Consécration du diocèse de Fréjus-Toulon à saint Joseph

Depuis quelques mois, le diocèse de Fréjus-Toulon, ses communautés, paroisses, mouvements et familles, se préparent afin de se consacrer à saint Joseph le 17 mars 2012, au sein du sanctuaire de Cotignac. Rencontre avec Mgr Dominique Rey, évêque du diocèse du Var, pour qui cet événement est une étape vers l’Année de la foi.
 

Quel est le sens de la démarche de consécration à saint Joseph ?

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Cette démarche est initiée depuis quelques mois. À travers l’acte de consécration, il ne s’agit pas seulement de faire un acte de piété, mais aussi de redécouvrir l’exemple d’un homme dont la foi nous introduit au mystère du Salut. En annonçant l’ouverture de « l’Année de la foi », le pape Benoît XVI nous invite à retrouver les figures emblématiques qui encouragent et nourrissent notre confiance en Dieu. Saint Joseph est présenté dans la tradition comme un modèle d’intégrité, confiant en la Providence de Dieu, sanctifié par son travail au quotidien. De plus, à l’ouverture des travaux du concile Vatican II, le pape Jean XXIII l’a désigné comme le protecteur de l’Église.
 

Dans quel contexte la démarche est-elle proposée ?

Avec les prochaines échéances des élections présidentielles et législatives, les chrétiens sont amenés à se situer par rapport à leurs propres engagements. La démarche de consécration est une manière significative de les inviter aussi à prier pour le pays, avec la figure de saint Joseph et au sein du sanctuaire de Cotignac, marqué par l’Histoire de France. Et puis, il y a trois ans, nous avons renouvelé solennellement la consécration du diocèse faite à Marie, en lien avec l’histoire du sanctuaire dédié au cœur douloureux et immaculé de la Vierge Marie, et fondé par les moniales Camaldules à La Seyne-sur-Mer. La démarche avait eu un beau retentissement.
 

Quels liens le diocèse de Fréjus-Toulon entretient-il avec saint Joseph ?

Nous avons la chance de bénéficier, au sein du diocèse, du sanctuaire de Cotignac, qui est le seul lieu en France où l’apparition de saint Joseph est reconnue. En plein cœur de la Provence, le sanctuaire est même double puisque qu’il est aussi marial. Il a une importance au regard de l’Histoire de France. Pour obtenir une descendance, Louis XIII consacre le pays à Notre-Dame de Grâces et envoie le frère Fiacre en pèlerinage à Cotignac. Ici, la tradition des pèlerinages est bien ancrée, elle est enracinée. Le pèlerinage des pères de famille, en particulier, rassemble chaque année plus de mille personnes. Il est suivi par celui des mères de famille.
 

Pourquoi l’inscription dans l’histoire locale est-elle importante ?

Aujourd’hui, nous avons besoin de retrouver des lieux d’ancrage et nous avons besoin de nous inscrire dans la tradition forte d’un pays, en l’occurrence la Provence. Il s’agit d’essayer de se ressaisir des dévotions traditionnelles et de les lier à la pastorale contemporaine. Dans le contexte de notre société du « tout virtuel », nous avons besoin de situer notre foi dans des lieux physiques et nous avons besoin de personnes que l’on peut rejoindre dans expériences historiques et sensibles. Je crois très profondément, du point de vue anthropologique, que ce renouveau de certaines formes spirituelles, comme la redécouverte des sanctuaires ou la vénération de reliques répond aux problématiques de notre temps. Je vois que ces démarches fonctionnent. Elles font vivre des déplacements physiques et intérieurs. Mais elles demandent une préparation importante.
 

Quelles sont vos attentes ?

J’espère, avec une telle démarche, entretenir un climat de foi. Il s’agit de marquer une étape pour entrer dans « l’Année de la foi » convoquée par l’Église universelle. Je souhaite que chacun découvre qu’avant le monde, le premier continent à évangéliser est soi-même. C’est que nous dit saint Joseph.
 

Un livret, une neuvaine et une veillée de prière pour se préparer

Pour se préparer à la célébration du 17 mars, à Cotignac, une neuvaine de prière est proposée à partir d’un livret, diffusé à près de 6 000 exemplaires. Chaque jour, un thème présente un des aspects de la personnalité de saint Joseph, patron des travailleurs : son intériorité, sa disponibilité, son silence, son sens des responsabilités, etc. Ces thèmes sont aussi accompagnés par des textes du Magistère et de grands théologiens. L’ensemble propose de réfléchir et de se convertir personnellement. Il peut être médité en famille, en paroisse, en mouvement. « Vivre la démarche en diocèse, en communauté, est important, souligne Mgr Rey. Le peuple est plus que la somme des personnes qui le composent. C’est un corps, c’est une Église qui prie, guidée par ses pasteurs ».
Le 16 mars, une soirée de prière continue, destinée particulièrement aux jeunes, est prévue à la cathédrale de Toulon. Le 17 mars, la messe solennelle sera célébrée en plein air au Monastère St-Joseph du Bessillon. Elle sera suivie par un acte de consécration publique. Une marche sera ensuite proposée pour rejoindre le sanctuaire Notre-Dame de Grâces à pied. Puis, dans l’après-midi le P. Joseph-Marie Verlinde, prédicateur à Notre-Dame de Paris, donnera une conférence sur le thème : « Saint Joseph et la nouvelle évangélisation ».

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