Août Secours Alimentaire accueille les oubliés de l’été
Réservé aux personnes seules du 15 au 30 juillet, le Chalet sera ouvert à tous du 1er au 31 août, comme les trois autres centres prévus sur Paris pour l’été 2012 : Saint-Michel des Batignolles (XVIIème), Notre-Dame de la Croix (XXème) et Saint-Hippolyte (XIIIème).
Christian explique le parcours des accueillis : pointage informatique des cartes vertes dans un souci de bonne gestion des denrées (stockées notamment sous le préau), accueil assis en prenant le temps nécessaire et distribution du sac, puis pause à la buvette à l’étage pour ceux qui le souhaitent.
« Nous sommes aussi là pour nourrir les cœurs. Je préfère donner une tape sur l’épaule plutôt qu’une boîte de lentilles », rappelle le chef de centre. Il cite ainsi Pierre Lanne, diacre du diocèse de Paris, qui a toujours insisté sur la dimension fraternelle de cette action de solidarité démarrée en 1994.
Fermé pour cause de vacances
« Bonjour, Monsieur Christian ! » Dans la queue qui mène à la cour intérieure, le chef de centre reconnaît des visages, serre des mains. Certains sont venus très en avance, avec leur caddie, comme Joseph, un Africain d’une cinquantaine d’années, qui habite Bagnolet. L’année dernière, la queue s’est allongée jusque dans la rue.
Derrière l’écran de l’unique ordinateur, Denis, retraité, rend service pour la quatrième année. Il est en binôme avec Benjamin, lycéen en fin de Seconde, qui devra rédiger un rapport de stage sur cette expérience. « Je connais la maison » leur assure un homme en tendant le précieux sésame pour le pointage.
Ce sont donc toujours les mêmes qui reviennent chaque année ? « 95% ont besoin de la carte pour vivre cet été » estime Christian. Délégué général d’Août Secours Alimentaire, Denis Brot ajoute : « Pour la première fois, le nombre de familles a baissé en 2011. Celui des personnes seules, lui, ne cesse d’augmenter ». Cette aide alimentaire l’été permettra notamment aux familles d’assurer l’achat de fournitures scolaires pour la rentrée.
Pas de différence entre les bénévoles
A la buvette, Lisa, la vingtaine, a entendu parler d’Août Secours Alimentaire par une voisine. Etudiante, elle ne reprendra ses cours que mi-août. D’ici là, elle servira grenadine et menthe à l’eau, thé ou café, avec le sourire et même espagnol, pour deux jeunes qui promettent de revenir le lendemain. Certains, comme cet homme en costume, passent juste une tête et s’en vont. D’autres font une pause sur le banc et se livrent un peu. Une veille dame raconte qu’elle vit dans le XVème depuis presque 50 ans : « Vous ne connaissez pas Notre-Dame de Nazareth ? »
En août, une salle accueillera les enfants pour jouer et dessiner. Les murs blancs du Chalet se couvriront alors d’œuvres colorées, ex-voto éphémères d’un temps partagé sans condition. « Bon courage » remercie une accueillie en partant. Une jeune retraitée « en galère » et « à qui les banques doivent beaucoup d’argent » promet à Christian de venir aider l’été prochain. Si tout va bien.
Partenariat entre la Banque Alimentaire, la Mairie de Paris et la Fondation Notre-Dame, Août Secours Alimentaire a évalué ses besoins 2012 à 506.000 colis-repas. En 2011, près de 4.000 sacs ont été distribués chaque jour à Paris. Cette année encore, 120 bénévoles et travailleurs sont mobilisés pour préparer, accueillir et distribuer. La Fondation Notre-Dame, qui a promis de participer à hauteur de 80.000 euros, fait appel à la générosité de ses donateurs !