JOC : un chemin pour discerner et pour agir
La nouvelle présidente de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne aura été à Lourdes, à la Pentecôte 2015, l’une des « icônes » de la 8ème rencontre nationale, intergénérationnelle et gonflée d’espérance, de la Mission Ouvrière. Par Chantal Joly.
26 ans, originaire de Madagascar, tout sourire, le discours énergique, Rina Rajaonary en incarne le nouvel esprit : gaîté (« La joie de l’Évangile » du Pape François), regain de vitalité (le »pep’s » traduit-elle en langage jeunes), élargissement des horizons et catholicisme décomplexée. « Les copains me titillent parfois sur ce sujet, je n’ai pas envie, commente-t-elle, qu’ils disent que l’Église est ringarde car elle ose encore témoigner pour que ça change et je puise dans ma foi la force en cas de coups durs ». Les copains dont elle parle ne sont pas ceux avec qui elle milite à la JOC mais ceux de la fac d’Angers (où elle a obtenu sa licence d’Administration Économique et Sociale), ceux du service civique (un an à Trélazé, dans la couronne d’Angers, à l’association de réinsertion « Les Jardins de Cocagne ») et tous ceux des quartiers populaires où elle a habité -et avec qui elle reste en lien. Car c’est à Coulaines, une commune de la banlieue du Mans, que Rina est arrivée en juin 2005, à la période délicate de l’adolescence, déracinée, ayant traversé en famille des moments difficiles. Le prêtre de la paroisse ayant repéré ces nouveaux pratiquants, invitation lui a été faite de participer à une fête de fin d’année de la JOC. « Cet accueil qui reste une force du mouvement m’a étonnée, tout comme la capacité de ces jeunes à échanger sur des sujets d’actualité», raconte Rina. Dès lors, la JOC va devenir son école de responsabilités et d’engagements. Avec d’autres copains de la paroisse elle crée une équipe, en devient responsable en lien avec l’équipe fédérale, puis trésorière fédérale (un talent lié à sa première vocation d’étudier la comptabilité), permanente régionale pour les sept fédérations des régions de Champagne-Ardenne et Picardie et depuis le 10 mai 2015 présidente nationale, à la large majorité des 120 responsables locaux réunis à Courbevoie (Hauts-de-Seine). « J’ai vraiment été surprise que les copains m’appellent. Ce témoignage de confiance, ce n’est pas rien », commente celle qui succède à Sarah Leclerc-Croci. Avec l’équipe nationale qui partage « tous les dossiers » Rina se veut avant tout la « porte-voix des privés d’emploi, de tous ces copains qui galèrent parfois dix mois avant de trouver du boulot après leur diplôme». Face à ce problème du chômage qui « la touche énormément » il faut, ajoute-t-elle, qu’on se bouge, que les jeunes se rencontrent, s’indignent, soient forces de proposition ». Plus généralement, la nouvelle présidente continuera de permettre à tout jeune accueilli à la JOC « un cheminement qui l’aide pour ses choix professionnels et ses choix de vie : avoir un projet pour chaque copain ».