Chiara Lubich (1920-2008)
Pendant la guerre, particulièrement lors des bombardements de la ville de Trente, réfugiée avec quelques compagnes dans un abri précaire, elles ouvrent l’Evangile : « Père, que tous soient Un » (Jn 17,21) disait Jésus comme en un testament. Désormais, la Parole de Vie les accompagne de jour en jour. Dans un petit logement au 2 Place des Capucins, naît le premier « focolare », le foyer de vie commune où chacune vit la Parole, l’Unité demandée par Jésus et l’amour fraternel selon le commandement de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15,18).
En quelques mois, plus de 500 personnes adhèrent à ce projet de vie dans l’unité. Mis au courant, l’évêque de Trente convoque Chiara et conclut : « Il y a là le doigt de Dieu ». Ce n’est pas pour autant que Rome reconnaît l’Œuvre naissante, qui rassemble des personnes de toute condition : laïcs consacrés, adhérents, prêtres, etc. Il faut attendre 1962 pour que Jean XXIII approuve le Mouvement.
Chiara est alors très proche de Paul VI et surtout de Jean Paul II. On lui confie le soin de créer des liens plus forts avec l’Eglise orthodoxe, spécialement avec le Patriarche Athénagoras. Ainsi naît un fort souci œcuménique, favorisé par l’entrée dans le Mouvement de chrétiens d’autres Eglises, d’hommes et de femmes d’autres religions (bouddhistes, musulmans, hindous, personnes sans religion, etc.). Chiara met en œuvre le nécessaire dialogue entre toutes ces personnes, de toute conviction à travers le monde.
Contribuer à faire un monde qui vive l’unité dans l’amour fraternel, tel est son projet, que toutes sortes d’initiatives viennent conforter : toutes les activités humaines, de la politique à l’économie de communion, de la famille à l’art et à l’éducation, aucun secteur de la vie humaine n’est étranger au projet que Dieu lui a inspiré.
Chiara a beaucoup écrit, est intervenue de mille manières, en des dizaines de pays, dans tous les domaines de la vie humaine. Il reste maintenant à poursuivre son œuvre, dans la certitude qu’elle est projet de Dieu.
Père Pierre Guilbert