doit laisser aucune part d’ombre. L’Eglise affirme que le mariage est une vocation et une mission à part entière : comme une religieuse fait un noviciat ou un futur prêtre le séminaire, un couple de baptisés qui se prépare au mariage doit prendre du temps pour se former et discerner sa vocation, découvrir intensément Dieu, son amour et son appel en sa vie.
 

Le Christ l’indique clairement en Mt 19 : d’une part, c’est accueillir le dessein de Dieu pour l’amour conjugal qui fait exulter Adam et Ève dans une telle communion d’amour et de cœur qu’ils ne font qu’une seule chair pour toujours. D’autre part, c’est accueillir le Christ lui-même, « don » pour les époux comme le dit clairement Jésus aux apôtres. Le péché a « fracassé » la réalisation de ce dessein – regardons autour de nous : si souvent en nos propres familles, tant de couples sont déchirés ou souffrent de ne pas réussir à s’aimer – mais la mission du Christ est d’aider l’homme et la femme à se libérer de cette incapacité d’aimer. « Le Sauveur est le Christ, il n’y en a pas d’autres » affirme Saint-Paul. Ceci est vrai pour toute personne et l’est aussi pour le couple. C’est pourquoi Jean-Paul II disait : »ne pas accueillir le Christ pour un couple revêt un grave danger ». Benoît XVI, quant à lui, affirme que le travail de la conversion au Christ de l’Éros conduit le couple non pas « au plaisir d’un instant, mais à un avant goût du sommet de l’existence, vers la béatitude à laquelle tend tout notre être » : vivre du Christ dans son couple, c’est partager l’intensité d’amour et de communion que Dieu a confié à l’homme et la femme de toute éternité. Beau programme ! L’Evangile est LA Bonne nouvelle pour nos couples !

Entretien avec Alex et Maud Lauriot-Prevost, créateurs du nouveau site web « l’Evangile pour le couple » et délégués épiscopaux à la Pastorale conjugale et Familiale en Avignon.